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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0370
MÉLANGES HULIN DE LOO
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arts. Il tendait avant tout à la réorganisation de l’Académie
de Saint-Luc. Tour à tour, Lorenzo Sabbatino, Jérôme
Muziano, Frédéric Zuccaro avaient essayé de refondre
son organisation et de l’adapter aux nécessités du moment.
Les papes, par des brefs, avaient sanctionné ces initiatives,
Grégoire XIII en 1577, Sixte V en 1588. L’Académie de
Saint-Luc était appelée à exercer un contrôle sur les pro-
ductions artistiques et surtout, à assurer aux jeunes
artistes une forte instruction religieuse et un enseignement
artistique inspiré aux grands maîtres. Mais il était réservé
au cardinal Frédéric Borromée de donner vie et rayonne-
ment à l’institution réorganisée. Tout jeune encore, il avait,
manifesté une préférence marquée pour les arts. Etudiant
à Pavie, il se passionne pour l’étude de l’architecture, et
son exemple entraîne ses condisciples. A Rome, les monu-
ments de l’antiquité le fascinent, et il a l’habitude, aux
heures matinales, — le souvenir lui en restera toujours
cher — de se promener au milieu des ruines et chefs-
d’œuvre antiques, le carnet à la main, prenant notes et
dessins. Le contact avec les artistes lui est familier, il prend
à cœur leurs intérêts (1). Grâce à son active intervention
l’Académie reçoit un statut définitif; il en devient le car-
dinal protecteur en 1593, surveille assidûment ses travaux,
encourage ses initiatives et, lorsqu’il quitte Rome en 1595
pour prendre possession du siège archiépiscopal de Milan,
il restera en contact avec l’Académie en se faisant adresser
par le secrétaire Romano Alberti de minutieux rapports (2).
Parmi les artistes qui fréquentent l’Académie de Saint-
Luc, un paysagiste flamand attire l’attention de Frédéric
Borromée : Paul Bril. Il a 33 ans; il est célèbre. Une place
de choix lui est réservée dans les grands travaux de
décoration que Sixte V fait exécuter dans le nouveau palais
(1) M. Vaes, Le journal de Jean Breughel II, dans le Bulletin de l’Institut
historique belge, fasc. 6, 1926, pp. 171-2.
(2) Romano Alberti, Origine e progresso delVAccademia del disegno,
de’pittori, scultori e architetli romani. Pavie, 1604. Lire la dédicace au
cardinal F. Borromée, en date du 31 janvier 1599.
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arts. Il tendait avant tout à la réorganisation de l’Académie
de Saint-Luc. Tour à tour, Lorenzo Sabbatino, Jérôme
Muziano, Frédéric Zuccaro avaient essayé de refondre
son organisation et de l’adapter aux nécessités du moment.
Les papes, par des brefs, avaient sanctionné ces initiatives,
Grégoire XIII en 1577, Sixte V en 1588. L’Académie de
Saint-Luc était appelée à exercer un contrôle sur les pro-
ductions artistiques et surtout, à assurer aux jeunes
artistes une forte instruction religieuse et un enseignement
artistique inspiré aux grands maîtres. Mais il était réservé
au cardinal Frédéric Borromée de donner vie et rayonne-
ment à l’institution réorganisée. Tout jeune encore, il avait,
manifesté une préférence marquée pour les arts. Etudiant
à Pavie, il se passionne pour l’étude de l’architecture, et
son exemple entraîne ses condisciples. A Rome, les monu-
ments de l’antiquité le fascinent, et il a l’habitude, aux
heures matinales, — le souvenir lui en restera toujours
cher — de se promener au milieu des ruines et chefs-
d’œuvre antiques, le carnet à la main, prenant notes et
dessins. Le contact avec les artistes lui est familier, il prend
à cœur leurs intérêts (1). Grâce à son active intervention
l’Académie reçoit un statut définitif; il en devient le car-
dinal protecteur en 1593, surveille assidûment ses travaux,
encourage ses initiatives et, lorsqu’il quitte Rome en 1595
pour prendre possession du siège archiépiscopal de Milan,
il restera en contact avec l’Académie en se faisant adresser
par le secrétaire Romano Alberti de minutieux rapports (2).
Parmi les artistes qui fréquentent l’Académie de Saint-
Luc, un paysagiste flamand attire l’attention de Frédéric
Borromée : Paul Bril. Il a 33 ans; il est célèbre. Une place
de choix lui est réservée dans les grands travaux de
décoration que Sixte V fait exécuter dans le nouveau palais
(1) M. Vaes, Le journal de Jean Breughel II, dans le Bulletin de l’Institut
historique belge, fasc. 6, 1926, pp. 171-2.
(2) Romano Alberti, Origine e progresso delVAccademia del disegno,
de’pittori, scultori e architetli romani. Pavie, 1604. Lire la dédicace au
cardinal F. Borromée, en date du 31 janvier 1599.
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