L’ART DANS L’AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 223
tiennes? N’a-t-il pas écrit que « les Songoï semblent avoir été civilisés par
l’Égypte et furent avec elle en relations suivies, ainsi que le montrent beau-
coup de faits intéressants » ? Ajoutez à cela que le fin profil et la silhouette
déliée du Songoï, ce noir à l’aspect d’Asiatique, font songer au Nubien.
Énigme de la vieille Afrique ténébreuse et muette, que nous ne chercherons
pas à déchiffrer ici.
Par un procédé unique au continent noir, la glaise qui sert à bâtir les
maisons de Djenné a été débitée en briques régulières, plates, allongées,
aux extrémités arrondies. Seul, le grand soleil soudanais a opéré leur cuisson.
Grâce à un crépi spécial, elles forment des murailles compactes, sans solu-
Phot. Portier.
HABITATION ü’uN NOTABLE A DJENNÉ (SOUDAN FRANÇAIS)
tion de continuité. Comme taillées dans un énorme bloc de marbre, les
habitations ainsi construites donnent une extraordinaire impression de soli-
dité et de résistance aux pluies diluviennes et aux tornades destructives que
déchaîne formidablement la saison hivernale. Et, en effet, on en cite qui
comptent trois ou quatre cents ans. Est-ce également dans une intention de
solidité, conformément à la doctrine des architectes antiques, que la forme
pyramidale joue un si grand rôle dans ces maisons? On la retrouve dans la
silhouette d’ensemble comme dans le détail, dans les portes notamment.
Presque partout, mais plus particulièrement dans les vieilles constructions,
les murs se présentent avec une légère inclinaison vers l’intérieur.
Les murs ne sont point percés de fenêtres, ou alors celles-ci sont tout à fait
minuscules. Seule, le plus souvent, une fenêtre en bois à volets et de style
arabe s’ouvre au-dessus du grand auvent qui s’avance en surplombant la porte
tiennes? N’a-t-il pas écrit que « les Songoï semblent avoir été civilisés par
l’Égypte et furent avec elle en relations suivies, ainsi que le montrent beau-
coup de faits intéressants » ? Ajoutez à cela que le fin profil et la silhouette
déliée du Songoï, ce noir à l’aspect d’Asiatique, font songer au Nubien.
Énigme de la vieille Afrique ténébreuse et muette, que nous ne chercherons
pas à déchiffrer ici.
Par un procédé unique au continent noir, la glaise qui sert à bâtir les
maisons de Djenné a été débitée en briques régulières, plates, allongées,
aux extrémités arrondies. Seul, le grand soleil soudanais a opéré leur cuisson.
Grâce à un crépi spécial, elles forment des murailles compactes, sans solu-
Phot. Portier.
HABITATION ü’uN NOTABLE A DJENNÉ (SOUDAN FRANÇAIS)
tion de continuité. Comme taillées dans un énorme bloc de marbre, les
habitations ainsi construites donnent une extraordinaire impression de soli-
dité et de résistance aux pluies diluviennes et aux tornades destructives que
déchaîne formidablement la saison hivernale. Et, en effet, on en cite qui
comptent trois ou quatre cents ans. Est-ce également dans une intention de
solidité, conformément à la doctrine des architectes antiques, que la forme
pyramidale joue un si grand rôle dans ces maisons? On la retrouve dans la
silhouette d’ensemble comme dans le détail, dans les portes notamment.
Presque partout, mais plus particulièrement dans les vieilles constructions,
les murs se présentent avec une légère inclinaison vers l’intérieur.
Les murs ne sont point percés de fenêtres, ou alors celles-ci sont tout à fait
minuscules. Seule, le plus souvent, une fenêtre en bois à volets et de style
arabe s’ouvre au-dessus du grand auvent qui s’avance en surplombant la porte