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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

DOI issue:
Nr. 5
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Algoud, Henri: Les soieries chinées du XVIIIe siècle et du Premier Empire: Henri Algoud
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0529

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486

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

l’impression, ceux en particulier de Yimpression sur chaîne*, ont
remplacé, avec tout avantage, l’ensemble des opérations compliquées,
et naturellement dispendieuses, qui étaient indispensables pour
obtenir des dessins sur soie par chinage.

Or, si des deux techniques l’une s’est substituée à l’autre, il
importe cependant de ne pas les confondre : le décor des taffetas et
satins chinés fait bien songer, dès le premier abord, au travail réalisé

par la planche d’impression;
il apparaît, sur la surface
unie du tissu soyeux, formé
de touches de couleurs sans
grande finesse de détails, ni
gradations des teintes, sou-
vent même accentuées; si
l’ensemble présente généra-
lement l’aspect « llou », cela
tient à ce que certains
contours sont comme fran-
gés, effilochés sur les bords,
fouettés, pour employer le
terme en usage.

Mais ces touches de cou-
leurs — l’examen attentif le
démontre — se trouvent jux-
taposées sous la forme de
bâtonnets allongés, toujours
coupés dans le sens de la
longueur de l'étoffe par une
séparation qui suit le fil lui-même, c’est-à-dire à droit fil, et ce détail
exclut formellement le rôle de la planche d’impression, incapable de
donner cette rectitude typique, caractéristique plus originale du
chiné véritable qu’elle n’est toujours très agréable à l’œil.

Il faut aussi se souvenir que l’impression sur soie n’entra guère
dans la pratique courante avant les premières années du xixesiècle;
les soieries imprimées furent l’exception au xvme, tandis que la car-
rière des toiles peintes (c’est-à-dire imprimées), des indiennes, des
perses, etc., se poursuivait, au contraire, avec un tel succès, que les

1. Chaîne, c’est-à-dire ensemble des fils disposés en long sur le métier entre
lesquels s’intercale la trame : voir H. Algoud, Grammaire des Arts de la soie;
Paris, 1912, p. 142.
 
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