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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0178
MÉLANGES HULIN DE LOO
141
puisqu’elle apporte le vrai nom du peintre, auparavant
pratiquement ignoré.
Dans l’inventaire des meubles de la maison de Granvelle,
publié par Castan en appendice de sa Monographie du
palais, page 332, je relève la mention suivante :
Tête de femme portant barbe, de la main de Guillaume Chayez, haute
d’un pied et un pouce, large de quatorze pouces. Sa moulure noire n° 110.
Le sujet d’une femme à barbe est assez rare en soi pour
engager à reconnaître un tableau.
Quant à l’époque et au style, nous verrons que le nom du
peintre les désigne en conformité avec le portrait de Mar-
guerite. Restent les dimensions, où la hauteur convient,
faisant 35 cm. La largeur, qui en fait 37, mérite-t-elle de
faire obstacle? Je ne le pense pas, et d’autant moins qu’elle
est suspecte d’erreur comme donnant à ce portrait plus
de large que de haut, ce qui n’est pas l’habitude. Tout fait
croire que, dans cette mention, c’est le portrait d’Aix-la-
Chapelle qui nous est offert. Et par voie de conséquence
nous en apprenons l’auteur.
Qu’est-ce que Guillaume Chayez? Nul autre que Guil-
laume Key, de qui le palais Granvelle contenait force pein-
tures, dont aucune je crois n’est retrouvée. Aucun tableau
n’est connu jusqu’ici avec certitude comme œuvre de ce
maître. Cependant il tient un rang dans le portrait flamand :
Van Mander donne sa vie et le loue. Elève de Lambert
Lombard, son style fut celui d’Antoine More. Ainsi il ne
serait pas étonnant qu’on eût confondu leurs ouvrages.
Guillaume Key était de Bréda, vécut à Anvers, tint pour le
Compromis des nobles, mourut soit de chagrin causé par
le supplice du comte d’Egmont, soit de la peur que lui fit
le duc d’Albe, en l’année 1568.
Louis DIMIER
141
puisqu’elle apporte le vrai nom du peintre, auparavant
pratiquement ignoré.
Dans l’inventaire des meubles de la maison de Granvelle,
publié par Castan en appendice de sa Monographie du
palais, page 332, je relève la mention suivante :
Tête de femme portant barbe, de la main de Guillaume Chayez, haute
d’un pied et un pouce, large de quatorze pouces. Sa moulure noire n° 110.
Le sujet d’une femme à barbe est assez rare en soi pour
engager à reconnaître un tableau.
Quant à l’époque et au style, nous verrons que le nom du
peintre les désigne en conformité avec le portrait de Mar-
guerite. Restent les dimensions, où la hauteur convient,
faisant 35 cm. La largeur, qui en fait 37, mérite-t-elle de
faire obstacle? Je ne le pense pas, et d’autant moins qu’elle
est suspecte d’erreur comme donnant à ce portrait plus
de large que de haut, ce qui n’est pas l’habitude. Tout fait
croire que, dans cette mention, c’est le portrait d’Aix-la-
Chapelle qui nous est offert. Et par voie de conséquence
nous en apprenons l’auteur.
Qu’est-ce que Guillaume Chayez? Nul autre que Guil-
laume Key, de qui le palais Granvelle contenait force pein-
tures, dont aucune je crois n’est retrouvée. Aucun tableau
n’est connu jusqu’ici avec certitude comme œuvre de ce
maître. Cependant il tient un rang dans le portrait flamand :
Van Mander donne sa vie et le loue. Elève de Lambert
Lombard, son style fut celui d’Antoine More. Ainsi il ne
serait pas étonnant qu’on eût confondu leurs ouvrages.
Guillaume Key était de Bréda, vécut à Anvers, tint pour le
Compromis des nobles, mourut soit de chagrin causé par
le supplice du comte d’Egmont, soit de la peur que lui fit
le duc d’Albe, en l’année 1568.
Louis DIMIER