228
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
des tableaux, livres, gravures ou objets d’art » ; aucun objet provenant d’autres biens,
ne pouvait y être ajouté. Comme les biens de Rembrandt dépendaient de la Boedels-
kamer, il était donc possible de procéder à leur vente aux enchères hors du domicile
du concierge de la Chambre des Tutelles, et de celui de Rembrandt.
La vente publique des tableaux eut lieu du 4 au 25 décembre i65y, à l’hôtel
Keyserskroon, dans la Kalverstraat, dans l’immeuble occupé aujourd’hui par la
maison Pander (marchands de meubles). La vente publique de la maison de Rem-
brandt suivit, le Ier février i658. Cette vente, comme nous l’établirons plus loin, ne
fut autorisée que le i3 janvier 1659; le payement se fit le icr décembre 1660 et
l’acheteur n’en prit possession que le 18 décembre 1660 (Urk. 234).
Le i4 février i658 on autorisa de nouveau et tout particulièrement le concierge à
accepter et à vendre le mobilier provenant de la maison de Rembrandt. On a dû
vendre ces biens, selon toute probabilité, en même temps que ceux d’autres particu-
liers et cela en cinq ventes publiques différentes effectuées dans le même local. C’est
ce que paraît confirmer le montant très modeste des frais de vente (Urk. i83).
C’est à cette occasion qu’a dû surgir le différend au sujet de l’armoire de Hendrickje
Stoffels, qui se trouvait encore dans la demeure occupée par Rembrandt (Urk. 191).
D’autre part, les gravures, les dessins et les collections de Rembrandt ne furent
pas compris dans ces ventes et on les réserva pour plus tard. Ce dernier délai
avait provoqué un certain mécontentement parmi les « Gilde Broeders », membres
de la Corporation de Saint-Luc, qui mirent tout en œuvre pour provoquer
le 3i août 1658, une nouvelle prescription des ordonnances, d’après laquelle peu
de temps après, c’est-à-dire en septembre 1658, on procéda à une vente publique à
part des gravures et des dessins, qui faisaient partie des collections de Rembrandt.
De plus on stipula que de pareilles ventes publiques, tout comme celles où il
s’agissait de tableaux, ne pourraient concerner aucun bien provenant de tiers, et
cela par crainte de permettre aux marchands d’objets d’art et de gravures de pouvoir
profiter de l’occasion.
11 est fort probable que de nombreux incidents auront eu lieu au sein de la Cor-
poration, au sujet de cette vente publique si importante et sur laquelle nous ne
sommes pas renseignés, vu que les documents se sont égarés.
Rembrandt conservait dans les soixante à soixante-dix portefeuilles et dans la
« Chambre d’art » (Kunstkamer) de sa demeure, les collections de gravures et de
dessins, rangées avec le plus grand soin. Les œuvres des différents maîtres
étaient autant que possible conservées à part, et si les productions d’un même artiste
n’étaient pas en nombre suffisant pour constituer un portefeuille entier, Rembrandt
mettait ensemble, en règle générale, les objets et les œuvres qui appartenaient aux
mêmes Ecoles. Quelquefois même, il réunissait dans un même portefeuille les
ouvrages d’un grand maître et celles de son élève ; tel fut le cas par exemple pour
Gollzius et Jan Harmensz. Muller.
Rembrandt conservait ses propres dessins dans des portefeuilles où ils étaient
rangés d’après les sujets qu’ils représentaient. Nous trouvons ainsi, cités à part :
des paysages, des vues de villes et de villages, des animaux, des esquisses de figures,
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
des tableaux, livres, gravures ou objets d’art » ; aucun objet provenant d’autres biens,
ne pouvait y être ajouté. Comme les biens de Rembrandt dépendaient de la Boedels-
kamer, il était donc possible de procéder à leur vente aux enchères hors du domicile
du concierge de la Chambre des Tutelles, et de celui de Rembrandt.
La vente publique des tableaux eut lieu du 4 au 25 décembre i65y, à l’hôtel
Keyserskroon, dans la Kalverstraat, dans l’immeuble occupé aujourd’hui par la
maison Pander (marchands de meubles). La vente publique de la maison de Rem-
brandt suivit, le Ier février i658. Cette vente, comme nous l’établirons plus loin, ne
fut autorisée que le i3 janvier 1659; le payement se fit le icr décembre 1660 et
l’acheteur n’en prit possession que le 18 décembre 1660 (Urk. 234).
Le i4 février i658 on autorisa de nouveau et tout particulièrement le concierge à
accepter et à vendre le mobilier provenant de la maison de Rembrandt. On a dû
vendre ces biens, selon toute probabilité, en même temps que ceux d’autres particu-
liers et cela en cinq ventes publiques différentes effectuées dans le même local. C’est
ce que paraît confirmer le montant très modeste des frais de vente (Urk. i83).
C’est à cette occasion qu’a dû surgir le différend au sujet de l’armoire de Hendrickje
Stoffels, qui se trouvait encore dans la demeure occupée par Rembrandt (Urk. 191).
D’autre part, les gravures, les dessins et les collections de Rembrandt ne furent
pas compris dans ces ventes et on les réserva pour plus tard. Ce dernier délai
avait provoqué un certain mécontentement parmi les « Gilde Broeders », membres
de la Corporation de Saint-Luc, qui mirent tout en œuvre pour provoquer
le 3i août 1658, une nouvelle prescription des ordonnances, d’après laquelle peu
de temps après, c’est-à-dire en septembre 1658, on procéda à une vente publique à
part des gravures et des dessins, qui faisaient partie des collections de Rembrandt.
De plus on stipula que de pareilles ventes publiques, tout comme celles où il
s’agissait de tableaux, ne pourraient concerner aucun bien provenant de tiers, et
cela par crainte de permettre aux marchands d’objets d’art et de gravures de pouvoir
profiter de l’occasion.
11 est fort probable que de nombreux incidents auront eu lieu au sein de la Cor-
poration, au sujet de cette vente publique si importante et sur laquelle nous ne
sommes pas renseignés, vu que les documents se sont égarés.
Rembrandt conservait dans les soixante à soixante-dix portefeuilles et dans la
« Chambre d’art » (Kunstkamer) de sa demeure, les collections de gravures et de
dessins, rangées avec le plus grand soin. Les œuvres des différents maîtres
étaient autant que possible conservées à part, et si les productions d’un même artiste
n’étaient pas en nombre suffisant pour constituer un portefeuille entier, Rembrandt
mettait ensemble, en règle générale, les objets et les œuvres qui appartenaient aux
mêmes Ecoles. Quelquefois même, il réunissait dans un même portefeuille les
ouvrages d’un grand maître et celles de son élève ; tel fut le cas par exemple pour
Gollzius et Jan Harmensz. Muller.
Rembrandt conservait ses propres dessins dans des portefeuilles où ils étaient
rangés d’après les sujets qu’ils représentaient. Nous trouvons ainsi, cités à part :
des paysages, des vues de villes et de villages, des animaux, des esquisses de figures,