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N* 21.

15 Novembre 1878.

Vingtième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR: M. Ad. SIRET. paraissant deux fois par mois. ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE :

membre de l’académie rot. de Belgique, etc. PRIX PAR AN : BELGIQUE : g FRANCS a s^nicolas (Belgique).

_ ÉTRANGER : 12 FR. _

SOMMAIRE. Belgique : Le Salon de Bruxelles
(suite et fin). — L'architecture au Salon de Bru-
xelles. — Tableaux supprimés. — Allemagne :
Vente Oppenheim. Prix. — Chronique générale.
— Dictionnaire des peintres. — Annonces.

Belgique.

LE SALON DE BRUXELLES.

(suite.)

De M. W. Le Roy nous saluons un por-
trait d’une extrême ressemblance et d’un co
loris agréable; de M. Liebermann, deux jolis
sujets de genre qui malgré leur place défavo-
rable ont âttiré l’attention du public; de
M.Lindenschmidt des oeuvres de valeur,mais
discutables au point de vue de la donnée,sur-
tout Venus et Adonis; de M. Duez, une
Accouchée d’une rare distinction et d’un sen-
timent délicieux mais un peu mièvre. La
sœur de charité qui soigne l’enfant est là hors
de saison car je ne connais point de pays, même
au bord de la mer,où ces saintes filles fassent
fonctions de garde-couches; de M. Linnig
(W.) Junior, Une Diseuse de bonne aventure
d’une très dramatique allure, mais un peu
siropeuse; de M. Madiol, des tableaux qui
manquent d’harmonie mais qui pétillent de
naturel; de M. Maynard un portrait joliment
arrangé dans le genre de celui de M. Bour-
lard; de M. Meertz un Contrat de mariage
manquant d’intérêt réel, mais peint agréable-
ment; de M. Isidore Meyers un tableau inti-
tulé En Flandre sous lequel s’annonce,à mon
sens, un artiste qui fera parler de lui ; de
Mr Fr. Millet, deux sujets orientaux vigou-
reusement brossés; de M. Nisen, le père, un
admirable portrait, celui de Mme K. qui me
paraît une des choses les mieux réussies que
nos salons aient abrité depuis longtemps.
Quelle finesse dans l’expression intime de
cette physionomie spirituelle ! Quel tact dans
le maniement de la brosse pour ne point
donner à la technique une importance qui
nuirait au but que le véritable peintre de
portraits doit viser : la valeur morale du
modèle; de M Nisen, le fils, j’ai remarqué
deux œuvres trop sommaires en tout quoi-
que annonçant un talent qui vise un peu trop,
peut-être, à l’acquit; de M. Ochichen, un
Paiement de l'impôt où il y a beaucoup d’ob-
servation et de naturel, cela tient de Knaus
et de Vauthier, intérêt douteux; de M Ooms
un portrait superbe, éclatant de beauté; de
M. Pallière une Confession assez ridicule
d’invention et peinte lourdement; de M. Gé-
rard Portielje une Autorité compromise toute
pleine de jolis détails; de M. Jean Portielje
une gracieuse petite femme vêtue d’une robe
de satin rose rendue d’une façon toute parti-
culière sans mièvrerie et sans brutalité, c’est
une merveilleuse réussite; de M. Priou des

œuvres qui comme peinture sont d’une valeur
sérieuse, mais peut-être inopportunes quant
au sujet, car 1 e Duo vénitien est d’un roman-
tique rococo et Y Education des jeunes satyres
n’inspire guères autant d’intérêt qu’aux jours
de la renaissance où la mode donna la volée
à toute la gent mythologique de la terre et de
l’Olympe; de M. Putseys un sujet historique
peu connu et au-dessus de ses forces ; de
M. Schill, un joli Restant de déjeuner.

Hélas! Hélas! Nous avons beau avoir
pointé notre catalogue avec une minutieuse
sollicitude, nous sentons bien que nous com-
mettons d’involontaires oublis, mais que ceux
qui veulent bien nous lire nous pardonnent.
Ce qui leur sera facile s’ils veulent seulement
réfléchir une seconde à ce qu’il faut de cou-
rage au critique pour se lancer dans cette
interminable promenade analytique et s’ex-
primer aussi convenablement que cela lui est
possible sur chacune des choses qu’il est
obligé de voir. On a beaucoup écrit sur l’inu-
tilité de la critique, mais on n’a convaincu
personne à en juger par le grand nombre de
ceux qui réclament leur salon et qui vous
tiendraient rigueur si vous ne le leur donniez
pas. Nous en savons quelque chose et si nous
nous en plaignons ce n’est que par la crainte
de ne pouvoir contenter ces flatteuses exi-
gences autant nous le voudrions. Mais re-
prenons notre promenade et tâchons d’arri-
ver aux paysagistes, aux animaliers, etc. La
course est longue encore, heureusement elle
n’est pas sans charmes.

