DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Algoud, Henri: Les soieries chinées du XVIIIe siècle et du Premier Empire: Henri Algoud
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LES SOIERIES CHINEES XVIIIe SIÈCLE ET EMPIRE 493
Après des pièces de cette importance, véritables chefs-d’œuvre
d’un art dont elles marquèrent l’apogée, il reste à mentionner ces
portraits en velours chiné dont la curiosité surtout fait l’intérêt h
défaut d’un caractère plus artistique.
Le plus illustre des dessinateurs-fabricants lyonnais, Philippe de
Lasalle, avait montré la voie en obtenant le premier des portraits
uniquement tissés, comme ceux de Louis XV, de Catherine II, hom-
mages de flatterie, évidemment intéressée, à de grands personnages.
Les chineurs mirent tout leur savoir à produire, entre autres, ce
portrait d’une reine de Prusse, qu’on éprouve cependant quelque
peine à identifier, et encore l’effigie napoléonienne, assez connue,
curieusement agrémentée d’attributs du Grand-Orient.
Combien ces essais devaient demeurer inférieurs aux portraits
en velours de Gaspard Grégoire! L’ingénieux artiste avait bien puisé
dans le chinage l’idée première de son procédé, mais c’était transformer
entièrement la technique que d’utiliser le pinceau, comme il le fit,
pour colorer les fils de soie avant le tissage.
Le déclin du chinage à la branche, marqué dès les premières
années de la Restauration par le succès de l’impression sur chaîne,
infiniment plus pratique, permettant de varier facilement dessins et
coloris, se prononça rapidement. Bientôt les traditions d’un art
minutieux entre tous n’étaient plus que souvenirs; pourquoi se
seraient-elles perpétuées devant un progrès trop certain, à plus
forte raison quand elles nécessitaient au plus haut degré ce que
l’industrielle loi moderne fait rejeter de jour en jour davantage:
patience et longueur de temps?
HENRI AL (10 un
BORDURE EMPIRE E N VELOURS CHINÉ
(Collections du Mobilier National.)
Après des pièces de cette importance, véritables chefs-d’œuvre
d’un art dont elles marquèrent l’apogée, il reste à mentionner ces
portraits en velours chiné dont la curiosité surtout fait l’intérêt h
défaut d’un caractère plus artistique.
Le plus illustre des dessinateurs-fabricants lyonnais, Philippe de
Lasalle, avait montré la voie en obtenant le premier des portraits
uniquement tissés, comme ceux de Louis XV, de Catherine II, hom-
mages de flatterie, évidemment intéressée, à de grands personnages.
Les chineurs mirent tout leur savoir à produire, entre autres, ce
portrait d’une reine de Prusse, qu’on éprouve cependant quelque
peine à identifier, et encore l’effigie napoléonienne, assez connue,
curieusement agrémentée d’attributs du Grand-Orient.
Combien ces essais devaient demeurer inférieurs aux portraits
en velours de Gaspard Grégoire! L’ingénieux artiste avait bien puisé
dans le chinage l’idée première de son procédé, mais c’était transformer
entièrement la technique que d’utiliser le pinceau, comme il le fit,
pour colorer les fils de soie avant le tissage.
Le déclin du chinage à la branche, marqué dès les premières
années de la Restauration par le succès de l’impression sur chaîne,
infiniment plus pratique, permettant de varier facilement dessins et
coloris, se prononça rapidement. Bientôt les traditions d’un art
minutieux entre tous n’étaient plus que souvenirs; pourquoi se
seraient-elles perpétuées devant un progrès trop certain, à plus
forte raison quand elles nécessitaient au plus haut degré ce que
l’industrielle loi moderne fait rejeter de jour en jour davantage:
patience et longueur de temps?
HENRI AL (10 un
BORDURE EMPIRE E N VELOURS CHINÉ
(Collections du Mobilier National.)