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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

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Nr. 5
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Brockwell, Maurice W.: Le portrait de "La Schiavona" par Titien
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0522

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

l’attribuer à un peintre vénitien défini. On se souviendra que
Crowe et Cavalcaselle, lorsqu’ils examinèrent la toile à Bergame
en 1877, ne purent, en raison des repeints modernes qu’elle avait
subis, l’admettre comme une œuvre indubitable de Titien. En vérité,
même maintenant, en dépit de l’excellente restauration effectuée par
le professeur Cavenaghi à certains endroits, notamment à la poitrine,
le coloris original a été légèrement épidermé ; de même, la tête n’a
plus le même relief. Cependant, considérée dans son ensemble, la
peinture est dans un très bon état de conservation et peut être
comparée favorablement sous ce rapport à VArios/e de la National Gal-
lery, qui date également de la première période giorgionesque de
Titien. Mais il est évident que la teinte rouge de la robe fut, à l’ori-
gine, continuée jusqu’au bas de la toile, où se trouve le parapet
actuel, ajouté après coup, et la bande d’un coloris gris foncé qui des-
cend verticalement sur le côté droit de la toile fut, à un moment
donné, continuée plus bas qu’elle n’est à présent.

Nous devons attirer l’attention du lecteur sur le fait que M. Beren-
son, dans un article qu’il publia dans la Gazette des Beaux-Arts en
1897 ', émit l’opinion qu’on se trouvait là en présence d’une copie
d’une œuvre de Giorgione. De nouveau, lorsqu’il publia en 1901 le
premier volume de son ouvrage The study and criticism of Italian
art, n’ayant encore aucune certitude au sujet de la paternité de
l’œuvre, il se montra critique outré dans ses déclarations. Il faisait,
il est vrai, un éloge enthousiaste de cette figure de femme « à la santé
magnifique », inlassablement énergique, exubérante, source de vie et
de joie pour tous ceux qui l’approchent. Mais, étant donné l’état du
tableau, il ne pouvait que continuer à le regarder comme pouvant
être une copie d’un original perdu de Giorgione. Depuis ces quatre
dernières années au moins, il a franchement avoué son erreur et il
va maintenant jusqu’à admettre que « dans des jours très éloignés,
quand — dit-il — je connaissais relativement peu et étais de ce fait
moins capable d’arriver à une conclusion scientifique, je fus très scep-
tique et hypercritique, disant et écrivant au sujet de ce tableau des
choses inexactes que j’ai peine à me pardonner. » Errare humanum est ;
mais la confession est bonne pour l’âme, et elle fait bénéficier d’une
plus grande confiance l’individu qui avoue une erreur de jugement à
l’égard d’une œuvre examinée dans des conditions désavantageuses.

Pour en revenir au gouvernement italien, nous devons nous i.

i. T. II, p. 279.
 
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