M. Redig, Mlle Reh (qui fait de sérieux
progrès). M. Ringel (dont la jeune fille écri-
vant) offre un effet de lumière distingué, ont
eu de légitimes succès. M. Geets a peint un
bon portrait très gracieux sur un fond jaune
très risqué, mais bien venu. M. Sieberdt a
conquis toutes les âmes sensibles par son
charmant tableau,trop grand peut-être pour le
sujet : Art et Amour. Son portrait de vieille
dame est trop fait à la loupe. M. Taelemans
a découpé quelque part dans un carton une
grande figure nue d’une vérité peu plaisante.
M, Fréd. Tschaggeny est l’auteur d’un Pen-
dant la guerre qui manque de drame et
d’intérêt, mais qui heureusement se sauve
par des qualités picturales. M. Van Alphen,
dans un tableau de chevalet, a peint une
Jeanne Gray à la tour de Londres, placée
bien haut, et où, malgré cette place défa-
vorable on a pu remarquer beaucoup de
sentiment et un dessin d’une grande élégance.
M. Van de Kerkhove dans l'Ouverture du
testament a déployé de grandes qualités, les
personnages sont bien groupés et la situation
est convenablement exprimée, toutefois un
intérêt sérieux ne se dégage pas assez de l’en-
semble. M. Van Hollebeke a peint d’une
façon spirituelle un riant portrait. M Van-
keirsbilck est l’auteur d’une petite scène de

sentiment appelée : Après le travail, d’un ca-
ractère sérieux. M. Schulz (Edouard) a in-
terprété d’une façon très observatrice une
Réunion intime, toute remplie de délicieux
types d’Allemands paisibles.

Le Marché aux poissons de M. Vankem-
mel (Ch.) a de l’originalité ; la Procession à
Venise de M. Vannuttelli est une œuvre im-
portante, hardie et étrange ; on sent là un
artiste d’une grande valeur qui joint à l’esprit
de la touche française la vivacité de la pa-
lette italienne ; la Scène d'intérieur de M.Ver-
heyden est une œuvre curieuse à plus d’un
titre et qui, si nous ne nous trompons,est en
quelque sorte le résumé d’une partie de la
vie de cet artiste, sans compter que le per-
sonnage principal représente Verheyden lui-
même et sa pipe si supérieurement culottée.
Le Retour au château et la Bouquetière de
M. Verhoeven Bail sont des œuvres distin-
guées auxquelles on pourrait reprocher trop
d’éclat. L attente du vent d'Ouest de Verveer
manque d’intérêt. Citons encore MM. Vinck,
Boks, Vianelli, Veyrasat, Carton, Volkhart,
Claus, Von der Beek, Wulfaert, Coenraets,
David Col, De Keghel, Al. De Keyser,
Aug. de Keyser, B. de Loose, De Mol, Du-
caju, Hirth du Frênes, Krolikowski, Lam-
brichs, Poupart, Toilliez, Van Gelder, Wou-
ters, Yvon, comme ayant contribué dans une
bonne mesure au succès du salon de Bruxelles.

Paysages, animaux, etc.

ACHENBACH. Tableaux d’une large et
puissante facture, surtout la Place St Domi-
nique.Le Groupe de cyprès nous semble dur.
ARTAN. Flessingue. Ciel excellent, eau
manquée, La jetée de Flessingue. Une mau-
vaise plaisanterie, je suppose. ASSELBERGHS.
Le chêne des roches, aspect captaleptique.
Mare en Campine, remarquable. Trop de
paquets au premier plan. BARON. Un peu
lâché dans sa brillante technique. Mlle BEC-
KER. Nos Ardennes. Vastes perspectives,
bel effet, ciel un peu monotone. Mlle Beer-
NAERT. Paysages austères, impression gran-
diose et mélancolique. Touche de plus en
plus énergique; tableaux très remarqués.
BELLIS. Fruits. Grand tableau d’un puis-
sant effet. Fleurs. Bluets dessinés avec
une grâce et une légèreté exquises. BLANC-
GAR1N. Marché aux fleurs à Bruxelles.
Pas le moins du monde, rien de Bruxellois
là dedans, en revanche beaucoup de talent.
Mlle BOCH. Un peu de sauvagerie, mais
l’impression est excellente, la main preste et
le coloris juste. BOUVIER. Ciel mouvant,
harmonie d’ensemble parfaitement saisie et
rendue. BRAITH. Tableaux mal placés; l’au-
teur méritait plus d’égards. BRETON (E.).
Paysage peu digne de lui. BRUNFAUT. Deux
paysages en pleine moisson, bien saisis.BUL-
LERKOTTEN. Du talent, peu de goût. Bur-
 
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