Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Hulin de Loo, Georges [Gefeierte Pers.]
Mélanges Hulin de Loo — Bruxelles [u.a.], 1931

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0150

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
118

MÉLANGES HULIN DE LOO

Condamnation de nos premiers parents, de l’Expulsion du
Paradis, il compose un tout aussi complet qu’équilibré; on
pourrait ajouter que psychologique, car à l’examiner
attentivement on y reconnaît la Femme, jeune fille, enceinte,
bientôt mère.
Une autre représentation de ce « jardin de délices » va
nous causer une bien étrange surprise. C’est un petit pan-
neau de 1 ’Ecole allemande du XVe siècle, qui appartient au
comte Wiczeck, à Kreuzenstein, que M. Toesca nous a
révélé : la seule représentation d’Adam dans le Paradis
terrestre, avec deux femmes, que je connaisse.
Je sais bien qu’on va dire tout de suite que c’est Eve
qui, d’un côté de l’Arbre, reçoit la pomme et de l’autre
côté l’offre à Adam. Mais le tableau se charge de nous
répondre lui-même. A Chantilly, dans les différentes scènes,
Eve est toujours la même femme, gracile, de même taille;
ici, ce sont deux femmes différentes. Celle qui parle avec
Adam est fine, longue, elle a la tête petite; elle est même
plus grande qu’Adam; celle de droite, qui écoute le Serpent,
a la tête grosse, le front bombé, les yeux à fleur de tête,
elle est plus petite qu’Adam : c’est on ne peut le nier, une
femme tout à fait différente. Mais alors qui sont-elles?
Or, il s’est trouvé qu’il y a deux ans, dans mes recherches
sur les amulettes qu’on voit dans VAgneau des Van Eyck,
j’avais rencontré un talisman destiné aux femmes en
couches, qui portait : Adam Havah chutz Lilith. Il n’était
pas difficile d’y voir une ligne d’hébreu signifiant : Adam,
Eve, dehors lilith.
Qui était donc cette Lilith, associée ainsi à Adam et
à Eve?
La Kabbale, compilation des plus désordonnées de textes
hébraïques, allant de cinq cents avant notre ère jusqu’au
milieu du Moyen-Age, œuvre de 2.000 rabbins, aussi rêveurs
qu’extravagants, allait bientôt nous renseigner. De longues
pages, consacrées à Lilith, nous font en effet connaître, non
 
Annotationen