MÉLANGES HULIN DE LOO
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ture plus riche encore qui fait la gloire du Musée de Cluny.
Celle-ci présente cette particularité de comprendre dans
son tissu des fils d’or et d’argent, circonstance qui ajoute
apparemment à sa richesse sans lui donner aucun avantage
spécial, il est vrai, au point de vue décoratif.
Ces chefs-d’œuvre appartiennent aux joyaux de l’indus-
trie bruxelloise du commencement du XVIe siècle ; ils sont
antérieurs à 1528, car ils ne portent pas la marque de
fabrication qui ne devint obligatoire qu’à partir de cette
date, en vertu d’une ordonnance de Charles-Quint.
Les deux tapisseries que nous avons eu naguère le plaisir
d’examiner chez M. Germain Seligmann et qui ont figuré
dans une riche exposition de la Manufacture nationale des
Gobelins, peuvent, à certain égard, rivaliser avec la tenture
de Cluny qui vient d’être mentionnée, car elles appar-
tiennent encore à la très belle fabrication bruxelloise du
XVIe siècle.
Elles offrent respectivement des surfaces, l’une (A) de
2 m. 10 de haut sur 2 m. 90 de large et l’autre (B) de même
hauteur sur 3 m. 75 de cours.
A. Le sujet de la première, à vrai dire, ne se détermine
pas immédiatement, car il ne semble pas se rattacher aux
données courantes de l’iconographie de David. C’est en
la rapprochant de la seconde tapisserie qu’on constate, à
n’en pas douter, qu’elle a trait à un épisode de sa jeunesse,
pendant la guerre contre les Philistins. La scène se passe
au moment où le géant Goliath provoque les Israélites avec
une insolence sans bornes; il brûle du désir de se ren-
contrer avec l’un des leurs champions, persuadé d’en
triompher sans peine. Sur ces entrefaites, Isaï de Bethléem
de Juda, père de huit fils, envoya David, le plus jeune
d’entre eux, porter des vivres à ses trois frères aînés :
Eliab, Abinadab et Samma qui suivaient Saül à la
guerre (1). Tâchons de les découvrir, chacun dans son rôle!
La tapisserie nous fait assister à l’entretien des quatre
(1) 1er Livre des Rois, ch. XVII, pp. 12-16.
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ture plus riche encore qui fait la gloire du Musée de Cluny.
Celle-ci présente cette particularité de comprendre dans
son tissu des fils d’or et d’argent, circonstance qui ajoute
apparemment à sa richesse sans lui donner aucun avantage
spécial, il est vrai, au point de vue décoratif.
Ces chefs-d’œuvre appartiennent aux joyaux de l’indus-
trie bruxelloise du commencement du XVIe siècle ; ils sont
antérieurs à 1528, car ils ne portent pas la marque de
fabrication qui ne devint obligatoire qu’à partir de cette
date, en vertu d’une ordonnance de Charles-Quint.
Les deux tapisseries que nous avons eu naguère le plaisir
d’examiner chez M. Germain Seligmann et qui ont figuré
dans une riche exposition de la Manufacture nationale des
Gobelins, peuvent, à certain égard, rivaliser avec la tenture
de Cluny qui vient d’être mentionnée, car elles appar-
tiennent encore à la très belle fabrication bruxelloise du
XVIe siècle.
Elles offrent respectivement des surfaces, l’une (A) de
2 m. 10 de haut sur 2 m. 90 de large et l’autre (B) de même
hauteur sur 3 m. 75 de cours.
A. Le sujet de la première, à vrai dire, ne se détermine
pas immédiatement, car il ne semble pas se rattacher aux
données courantes de l’iconographie de David. C’est en
la rapprochant de la seconde tapisserie qu’on constate, à
n’en pas douter, qu’elle a trait à un épisode de sa jeunesse,
pendant la guerre contre les Philistins. La scène se passe
au moment où le géant Goliath provoque les Israélites avec
une insolence sans bornes; il brûle du désir de se ren-
contrer avec l’un des leurs champions, persuadé d’en
triompher sans peine. Sur ces entrefaites, Isaï de Bethléem
de Juda, père de huit fils, envoya David, le plus jeune
d’entre eux, porter des vivres à ses trois frères aînés :
Eliab, Abinadab et Samma qui suivaient Saül à la
guerre (1). Tâchons de les découvrir, chacun dans son rôle!
La tapisserie nous fait assister à l’entretien des quatre
(1) 1er Livre des Rois, ch. XVII, pp. 12-16.