Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
N° 17.

15 Septembre 1878.

Vingtième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR: M. Ad. SIRET. paraissant deux fois par mois,

membre de l’académie roy. de BELGIQUE, etc. PRIX PAR AN : BELGIQUE : g FRANCS

_ ÉTRANGER : 12 FR

ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE :

RUE MARIE-THÉRÈSE, 22, LOUVAIN.

SOMMAIRE. Belgique : Revue musicale. — Le
Salon de Bruxelles. — Les architectes néerlan-
dais. — France : Correspondance particulière ;
Les artistes belges à l’Exposition universelle. —
Le portrait de Claude Dervet par Louis XIII. •—
Allemagne : Corresp. particulière : Collection
von Hirsch. —■ Chronique générale. — Diction-
^.naire des peintres. — Annonces.

REVUE MUSICALE.

Une circonstance indépendante de notre
volonté nous a mis en retard pour la publica-
tion de cette revue qui devait paraître le
lr juillet dernier. Nous avons hâte de réparer
notre tort, plus apparent que réel, vis-à-vis
de nos lecteurs.

11 y a quelques mois, on a essayé, à Londres,
de vendre la collection des manuscrits inédits
délaissés par l’immortel auteur de Guillaume
Tell. Si nos renseignements sont exacts, bon
nombre de ces productions n’ont pas atteint
le chiffre fixé par MM. Puttick et Simpson.
Nous savons que la maison Ricordi de Milan
s’est rendue acquéreur de quelques numéros,
mais voilà tout ce qui a transpiré de cette vente.

Il y avait là, cependant, des œuvres de toute
beauté. A deux reprises nous avons eu la
bonne fortune d’en entendre plusieurs dans
les salons de la villa Rossini, à Paris. Le
maître les exécutait lui-même an piano et si
elles dépassaient sa force, car il s’intitulait
pianiste de troisième ordre, il les donnait à
jouer à M. Léopold Diéraer. Puis, de grands
chanteurs et de célèbres cantatrices étaient
admis, en même temps, à interpréter les pièces
vocales.

Mentionnons comme morceaux de chant :
I Gondolieri, quartette (S. G. T. B.) ; La Lon
tananza, air de T. ; La Tirana, air de S. ;
L’Ultimo Ricordo, air de B.; La Fioraja
Fiorentina, air de S. ; Le Gittane, duo de S. et
C. ; Ave Maria, air de C. ; La Regala Vene
ziana, 3 cazonette pour mezzo S. ; Il fanciullo
Smarrito, air de T. ; La Passeggiata, quartette
(S. C. T. B.); Toast pour le nouvel an, ottet-
tino, (S. S. C, C. T. T. B. B.) ; Roméo, air de
T. ; La grande Coquette, ariette pour S. ; Un
son, complainte pour la Misère, duo (T. B.);
La chanson de Zora, pour M. S. ; La nuit de
Noël, quartette (S. S. T. B.); Le Dodo des en-
fants, pour M. S. ; Le Lazzarone, chanson-
nette pour B. ; Adieux à la vie, élégie sur une
note; Soupirs et Sourires, S. et T. ; L’orphe-
line du Tyrol, Ballade, M. S. ; Chœur de chas-
seurs démocrates, (2 T., 2 B., tambour et tam-
tam) ; Chant funèbre de Mryerbeer, chœur, 4
voix d’H.; L’Exilée, air de S.; Les amants
de Séville, C. et T. ; L’amour à Pékin, mélodie
chinoise; Prière, « Dieu Créateur. » voix d’H.;

Au chevet d’un mourant, air de S. ; Le Syl-
vain, romance; Ariette à l’ancienne, air de S. ;
Le Départ des Promis, quartette, (2 S., 2 C.) ;
Ariette villageoise, air de S. ; La chanson de
Rébé, air pour M. S. ; Amour sans espoir, air
de S.; Requiem, pour C. A.; L’Ultmopen-
siero, air de B. ; Aragonese, ariette pour S. ;
Arietta ail antica, dedotta dalT 0 Salutàris,
pour S. ; In candore, fuga, (2 S. C. T. B.) ;
Salve o amabilis Maria, (S. G. T. B.) ; Giovanna
d’Arco, cantate pour S. ; Préludes et Mélodies
pour voix, dédiés à Mme Olympe Rossini.

Pour piano : Album de château, 12 numé-
ros; Album de chaumière, 12 id. ; Album pour
adolescents, 12 id.; Album pour enfants, 12
id. ; Riens pour album, 24 id. ; et une foule de
petits morceaux séparés.

Citons encore : Une fanfare pour piano à 4
mains ; un Duo pour violon et piano; un autre
pour piano et violoncelle; un autre pour piano
et cornet ; un autre pour piano et harmonium ;
enfin, un Marche militaire pour fanfares.

