LES TAPISSERIES DES « CHASSES DE MAXIMILIEN »
(premier article)
es tapisseries des Chasses de Maximilien sont
parmi les plus célèbres tentures bruxel-
loises de la Renaissance. Dès le début du
xync siècle, alors qu'elles décoraient l’hô-
tel de Guise, on les désignait habituelle-
ment sous le nom de « Belles Chasses » ;
plus tard, bien qu’elles ne répondent point
à la conception classique de la grande dé-
coration, elles ont trouvé grâce aux yeux
des contemporains de Le Brun, Félibien
les a louées presque sans réserve ; entrées
au Mobilier de la Couronne, elles ont été à plusieurs reprises copiées aux
Gobelins, et cela jusque sous le règne de Louis XV. Depuis, il n’est pas
d ouvrage sur la tapisserie qui ne les ait citées comme des pièces capitales.
L exposition qu’on en a fait récemment au Pavillon de Marsan a montré
qu elles ne sont pas inférieures à leur renommée : c’était sans doute la pre-
mière lois, depuis l’époque de Louis XIV qu’on les voyait d'ensemble,
puisque jadis elles ne sortaient du Garde-meuble royal qu’occasionnelle-
ment et non toutes à la fois, et que, de nos jours, le Louvre, à qui elles appar-
tiennent, n a jamais pu, faute de place, en exposer plus de deux ou trois, dans
des conditions peu favorables. Grâce à M. Migeon, conservateur du départe-
ment des objets d’art, qui a eu l’idée de les exposer au Musée des Arts décora-
tifs, on a pu juger de leur beauté et les étudier comme on ne l’avait jamais fait.
L histoire d une tenture aussi fameuse semblerait devoir être parfaitement
connue. 11 n’en est rien. Sur son origine, sur beaucoup de points importants
(premier article)
es tapisseries des Chasses de Maximilien sont
parmi les plus célèbres tentures bruxel-
loises de la Renaissance. Dès le début du
xync siècle, alors qu'elles décoraient l’hô-
tel de Guise, on les désignait habituelle-
ment sous le nom de « Belles Chasses » ;
plus tard, bien qu’elles ne répondent point
à la conception classique de la grande dé-
coration, elles ont trouvé grâce aux yeux
des contemporains de Le Brun, Félibien
les a louées presque sans réserve ; entrées
au Mobilier de la Couronne, elles ont été à plusieurs reprises copiées aux
Gobelins, et cela jusque sous le règne de Louis XV. Depuis, il n’est pas
d ouvrage sur la tapisserie qui ne les ait citées comme des pièces capitales.
L exposition qu’on en a fait récemment au Pavillon de Marsan a montré
qu elles ne sont pas inférieures à leur renommée : c’était sans doute la pre-
mière lois, depuis l’époque de Louis XIV qu’on les voyait d'ensemble,
puisque jadis elles ne sortaient du Garde-meuble royal qu’occasionnelle-
ment et non toutes à la fois, et que, de nos jours, le Louvre, à qui elles appar-
tiennent, n a jamais pu, faute de place, en exposer plus de deux ou trois, dans
des conditions peu favorables. Grâce à M. Migeon, conservateur du départe-
ment des objets d’art, qui a eu l’idée de les exposer au Musée des Arts décora-
tifs, on a pu juger de leur beauté et les étudier comme on ne l’avait jamais fait.
L histoire d une tenture aussi fameuse semblerait devoir être parfaitement
connue. 11 n’en est rien. Sur son origine, sur beaucoup de points importants