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MÉLANGES HULIN DE LOO
« Maître de Zweder de Culenborg » et au « Maître de
Catherine de Clèves » et même encore plus loin jusqu’au
« Maître de Gysbrecht de Brederode » (1) qui fut un élève
du « Maître de Catherine de Clèves » travaillant à Utrecht
vers 1460 et 1465.
Maintenant on comprend sans difficulté où le « Maître
de Zweder de Culenborg » a appris son art. Tl ne s’est pas
formé en étudiant les miniatures dans Tes bibles parisiennes
du commencement du XVe siècle, comme les miniaturistes,
ses contemporains, qui ont illustré les grandes bibles dans
l’atelier des Chartreux à Utrecht (2). Mais il s’est surtout
formé d’après les peintures des Van Eyck, même en
admettant qu’il n’ait pas travaillé dans leur atelier. Cette
constatation est encore confirmée par une autre miniature
dans le livre d’heures conservé en Allemagne, la miniature
avec le Christ en Croix (fig. 4) qui ressemble si intimement
à une composition due aux Van Eyck (3).
Sans doute c’est un fait remarquable que nous trouvions
un élève des Van Eyck parmi les miniaturistes des Pays-
Bas septentrionaux au premier quart du XVe siècle, tandis
que nous les cherchons en vain dans Tes Pays-Bas méri-
dionaux. Nous pourrons y voir une preuve de pTus que ces
grands artistes ont travaillé en Hollande, à La Haye peut-
être. En outre les miniatures de la bible de Cambridge
exécutées vers 1420 par leur élève, le « Maître de Zweder
de Culenborg », confirment la date communément donnée
à l’intervention des Van Eyck dans les heures de Turin et
Milan, date que 1 ’on a combattue à tort. Ainsi les modestes
miniaturistes d’Utrecht nous aident à mieux connaître
les grands peintres de Maaseyck.
A. W. BYVANCK.
Professeur à l’Université de Leyde.
(1) Dans la Bible de Vienne (nos 2771-2772) ; La miniature hollandaise,
p. 45, n° 102.
(2) Voir A. GoldSchmidt, dans la revue Oudheidkundig Jaarboek, III,
1923, pp. 22 et suiv. et mon étude dans cette revue, X, 1930.
(3) Voir F. Winckler, Mélanges-Friedlànder, p. 93.
MÉLANGES HULIN DE LOO
« Maître de Zweder de Culenborg » et au « Maître de
Catherine de Clèves » et même encore plus loin jusqu’au
« Maître de Gysbrecht de Brederode » (1) qui fut un élève
du « Maître de Catherine de Clèves » travaillant à Utrecht
vers 1460 et 1465.
Maintenant on comprend sans difficulté où le « Maître
de Zweder de Culenborg » a appris son art. Tl ne s’est pas
formé en étudiant les miniatures dans Tes bibles parisiennes
du commencement du XVe siècle, comme les miniaturistes,
ses contemporains, qui ont illustré les grandes bibles dans
l’atelier des Chartreux à Utrecht (2). Mais il s’est surtout
formé d’après les peintures des Van Eyck, même en
admettant qu’il n’ait pas travaillé dans leur atelier. Cette
constatation est encore confirmée par une autre miniature
dans le livre d’heures conservé en Allemagne, la miniature
avec le Christ en Croix (fig. 4) qui ressemble si intimement
à une composition due aux Van Eyck (3).
Sans doute c’est un fait remarquable que nous trouvions
un élève des Van Eyck parmi les miniaturistes des Pays-
Bas septentrionaux au premier quart du XVe siècle, tandis
que nous les cherchons en vain dans Tes Pays-Bas méri-
dionaux. Nous pourrons y voir une preuve de pTus que ces
grands artistes ont travaillé en Hollande, à La Haye peut-
être. En outre les miniatures de la bible de Cambridge
exécutées vers 1420 par leur élève, le « Maître de Zweder
de Culenborg », confirment la date communément donnée
à l’intervention des Van Eyck dans les heures de Turin et
Milan, date que 1 ’on a combattue à tort. Ainsi les modestes
miniaturistes d’Utrecht nous aident à mieux connaître
les grands peintres de Maaseyck.
A. W. BYVANCK.
Professeur à l’Université de Leyde.
(1) Dans la Bible de Vienne (nos 2771-2772) ; La miniature hollandaise,
p. 45, n° 102.
(2) Voir A. GoldSchmidt, dans la revue Oudheidkundig Jaarboek, III,
1923, pp. 22 et suiv. et mon étude dans cette revue, X, 1930.
(3) Voir F. Winckler, Mélanges-Friedlànder, p. 93.