Total : 121 manuscrits dont, nous le répé-
tons, bon nombre sont marqués de la griffe du
génie et auraient suffi, à eux seuls, pour placer
leur immortel auteur au premier rang des
compositeurs de notre temps.

Il nous a paru intéressant de résumer ce
catalogue, parce qu’il a toute l’importance
d’un document historique et qu’il n’a été pu-
blié, à notre connaissance, dans aucun journal
du continent.

En somme, était-ce bien à Londres que ces
œuvres devaient être présentées en vente? Si
l’on tient compte de ce que l’Anglais n’adopte,
en général, que les compositions déjà célèbres
à Paris, en Italie ou en Allemagne, nous n’hé-
sitons pas à nous prononcer pour la négative
★ *

Parmi les nouvelles publications italiennes,
citons d’abord : une Symphonie cantate, avec
soli de soprano et de baryton, chœur et grand
orchestre de M. le chevalier Antonio Bazzini,
l’éminent professeur de haute composition au
Conservatoire royal de Milan. Cétte œuvre
biblique unit la simplicité à la grandeur et
doit produire à l’exécution un effet extraordi-
nairement solennel. On y retrouve les qualités
habituelles du maître, la sobriété, l’élévation
dans la pensée, l’originalité de, bon aloi. Edi
tée, croyons-nous, à la demande de S. E. le
Duc di San Clemente, le noble Mécène de Flo-
rence, dont, tant de fois déjà, nous avons eu
l’occasion de faire 1 eloge, cette partition ajoute
un beau fleuron de plus à la couronne artis-
tique de l’Italie actuelle.

Disons-en autant, à un autre point de vue,
de Vingt Chœurs, sous forme de Toccates, com-
posés par M. G. Maglioni, professeur d’orgue
au conservatoire royal de Florence. Cet ou
vrage, comme le précédent et comme celui
dont nous parlerons ci-après, doit le jour à

la bienveillante protection du Duc di San Cle-
mente. C’est de la musique classique, serrée,
de bonne école, dans les traditions des an-
ciens maîires. Nous tenons la parole de notre
excellent professeur d’orgue de Bruxelles,
M. Alphonse Mailly, qui nous a annoncé son
projet de faire entendre quelques chœurs de
M. Maglioni dans ses séances du conserva-
toire royal de Bruxelles. Nous garantissons
d’avance quêtons les amateurs sérieux applau-
diront à ces belles inspirations, aussi neuves
de pensée que bien nourries de science et
d’érudition.

Annonçons, enfin, une édition mignonne,
très exacte, très-soignée, du célèbre Miserere
de J0MELL1, publiée par la maison Gumi de
Florence et dédiée au Municipe de la ville de
Naples.

Cette œuvre si simple, si angélique, écrite
pour 2 voix avec accompagnement de quatuor
à cordes, constitue le digue pendant du Sta-
bat Mater de PERGOLESI et fera, comme
lui, bien longtemps encore, la gloire de la
Péninsule. Le Miserere est moins connu en
Belgique que le Stabat, et cependant il se
prêle plus facilement encore que lui à une
bonne interprétation dans des concerts spiri-
tuels. La maison Guidi a eu soin, comme pour
la partition de Pergolesi, de faire précéder
le texte musical d une introduction historique,
courte et brève, résumant tout ce que les
dilettanti doivent connaître touchant le maître
napolitain et les circonstances dans lesquelles
Jomelli s’est décidé à écrire ses pages admi-
rables.

★ *

*

Passons en France.

Ici nous devons mentionner tout d’abord un
grand Concerto pour piano, avec accompagne-
ment d’orchestre, par M. Charles Marie Wi-
noR,le brillant organiste de St-Sulpice à Paris.

Celte composition mériterait une analyse
détaillée, mais l’abondance des matières nous
empêche, à notre regret, de nous y livrer
aujourd’hui. Elle est partagée en trois nu-
méros, dont le premier est un Allegro con
fuoco, le deuxième un Amiante religioso et
le troisième un Final très-leste et très-en-
levé. Le sujet, initial du n° 1 est une sorte de
conclusion de phrase, pas très-neuve peut-
être, mais habilement travaillée tant pour le
piano-solo que pour le dialogue orchestral
dont nous louons la couleur symphonique, il
y a là de l’entrain, du feu, du contraste et de
la gradation. L’idée de commencer une œuvre
par une quasi-conclusion de phrase est ori-
ginale, mais ne manque pas de précédents
chez les maîtres, témoin la célèbre Marche
de Mendelsohn-Bartholdy Ceci nous rappelle
une mémorable séance du congrès de Malines
dans laquelle l’éminent orateur parisien,
M. Cochin, succédant dans la chaire à un i!lus-
 
Annotationen