DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Ingersoll-Smouse, Florence: À propos de trois tableaux de Titien
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0308
A PROPOS DE TROIS TARLEAUX DE TITIEN
n sait que, comme beaucoup d’autres peintres,
Titien introduisait quelquefois dans ses
tableaux les armoiries des personnages qui
les lui avaient commandés; on pourrait
citer comme exemples la grande Vierge de la
famille Pesaro (i 519-1526) à l’église des
Frari à Venise, et le portrait d’un membre de
la famille Doria (collection J. Wernher).
Quand on considère l’importance d’une
armoirie sur un tableau dont on ignore
l'origine, il est vraiment curieux qu’aucun,
à ma connaissance, des nombreux historiens' de Titien n’ait appelé l’atten-
tion sur l’aigle allemande ci deux têtes qui se trouve sur trois œuvres figurant
des scènes delà Passion du Christ, et dont deux, au moins, YEcce Homo
du Musée de Vienne et les Pèlerins d’Emmaiis du Louvre, comptent parmi
les plus belles du maître.
Dans le premier exemple, YEcce Homo (i543), on voit une aigle à deux
têtes peinte sur le bouclier que porte le jeune soldat à gauche de la compo-
sition, et le fait que cette aigle est identique à celle des armoiries de Charles-
Quint semble indiquer que le tableau fut destiné à l’empereur.
Quoiqu’on soit assez bien renseigné sur les différentes rencontres du
peintre et de Charles-Quint, on sait très peu de chose, en revanche, —
portraits à part, — au sujet des tableaux que Titien peignit pour son royal
patron. Parmi les quelques-uns dont on a conservé les titres, on peut men-
tionner un Ecce Homo achevé en 1 048 et que la plupart des critiques iden-
tifient avec le tableau de ce sujet conservé au Prado.
L histoire du tableau de Vienne est un peu déconcertante. Ridolfi décrit
n sait que, comme beaucoup d’autres peintres,
Titien introduisait quelquefois dans ses
tableaux les armoiries des personnages qui
les lui avaient commandés; on pourrait
citer comme exemples la grande Vierge de la
famille Pesaro (i 519-1526) à l’église des
Frari à Venise, et le portrait d’un membre de
la famille Doria (collection J. Wernher).
Quand on considère l’importance d’une
armoirie sur un tableau dont on ignore
l'origine, il est vraiment curieux qu’aucun,
à ma connaissance, des nombreux historiens' de Titien n’ait appelé l’atten-
tion sur l’aigle allemande ci deux têtes qui se trouve sur trois œuvres figurant
des scènes delà Passion du Christ, et dont deux, au moins, YEcce Homo
du Musée de Vienne et les Pèlerins d’Emmaiis du Louvre, comptent parmi
les plus belles du maître.
Dans le premier exemple, YEcce Homo (i543), on voit une aigle à deux
têtes peinte sur le bouclier que porte le jeune soldat à gauche de la compo-
sition, et le fait que cette aigle est identique à celle des armoiries de Charles-
Quint semble indiquer que le tableau fut destiné à l’empereur.
Quoiqu’on soit assez bien renseigné sur les différentes rencontres du
peintre et de Charles-Quint, on sait très peu de chose, en revanche, —
portraits à part, — au sujet des tableaux que Titien peignit pour son royal
patron. Parmi les quelques-uns dont on a conservé les titres, on peut men-
tionner un Ecce Homo achevé en 1 048 et que la plupart des critiques iden-
tifient avec le tableau de ce sujet conservé au Prado.
L histoire du tableau de Vienne est un peu déconcertante. Ridolfi décrit