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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

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Clouzot, Henri: Les maîtres de la miniature sur émail au musée Galliera
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https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0066

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ture à plat comparable à la peinture à la gouache, mais exécutée à l aide de
couleurs vitrifiables, Les agents colorants sont des oxydes minéraux ou
végétaux, mélangés à une quantité variable de fondant ou base vitreuse, qui
leur sert de véhicule et de révélateur. Leur point de fusion est inférieur à
celui de l'émail du fond, car il est de toute évidence que les couleurs doivent
se vitrifier avant le complet ramollissement de l’émail.

On peut résumer ainsi les opérations de cette peinture « au feu ».

Lorsque l’émail de fond, étalé sur une plaque d’or ou de cuivre emboutie
et contre-émaillée, est cuit et soigneusement lapidé, le peintre prépare ses cou-
leurs broyées, ou plutôt « surbroyées » à l’état de poudres parfaitement sèches.
Il en délaie une petite quantité à l’essence grasse ou demi-grasse, et peint
son sujet sur l'émail au pinceau très fin, soit à la façon de l’aquarelle en

réservant les lumières sur un fond blanc (c’est la
technique des premiers émaillistes), soit à la
manière de la gouache en incorporant du blanc
aux couleurs mères pour obtenir des nuances. On
procède par empâtements généraux, chaque
superposition de couleurs étant suivie d’un
séchage, puis d’une cuisson ou « feu ». Un émail
est traité en quatre, six feux, souvent davantage1.

Dans ses trois siècles bientôt d’existence, la
peinture sur émail a passé par bien des phases
qu il est peut-être prématuré d’essayer de retra-
cer. Cependant lexposition qui a eu lieu en juin
et juillet au Musée Galbera et qui réunissait près
de trois cents pièces — aucun musée du monde
ne peut en présenter autant — permet d’apporter
quelque lumière dans une branche de l’histoire de l’art restée jusqu’à ce jour
en dehors des recherches des érudits.

*

* *

Une période de débuts et de tâtonnements s étend de i63o, date de l’in-
vention du nouvel art dans l’atelier des orfèvres de Châteaudun et de Blois,
à i643, époque du retour d’Angleterre de Petitot. Mais, à part un portrait
de femme anonyme de la collection Jeannerat, et un portrait de magistrat
fribourgeois signé « J.-J. W. » de la collection David Weill, nous n’avons
en France aucun témoin de ces premiers essais. Il faut aller en Hollande,

1. Les progrès industriels accomplis dans la fabrication des couleurs et dans la construc-
tion des fours diminuent considérablement de nos jours les chances d’insuccès. Cf. Mille-
net, Manuel pratique de l'émaillage sur métaux ; Paris, 1917 (ouvrage essentiel).

PORTRAIT D’HOMME
PAR PRIEUR
ÉMAIL SUR OR
(Collection de M. David Weill.)
 
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