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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0135
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MÉLANGES HULIN DE LOO
écho et un reflet de l’apothéose du haut à travers les nuées
des deux dans le giroiement des neuf chœurs en arc en
ciel parmi l’équilibre des sphères.
Hubert mort, Jean van Eyck n’a pas continué ni achevé
l’œuvre d’Hubert. Il l’a complétée et sa façon de la com-
pléter a été d’y ajouter du sien. Ce qu’il y a ajouté, ce
sont de prodigieux morceaux de peinture qui ont définitive-
ment compromis l’inspiration originaire de l’œuvre d’art.
*
* *
J’ai pensé que c’est cela qui pouvait être dit, et je
m’étonne que parmi tout ce qui a été dit, il n’y a que cela
qui ne l’ait pas été jusqu’à ce jour.
Mais il en est des critiques, comme de ces médecins
spécialistes qui s’absorbent à ce point sur un organe qu’ils
négligent d’observer le composé humain dans son inté-
gralité.
A force d’ergoter sur des repeints et de faire de la
botanique, à force de travailler sur des photographies
fragmentaires, à force de disputer sur des commentaires de
commentaires, il me semble que, devenu ressasseur et
myope, plus aucun historien d’art n’ait songé à regarder
le polytyque en face et dans son ensemble.
C’est ce que je vous engage à faire avec simplicité,
comme si c’était la première fois que vous preniez contact
avec l’œuvre, et j ’ai confiance qu’ainsi, à l’insu des milliers
de pages écrites à ce sujet et à l’abri de toute vaine pédan-
terie et affectation d’érudition, le départ se fera spontané-
ment, naturellement et logiquement dans votre esprit entre
ce qui fut conçu et ce qui a été réalisé, entre ce que l’œuvre
devrait représenter et ce qu’elle montre, entre ce qui fut
inventé par Hubert van Eyck et ce qui fut ajouté par Jean.
Edmond DE BRUYN.
Professeur à l’Institut, Supérieur
de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers.
MÉLANGES HULIN DE LOO
écho et un reflet de l’apothéose du haut à travers les nuées
des deux dans le giroiement des neuf chœurs en arc en
ciel parmi l’équilibre des sphères.
Hubert mort, Jean van Eyck n’a pas continué ni achevé
l’œuvre d’Hubert. Il l’a complétée et sa façon de la com-
pléter a été d’y ajouter du sien. Ce qu’il y a ajouté, ce
sont de prodigieux morceaux de peinture qui ont définitive-
ment compromis l’inspiration originaire de l’œuvre d’art.
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J’ai pensé que c’est cela qui pouvait être dit, et je
m’étonne que parmi tout ce qui a été dit, il n’y a que cela
qui ne l’ait pas été jusqu’à ce jour.
Mais il en est des critiques, comme de ces médecins
spécialistes qui s’absorbent à ce point sur un organe qu’ils
négligent d’observer le composé humain dans son inté-
gralité.
A force d’ergoter sur des repeints et de faire de la
botanique, à force de travailler sur des photographies
fragmentaires, à force de disputer sur des commentaires de
commentaires, il me semble que, devenu ressasseur et
myope, plus aucun historien d’art n’ait songé à regarder
le polytyque en face et dans son ensemble.
C’est ce que je vous engage à faire avec simplicité,
comme si c’était la première fois que vous preniez contact
avec l’œuvre, et j ’ai confiance qu’ainsi, à l’insu des milliers
de pages écrites à ce sujet et à l’abri de toute vaine pédan-
terie et affectation d’érudition, le départ se fera spontané-
ment, naturellement et logiquement dans votre esprit entre
ce qui fut conçu et ce qui a été réalisé, entre ce que l’œuvre
devrait représenter et ce qu’elle montre, entre ce qui fut
inventé par Hubert van Eyck et ce qui fut ajouté par Jean.
Edmond DE BRUYN.
Professeur à l’Institut, Supérieur
de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers.