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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
santé barrière, la serrure, la clef des eaux, le mot de l'énigme de toute la
région. »
Ce ne sont pas seulement ces beaux horizons que nous rend l’œuvre de
M. Bouroux. Il nous introduit dans les villages et les petites villes, les peuple
de leurs habitants, nous mène avec leurs carrioles rustiques le long de ces
routes où le tronc des peupliers reste courbé par le vent marin. 11 fait
tourner pour nous les derniers moulins qu’on va démolir. Il nous fait gravir
la montagne de Gassel, et nous promène avec lui dans ces rues tranquilles
dont les bourgeoises demeures, tant d’années menacées par les obus, ont
repris aujourd’hui leur aspect paisible et cossu. Il en est une qu'on retrouve
au coin d'un croquis et que les bonnes gens ne montrent pas sans émotion:
c’est celle oùle général Foch, àlautomne de 1914, vint établir son état-major.
C’est de là qu’il partit un jour vers Saint-Omer appeler le maréchal anglais
lui apporter ses renforts et « le convier aux grands coups » ; c’est aussi de cet
observatoire historique de Cassel que vinrent les ordres pour tendre devant
l’ennemi, du côté de Nieuport, la barrière tutélaire des eaux de Flandre, —
émouvants souvenirs qui nous rendent plus cher ce noble pays.
PIERRE DE NOLH AC
LES FORTIFICATIONS A GRAVELINES
BOIS ORIGINAL DE M. P.-A. BOUROUX
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
santé barrière, la serrure, la clef des eaux, le mot de l'énigme de toute la
région. »
Ce ne sont pas seulement ces beaux horizons que nous rend l’œuvre de
M. Bouroux. Il nous introduit dans les villages et les petites villes, les peuple
de leurs habitants, nous mène avec leurs carrioles rustiques le long de ces
routes où le tronc des peupliers reste courbé par le vent marin. 11 fait
tourner pour nous les derniers moulins qu’on va démolir. Il nous fait gravir
la montagne de Gassel, et nous promène avec lui dans ces rues tranquilles
dont les bourgeoises demeures, tant d’années menacées par les obus, ont
repris aujourd’hui leur aspect paisible et cossu. Il en est une qu'on retrouve
au coin d'un croquis et que les bonnes gens ne montrent pas sans émotion:
c’est celle oùle général Foch, àlautomne de 1914, vint établir son état-major.
C’est de là qu’il partit un jour vers Saint-Omer appeler le maréchal anglais
lui apporter ses renforts et « le convier aux grands coups » ; c’est aussi de cet
observatoire historique de Cassel que vinrent les ordres pour tendre devant
l’ennemi, du côté de Nieuport, la barrière tutélaire des eaux de Flandre, —
émouvants souvenirs qui nous rendent plus cher ce noble pays.
PIERRE DE NOLH AC
LES FORTIFICATIONS A GRAVELINES
BOIS ORIGINAL DE M. P.-A. BOUROUX