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Ne 4.

28 Février 1878.

Vingtième Année.

JOURNAL

ET

DES BEAUX-ARTS

DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR : M. Ad. SIRET. paraissant deux fois par mois. ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE :

MEMBRE DE L’ACADÉMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC. PRIX PAR AN : BELGIQUE : g FRANCS. RUE MARIE-THÉRÈSE, 22, LOUVAIN.

_ ÉTRANGER : 12 FR. _

SOMMAIRE. Belgique : Concours de gravure pour
1878. — Les poètes de l’an dernier. — Biblio-
graphie : Belgique illustrée. — France : Corres-
pondance particulière de Paris. — Michel-Ange.
— Vente Boerner : prix. — Dictionnaire des
peintres..— Chronique générale. — Annonces.

Belgique.

CONCOURS DE GRAVURE A l’EAU-FOIÏTE POUR 1878.

Nous rappelions aux intéressés que le
délai fatal de notre concours est le 30 avril
prochain (voir notre programme inséré dans
le N° 1 de la présente année).

Nous répétons ici ce que nous disions à
la suite de notre programme en y insistant
de nouveau. Nous recevrons avec plaisir les
ouvertures qui pourraient nous être faites à
ce sujet.

Nous croyons utile de faire connaître à Messieurs
les Artistes-peintres-graveurs que, dès aujourd’hui,
nous sommes disposés à acquérir, à des prix à
convenir, les eaux-fortes qui reproduiraient des
tableaux de l’école flamande ancienne et moderne.

Nous nous permettrons d’indiquer ici quelques
tableaux que la gravure n’a pas encore, selon nous,
assez popularisés et qui se prêtent admirablement
à la pointe. Ce sont : Le martyre de saint Liévin,
de Rubens, au musée de Bruxelles; le chef-d’œuvre
de François Duchatel, du musée de Gand, soit en
entier, soit fragmentairement ; les gothiques du
musée de Bruxelles dont quelques-uns pourraient
donner lieu à de délicieuses eaux-fortes et à des
poiqtes sèches savantes comme celles que nous
devpns au regretté Charles De Brou. Le musée
moderne regorge de sujets, il ne s’agirait que de
s’entendre avec les auteurs ou leurs familles pour le
drpit de reproduction. On trouvera dans le musée
trop peu connu de Malines ainsi que dans quelques
Plaisons particulières, d’excellents et curieux mor-
ceaux de reproduction. La ville de Gand possède
aussi quantité de trésors artistiques qui mériteraient
de fixer l’attention des aquafortistes. Nous ne par-
lerons pas des villes d’Anvers, de Liège et de Bruges
qui sont inépuisables; à Ypres, à Fûmes, à Dix-
mude, â Louvain, partout enfin les motifs de tout
genre abondent.

Nous engageons de toutes nos forces les artistes à
bien se pénétrer de cette vérité qu’une planche à
l’eau-forte ne devient populaire qu’à la condition
de reproduire un sujet durable; à moins d'une
exécution merveilleuse qui peut sauver la pauvreté

du sujet, il faut que l’eau-forte intéresse et survive
à l’actualité (1).

Si nos efforts sont compris et si l'on veut bien
nous aider nous jetterons dans le courant de oette
année les bases d’une entreprise devant laquelle
nous avons longtemps hésité parce que le succès
nous semblait incertain. Aujourd’hui, en présence
de sollicitations nouvelles et de sympathies aussi
précieuses que solides, nous espérons pouvoir inau-
gurer, en même temps que nos concours annuels
ordinaires, un système de combinaisons artistiques
dont nous attendons les plus heureux effets.

LES POETES DE L’AN DERNIER.

M. JULES WILMART.

Un mariage au pays wallon, broch. in-12.

