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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

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https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0278

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

finir ses jours à Tahiti au milieu d’une nature
et d’êtres ayant gardé leur ingénuité et leur carac-
tère primitifs. 11 nous fait voir en même temps
combien son œuvre, inféodé d’abord à l’impres-
sionnisme appris à l’école de Pissarro, puis se
simplifiant de plus en plus, sans doute sous l’in-
fluence de Cézanne, pour aboutir à une largeur
synthétique qui atteint à la grandeur et à la beauté
des créations classiques, est intimement lié à
cette existence.

Cette évolution de l’esthétique et de l’art
de Gauguin dans la période de sa vie passée
en Bretagne est contée par le menu dans une
brochure extrêmement intéressante de M. Charles
Chassé dont M. Rey a fait usage et qui, par sa
sûreté d'information, compte parmi les meilleurs
documents publiés sur l’artiste. Nous y partici-
pons à sa vie de chaque jour à Pont-Aven, puis au
Pouldu, où il était allé chercher, nous dit son
biographe Daniel de Monfreid, « une atmo-
sphère différente des milieux civilisés à outrance
afin de retourner dans ses propres œuvres à l’art
primitif » ; nous y assistons à sa méthode de
travail, à ses discussions esthétiques avec le
petit groupe d’artistes qui l’entouraient et le
considéraient comme leur maître, école de Pont-
Aven dontM. Maurice Denis, dans ses Théories, a
dit qu’elle « a remué autant d’idées que celle
de Fontainebleau ».

A. M.

(Albert Naef). — Les Châteaux suisses. Chillon.
Photographies de Fr. Boissonnas. Geneve,
éditions Boissonnas (1922). ln-16, 82 p. av.
24 planches.

MNaef, architecte, qui en prépare une
histoire complète (une monographie
• de la caméra domini a déjà paru), nous
donne ici, avec un guide très précis, très condensé
l’histoire succincte de ce fameux Chillon, qui
fut successivement château savoyard, forteresse
bernoise, arsenal vaudois, et n’est plus qu’un
simple monument historique soigneusement
entretenu. Byron a choisi parmi tant de prison-
niers fameux qu’il abrita l’infortuné Bonnivard,
dont les artilleurs vaudois au siècle dernier
s’occupaient déjà à « rafraîchir » les traces de
pas gravés dans le plancher. L’historien de l’art
trouvera ici maint sujet d’étude plus intéressant,

sans oublier les restes de fresques du mystérieux
« maître Jacob », et il admirera une fois de plus
les pittoresques photographies de M. Boissonnas.

T. R.

R. Meyer-Riefstahl. — The Parish Watson Col-
lection of Mohammedan potteries. New-York,
E. Weye (1922). Gr. in-4°, 2O9 p. av. 94
figures en noir et en couleurs.

La collection Parish Watson de céramique
musulmane est une des plus importantes
qui aient été réunies tant en Amérique
qu’en Europe et le catalogue en est le bienvenu.
Les 5o pièces magnifiques qui la composent, dont
quelques-unes sont parmi les plus importantes
qui soient venues d’Orient, y sont toutes repro-
duites, quelques-unes en couleurs, et si la qua-
lité de ces dernières reproductions n’atteint pas
à celle du grand ouvrage de M. Henri Rivière,
elle n’en est pas moins tout à fait remarquable;
un tel recueil met entre les mains des érudits,
des amateurs et des artistes des documents
du plus haut intérêt. Mais ce ne sont pas les
images seules qui font le prix de ce livre.
M. Meyer-Riefstahl a accompagné chaque pièce
d’une notice où ont été réunis tous les ren-
seignements qu’elle comportait, la comparant
avec les similaires qu’on connaît dans les collec-
tions privées et dans les musées, cherchant à en
déterminer les caractères et l’origine, et s’essayant,
souvent très heureusement, à reconnaître la
légende que le peintre a prétendu illustrer. En
tète de ces notices, une longue introduction de
6g pages trace à traits larges, mais précis,
l’histoire de la céramique musulmane. Cette
introduction, à la vérité, déborde un peu la col-
lection ; celle-ci est surtout consacrée à l’époque
classique et à ce xme siècle si fécond en Perse
aussi bien qu’en Mésopotamie, tandis que
M. Meyer-Riefstahl prend son sujet depuis les
origines lointaines ; mais nul ne s’en plaindra et
son tableau du développement de l’art céramique
en Orient est un des meilleurs et des plus com-
plets qui aient été écrits ; les vues générales
sont justes, les observations de détail souvent
neuves et la documentation prise aux meilleures
sources. Ce livre fait honneur à son auteur et
rendra tous les services qu’on en doit attendre.

R. E.

Le Gérant: Ch. Petit.

CHARTRES.

IMPRIMERIE DURAND, RUE FULBERT.
 
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