Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Rheims, Gabrielle: François Bouchot (1800 - 1842)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0234

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
2 1 2

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

alors, qui devait aboutir à la découverte de la lithographie. Les premiers
romantiques s’en emparèrent avec ardeur, car ce genre servait merveilleu-
sement les tendances de leur art.

Notre jeune artiste rêvait d’une exécution plus vivante encore ; il ambi-
tionnait de retracer par le pinceau les combats glorieux, les actions d’éclat
du grand capitaine qui faisait battre les cœurs. Le baron Régnault lui ouvrit
son atelier. Il prit sur lui une influence décisive. Le peintre admiré des
Trois Grâces, sujet opposé par lui-même, en l’an VIII, aux Sabines de
David l, transmit à son élève un peu de la grâce spirituelle du xvme siècle.

Le second maître de Bouchot fut Lethière, hauteur triomphant de Brutus
condamnant ses fils à mort (1801), qui tomba, en 1831, avec la Fondation du
Collège de France par François Ier, en complet discrédit. Mais, en dehors des
maîtres que l'histoire donne officiellement à Bouchot, il faut citer encore
Horace Yernet, dont les idées politiques sont connues, et qui fut, sa vie
durant, hé avec lui d’une étroite amitié, ainsi que Hébert et Lehmann.

Les récompenses officielles ne furent pas ménagées au fils de l’imprimeur ;
elles furent couronnées par le prix de Rome en 1823. Bouchot séjourne à
Rome sept années, durant lesquelles il envoie à Paris le résultat de son
labeur et son propre portrait, qui figure aujourd’hui au Musée de Dijon. De
cette date le Musée de Chartres conserve un Bacchus et Erigone qui reflète
bien la note romantique de l’époque; le Musée de Lille, un Silène surpris
par les bergers, et surtout, plus intéressante, à mon avis, que l’œuvre défi-
nitive, une esquisse, très poussée et d'un chaud coloris, de cette toile

Cependant, nous sommes dans un temps où le genre noble par excellence
est la peinture d’histoire. Bouchot était, d'ailleurs, dirigé de ce côté par ses
inspirations premières. Un arrêté du 3i août i833 charge « M. Bouchot,
ex-pensionnaire du roi à Rome, d’exécuter un tableau d’histoire dont le
prix est fixé à quatre mille francs, et dont il proposera le sujet2. » C’est au
Salon de 1835 que parurent les Funérailles du général Marceau : (( Le corps
de Marceau, revêtu de son uniforme de chasseur, vient d’être descendu
d'une voiture autrichienne, porté par des soldats français, entouré de ses
généraux, abrité par le drapeau tricolore; il est dirigé vers un groupe de
blessés français parmi lesquels un soldat cherche à toucher le corps de son
général. Au fond, un régiment de hussards à cheval est en bataille, ainsi qu’un
régiment d'infanterie dont les tambours forment un groupe en avant. Derrière,
à droite, l’armée autrichienne, en avant de laquelle sont ses généraux2. »

Bouchot a produit là une œuvre significative, qui tient à la fois du réa-

1. La Peinture en France au XIXe siècle, par Léonce Bénédite ; Paris, t909, p. 11.

2. Archives Nationales, Jr 21, 488.
 
Annotationen