Il y a dans cette plaquette délicieusement
imprimée, 40 pages entraînantes ; ce sont
celles de la préface sous forme d’une lettre
adressée à M. Emm. Hiel (un wallon à un
flamand). C’est plein d’humour, de science,
d’esprit, d’ironie, de bonne foi, de franchise
et de patriotisme. Rarement on a vu chez
nous une plume plus finement taillée écrire une
prose plus déliée, plus correcte, plus élégante,
M. Wilmartau moyen de cette fusée éblouis-
sante éclaire d’un jour très vif la situation de
la littérature, des arts, de la critique, du
public et des journaux en Belgique. Il en-
fourche le dada que feu Grandgagnage de
spirituelle mémoire, a monté pendant cin-
quante ans. Il tient les mêmes etrivières, il
manie les mêmes fouets, mais il sangle mieux
et ses coups font de larges raies rouges dans
le visage de ceux qu’il atteint. Il a les mêmes
traditions, mais l’esprit est plus jeune et si
l’érudition est la même les à-propos sont plus
tranchés et plus nourris. Grandgagnage, l’en-
fant de Namur,cultivait la Wallonade, M.Wil-
mart, l’enfant de la même mère, cultive la
Wallonie; c’est un amour semblable pour
cette Meuse adorée et adorable qui ne vous
lâche plus quand elle vous tient; c’est le
même lait qui les a nourris tous deux et, ma
foi, puisque Grandgagnage est mort, vive
Wilmart !

Seulement, il y a deux pages dans cet amu-
sant plaidoyer qui ont gâté mon bonheur :

(1) Nous n’entendons pas restreindre à l’eau-forte
seulement la reproduction des œuvres flamandes
anciennes et modernes; tous les genres nous trou-
veront accessibles du moment que la question d’art
soit bien réservée.

c’est là où notre philosophe quittant les
hautes cimes, se précipite à plat dans les bas
fonds de la polémique et de la politique.
Hélas! oui, l’aigle est tombé un instant au
rôle de moineau bavard et frondeur et le voilà
qui à la page 43 piaille et jacasse à propos
de quelques personnalités littéraires belges
qui ont une signification politique très-carac-
térisée. On dirait qu’il y a là-dessous des
rancunes de plus d’un genre. J’en demande
bien pardon à M. Wilmart, mais il ne doit
s’en prendre qu’à lui si nous versons peut-
être dans une erreur complète. Les appa-
rences l’accusent et j’ajouterai qu’elles le
condamnent, non pas parce qu’il a déversé
cruement ses colères sur messieurs tels ou
tels, il en a le droit, mais parceque ce n’en
était pas le moment et que c’est manquer de
tact que de nous faire quitter les sphères les
plus parfumées pour nous asphyxier dans de
méphitiques marais. On ne tombe pas plus
misérablement du haut de son bonheur.

Puis vient le poème, l’idylle... La prose
nous a gâté. J’estime qu’il aurait mieux valu
commencer par Thalïe. Les trois cents vers
de cette idylle sont aisés et coulants, ils ont
de la verve et de la bonhomie ; les caractères
sont bien frappés quoique portant tous un
peu la même estampille, mais la fable est
nulle, le nœud vulgaire et la fin écourtée.
On arrive brusquemment devant le dernier
vers comme devant une maison qui vient de
s’écrouler, plus rien !

Cette impression est désagréable et ici elle
est réellement choquante, car, après avoir
causé avec ce charmant esprit dans les cin-
quante pages que l’on sait, on se trouve tout-
à-coup en compagnie d'un bourru qui vous
plante là au moment où il allait devenir inté-
ressant.

Allons, il faut en faire son deuil, mais pour
aujourd’hui seulement, car lorsqu’on a mangé
de la Wallonie, on y revient et M. Wilmart
y reviendra... fut-ce en prose.

JULES BAILLY.

De Bruxelles à Tervueren. Poëme nouveau.

Je voudrais pouvoir dire beaucoup de bien
du petit poëme nouveau: De Bruxelles à
Tervueren de M. Jules Bailly, mais je ne
pourrais le faire qu’à la condition que l’au-
teur si châtié dans ses rimes versifiât moins
 
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