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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 10.1924

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Backer, J.-F.: Les tracas judiciaires de Rembrandt, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24944#0248

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226

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

temps avant la demande de cession judiciaire, c’est-à-dire le 3o mai i656, une
somme de 3 i5o florins, par acte signé en présence d’échevins et qui pour ce motif
jouissait d’un droit de priorité. Les deux signataires comparurent, le 26 septembre
1656, devant le syndic de Rembrandt, Me Torquinius (Urk. 173), qui, ainsi que
nous l’avons déjà dit, était en même temps le notaire de la Boedelskamer par devant
lequel tous les accords judiciaires devaient être contractés.

Rembrandt déclara « qu’il vendait ses biens et ses objets d’art et promit » en
cas que le produit ne permettrait pas de payer entièrement la somme due à
M® Daniel Francen,de régler le surplus en peignant quelques tableaux dont la valeur
serait taxée par deux connaisseurs ; là-dessus, on désigna comme experts Lodewyck
van Ludick et Abraham Francen.

Deux jours après, le chirurgien Francen chargea son frère Abraham du soin de
scs intérêts dans cette affaire (Urk. 174). Cet arrangement fut accepté; les deux
parties ont vécu plus tard en relations d’amitié et il n’a jamais plus été question du
moindre payement prélevé sur les biens de Rembrandt, au profit de M® Daniel
Francen.

Cependant, Rembrandt était tenu de prendre des mesures en vue du payement
des créanciers qui ne se montraient pas conciliants. R a également satisfait à ces
obligations.

Comme nous l’avons déjà dit, l’argent, dont disposait la Chambre des Riens
vacants et provenant des biens, devait être employé tout d’abord à payer les créances
reconnues de priorité. D’autre part on favorisait les créances qui remontaient à la
plus ancienne date, de sorte que par exemple la créance de priorité du bourgmestre
Witsen, datant de janvier i653, fut payée en février 1658, avant celle de Isaacq van
Hersbeecq, datant de mars i653, et qui ne fut réglée qu’en décembre 1608.

Un certain Gerrit Boelensz, créancier dont il n’est fait aucune mention ailleurs,
avait prêté à Rembrandt une somme de 800 florins à 4,5 pour 100 par an. Il est
probable que la somme totale, s’élevant à 848 florins, aura été approuvée. Elle fut
payée dès le 6 septembre 1656, comme en font foi les livres de répartition de la
Boedelskamer (Urk. 172). Cet argent a donc dû se trouver en caisse, avant qu’on
ordonnât la vente des biens. Le syndic de Rembrandt a dû en prendre possession
peu après sa nomination et le verser à la Boedelskamer, conformément à l’article i5
des Instructions. D’autre part, il résulte de la paye mentionnée sur le même folio 3o3
du registre réservé à l’Avoir du compte, à la lin de l’année, c’est-à-dire le 9 dé-
cembre i656, que « Rembrandt van llyn, peintre, doit avoir de Thomas Jacobsz
Haring, concierge, 1 322 fl., 75 ». Selon toute probabilité, un versement de
2 170 fl., 75 avait donc eu lieu; ce montant avait été mentionné par le comptable
au nom du concierge qui l’avait pris à sa charge. L’année suivante, 1657, le compte
pouvait donc s’ouvrir par un solde créditeur de 1 322 fl., 76; puis on porta au
débit les comptes suivants : i° 16 florins au secrétaire Bruyningh pour l’établisse-
ment de l’inventaire; 2° 55 florins pour impôts payés; 3° 20 florins pour citations
de créanciers. Le 22 février 1658, le compte se soldait par un crédit de 1 225 fl., 75
(Urk. 176).
 
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