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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

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Nr. 4
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Monod, François: La galerie Altman au Metropolitan Museum de New-York, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0404

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368

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ignoré, à cet admirable groupe de Madones de terre cuite émaillée où l’on
dirait que Luca délia Robbia a voulu réparer un oubli inexplicable de la Grèce
et compléter les créations des maîtres du ve et du ive siècle par le type le plus
universel et le plus éloquent de beauté humaine, celui de la jeune maternité.
Le modèle, au visage plein, au nez droit, aux lèvres charnues, est celui qui
a inspiré la plupart des Madones de Luca. Les formes florissantes, l’attitude
d’ensemble, accusent une étroite parenté avec la Madone à la pomme de Berlin
et surtout la Madone de 1 Hôpital des « Innocenti », mais dans une œuvre à
la fois plus délicate et plus imposante. L’expression sereine et méditative de
la Vierge fait penser à une jeune Athéna. Le noble repos de la composition,
son caractère monumental si marqué, s’expliquent lorsqu’on découvre qu elle
est empruntée, presque trait pour trait, jusque dans les détails du mouve-
ment des mains de la Vierge et du Bambino, à la Madone de la porte de bronze
de la sacristie du Dôme de Florence. A l’ample matrone du Dôme, impas-
sible Reine des Cieux, rien ne paraît ressembler moins que cette tendre jeune
fille ; et pourtant c’est la même figure, dépouillée seulement de sa raide et
froide majesté, passée du bas-relief et de l'airain à la vie, revêtue de chair
palpitante.

Autres Madones, plus modestes : la terre cuite peinte et dorée de l’ancienne
galerie Rodolphe Kann \ classée dans un groupe bien connu de Madones
donatellesques serrant le Bambino, debout, contre leur visage anxieux, et une
Madone aux chérubins2, un des bas-reliefs de pratique, au goût mièvre, au
faire mince et pointu, de l’atelier d’Antonio Rossellino.

Pour le portrait, l’art des marbriers florentins de la seconde génération
du quattrocento est représenté par un buste excellent, attribué, avec raison
sans doute à Mino da Fiesole, et détaché d’un médaillon funéraire : le Por-
trait d'un prêtre de l’ancienne collection Hainauer3, si largement traité et si
expressif, avec son gros masque peuple tout imprégné d'humilité et de calme
mélancolique. Faut-il reconnaître, avec M. Bode, la main de Mino, encore,
dans un buste beaucoup moins intéressant, en tout état de cause, de petit
garçon en Saint Jean-Baptiste1*, la tête levée, les yeux grands ouverts, une
touffe de mèches bouclées nouée sur le front? Faut-il, même, l’accepter sans
réserves comme une pièce authentique? C’est un ambigu, dirait-on, d’un

Bildwerke in glazierten Ton von Luca delta Robbia (Zeitschrift fiir bildende Kunst, 1912,
p. 3o5).

1. Repr. : Donalello des « Klassiker der Kunst », p. 131.

2. W. Bode, Die Sammlung Oscar Hainauer, Berlin, 1897,n°6, p. 6[.Repr. : ibid., p. 8 ;
Bode, Denkmàler, t. VIII, pi. 33i b; Cat. Altman, p. 128.

3. Catalogue Hainauer cité, n° 7, p. 62 ; Bode, Denkmàler, t. VIII, pl. 3g5 b.

4- Repr. : Cat. Altman, p. 124. Appartenait au comte Raspeni Spinelli, à Florence:
Cf. W. Bode, Florentiner Bildhauer der Renaissance, Berlin, 1921, p. 224*
 
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