Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Venturi, Lionello: La critique d'art en Italie à l'époque de la Renaissance, [2]: Léonard et Michel-Ange
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0055

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA CRITIQUE D’ART EN ITALIE A L’ÉPOQUE DE LA RENAISSANCE

II

LÉONARD ET MICHEL-ANGE

es théories d’Alberti jouirent d'un grand succès
à Florence pendant le xve siècle. L'idée centrale
de son système, à savoir que l’art est une con-
naissance d’origine perspective, suggère à ses
continuateurs de perdre tout contact avec l’art
vivant, et de s’occuper seulement de connais-
sances scientifiques.

Mais avant la fin du siècle, parut un écrivain
qui, tout en portant les théories albertiennes à
leurs extrêmes conséquences, ne perdit de vue ni
l’art, ni la science; bien plus, en donnant au
problème albertien, avec l’éclat de son génie, une solution plus générale et
plus profondément réfléchie, cet écrivain incarna plus qu’aucun autre l'iden-
tité de l’art et de la science : j’ai nommé Léonard de Vinci.

Sa tradition esthétique est la même que celle d’Alberti. C’est la tradition
de l’esthétique mystique dérivée de Plotin. Voilà une affirmation qui rencon-
trera du septicisme chez ceux qui ont l'habitude de considérer Léonard
comme un homme de science et qui se rappellent ses subtiles explications
mécaniques des faits de la nature. Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’art, il
emploie bien moins qu’on ne le croit d’habitude son œil impitoyablement
analysateur, il laisse parler de préférence son cœur et il s’exalte dans la
contemplation de Dieu : « La peinture n’est pas seulement une science»,
annonce-t-il, « c’est une chose divine, où se reflètent les œuvres de Dieu ».

i. V. Gazette des Beaux-Arts, 1922, t. I, p. 32 t.
 
Annotationen