DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Michel, Édouard: Deux peintures reliqieuses de Pieter Aertsen: retrouvées dans l'église de Léau (Belgique)
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DEUX PEINTURES RELIGIEUSES DE PIETER AERTSEN
RETROUVÉES DANS L’ÉGLISE DE LÉAU
(BELGIQUE)
einri Htmans signalait ici même en i go51 l’intérêt offert par
l’œuvre de Pieter Aertsen (i5o8-i575) « l’un des représen-
tants les plus typiques de l’école hollando-flamande du
xvie siècle » et il regrettait que le peintre fût encore si peu
étudié.
Depuis, l’importance de l’artiste n’a fait que grandir. Le
catalogue de ses productions certaines s’est considérablement
augmenté en nombre et en qualité, grâce surtout aux recher-
ches de M. J. Sievers, qui a publié en 19082 une élude docu-
mentée complétant largement les notices de Van den Branden3 et de N. de Roever4.
Ainsi nous sont mieux apparues l’originalité foncière de Pieter Aertsen et la
place qu’il tient dans l’histoire de l’art. Chez lui la vision réaliste, le goût de la vie
plantureuse, des cuisines et des marchés abondamment fournis, paraît être le trait
caractéristique, avec une prédilection pour l’ironie et le comique bien dans la
tradition flamande et l’esprit de Jérôme Bosch. Il fait déjà penser à Jordaens et
semble être au xvie siècle le précurseur des beaux peintres de natures mortes du
xviie, qui, tels que Snyders et Fyt par exemple, ajoutent une si puissante note
décorative au triomphe de Rubens.
D’autre part, on voit chez Aertsen un tempérament septentrional, personnel et
vigoureux, fortement influencé par une vive admiration pour l’art italien, et nous
trouverons l’artiste interprétant à sa manière, un peu lourde et gauche parfois,
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 1905, t. I, p. 173.
2. J. Sievers, Pieter Aertsen, Leipzig, 1908, in-4, 147 gr. av. pl.
3. Van den Branden, Gesckiedenis der Antwerpsche Schilderschool, Anvers, 1878-83,
3 vol. in-8; voir t. I, p. 168-172.
4- N. de Roever, Pieter Aertsen (Oud Holland, t. VII, 1889, p, 1 -38).
RETROUVÉES DANS L’ÉGLISE DE LÉAU
(BELGIQUE)
einri Htmans signalait ici même en i go51 l’intérêt offert par
l’œuvre de Pieter Aertsen (i5o8-i575) « l’un des représen-
tants les plus typiques de l’école hollando-flamande du
xvie siècle » et il regrettait que le peintre fût encore si peu
étudié.
Depuis, l’importance de l’artiste n’a fait que grandir. Le
catalogue de ses productions certaines s’est considérablement
augmenté en nombre et en qualité, grâce surtout aux recher-
ches de M. J. Sievers, qui a publié en 19082 une élude docu-
mentée complétant largement les notices de Van den Branden3 et de N. de Roever4.
Ainsi nous sont mieux apparues l’originalité foncière de Pieter Aertsen et la
place qu’il tient dans l’histoire de l’art. Chez lui la vision réaliste, le goût de la vie
plantureuse, des cuisines et des marchés abondamment fournis, paraît être le trait
caractéristique, avec une prédilection pour l’ironie et le comique bien dans la
tradition flamande et l’esprit de Jérôme Bosch. Il fait déjà penser à Jordaens et
semble être au xvie siècle le précurseur des beaux peintres de natures mortes du
xviie, qui, tels que Snyders et Fyt par exemple, ajoutent une si puissante note
décorative au triomphe de Rubens.
D’autre part, on voit chez Aertsen un tempérament septentrional, personnel et
vigoureux, fortement influencé par une vive admiration pour l’art italien, et nous
trouverons l’artiste interprétant à sa manière, un peu lourde et gauche parfois,
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 1905, t. I, p. 173.
2. J. Sievers, Pieter Aertsen, Leipzig, 1908, in-4, 147 gr. av. pl.
3. Van den Branden, Gesckiedenis der Antwerpsche Schilderschool, Anvers, 1878-83,
3 vol. in-8; voir t. I, p. 168-172.
4- N. de Roever, Pieter Aertsen (Oud Holland, t. VII, 1889, p, 1 -38).