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N° 9.

15 Mai 1878.

Vingtième Année

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR : M. Ad. SIRET.

MEMBRE DE L’ACADÉMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC.

SOMMAIRE. Belgique : Concours de 1878. —
Académie royale d’Anvers : Exposition annuelle.
— Les grandes publications modernes : Le trésor
artistique de la France. — Le peintre S. T. (Jus-
tine. — Bibliographie. — France : Exposition
universelle (Correspondance particulière). —
Du groupe. — Chronique générale. — Pério-
diques illustrés. — Dictionnaire des peintres.
Annonces.

Belgique.

CONCOURS DE GRAVURE A L’EAU-FOllTE
ouvert par l'administration du Journal pour 1878.
Planches reçues. Histoire. — Genre.

N° 1. La grand’mère.

2. Vieillesse, avec la devise : pro amore

Berthæ.

5. Jockey à cheval, id. id.

Paysages ; intérieurs (1).

(Les numéros sont les mêmes que ceux de
l'année dernière).

3. Bâteaux sur l’Escaut.

6. Ruines du château d’Herzeele.

12. Paysage italien en hauteur.

13. Paysage italien : groupe de femmes

sous une arcade.

14. Paysage italien en largeur : fond de

bâtiments.

15. Paysage italien en largeur : fond de

rivière.

16. Un village dans la Campine.

17. Le soir.

18. Le bac de pêche.

20. Le moulin à eau.

23. Le grand canal à Bruges.

24. Un coin de ferme.

25. La coupe de bois.

26. La balançoire.

27 Paysage des environs de Cassel.

28. Une valle (Drève?)

ACADÉMIE ROYALE D’ANVERS.

EXPOSITION ANNUELLE.

Suivant une coutume séculaire, la distri-

(1) Conformément, à la décision prise l’année der-
nière, les planches de cette catégorie, admises à con-
courir, sont exclusivement celles présentées en 1877.
Celles qui nous ont été adressées au 31 avril dernier
sont donc exclues du concours. Cette observation
s’applique à uneVue de village,et à un Intérieur,reçus
indûment et que les auteurs pourront représenter au
concours de 1879. Dans ce cas ils sont invités à nous
en prévenir par lettre non signée.

(L’administration du Journal des Beaux Arts).

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

PRIX PAR AN : BELGIQUE : q FRANCS.

ÉTRANGER : 12 FR.

bution des prix aux élèves de l’Académie
d’Anvers a lieu le premier dimanche de mai.

Cette solennité à laquelle tous les citoyens
de notre métropole artistique s’intéressent in-
timement, depuis les autorités civiles et mi-
litaires appelées à présider, jusqu’aux voisins
desprimus qui, même dans les plus humbles
quartiers, pavoisent et illuminent leurs de-
meures, est toujours précédée d’une exposi-
tion publique des ouvrages élaborés par les
élèves, soit en vue des concours annuels, soit
en dehors, dans les divers ateliers dirigés par
les professeurs de l’Académie et fréquentés
par les anciens lauréats.

L’exposition des ateliers était cette année
particulièrement brillante. M. Edouard de
Jans avait à la rampe un excellent tableau
de moeurs anversoises : Musiciens ambu-
lants italiens jouant et faisant la quête dans
un cabaret.

Dans cette toile animée, réaliste de bonaloi,
il y a des groupes charmants, des têtes grasse-
ment brossées, des types locaux et exotiques
pris sur nature et rendus avec cette verve
na'ive d’un pinceau que n’ont pas encore
faussé les roueries des vieux peintres de che-
valet. L’œuvre de M. de Jans constitue un
vrai tableau qui tiendra une place honorable
dans n’importe quelle exposition triennale.
Les deux études du même artiste, Joueur de
flûte et Violoniste, sentent encore un peu trop
le « déjà vu » conventionnel. La traduction
de la vie contemporaine — on dirait aujour-
d’hui la modernité — était au fond la spécia-
lité des Teniers, des Steen, des Brouwer et
des Hais et a toujours bien inspiré l’école
flamande; Rubens n’a-t-il pas peint à plu-
sieurs reprises les thèmes du Jardin d'amour ?
Le jeune peintre brugeois ferait bien de cher-
cher sa voie dans le filon qu’inaugure aujour-
d’hui sa première toile importante, nous
souhaitons sincèrement l’y voir réussir,

A côté de M. de Jans il serait injuste d’ou-
blier la Tireuse de cartes de M. Léon De
Pape — encore un brugeois — étude brillante ;
grandeur nature, d’une accorte campinoise
aux robustes appas qui semble se pâmer d’aise
en écoutant les sornettes d’une vieille mégère
fanée, fripée et ratatinée à plaisir qui lui en
conte pour son argent.

La peinture de paysages, animaux, fleurs,
fruits, gibier, accessoires, surtout les natures
mortes, comptent des études où la maturité

ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE :

RUE MARIE-THÉRÈSE, 22, LOUVAIN.

de talent s’affirme déjà chez leurs auteurs.

Entre toutes se distinguaient les toiles de
M. Joseph Lemmens, un artiste d’avenir qui
a trouvé sa voie.

La décoration architecturale tenait encore
une place remarquable. Les tendances de cet
atelier semblent foncièrement nationales et le
style de la Renaissance flamande a été adopté
par tous les exposants avec une sorte de
prédilection.

M. Eugène Dieltiens, un jeune architecte
de talent, frère du lauréat du prix de Rome
d’architecture, avait exposé une grande aqua-
relle offrant le projet de décoration d’un
Foyer de théâtre dans le style des Floris et de
Hans Vredeman De Vries. C’est une étude
fort remarquable, tant au point de vue de la
science archéologique que du souci de l’adap-
tation d’un style ancien à notre vie moderne.

Le même sujet avait été traité avec non
moins d’entente par M. Albert Delrue, autre
jeune architecte qui s’est déjà fait connaître
à Anvers par une gracieuse façade en style
neo-flamand.

Ce qui attirait l’attention des visiteurs et
distinguait surtout l’exposition de cet atelier
c’étaient les deux grandes études — toujours
en Renaissance flamande — peintes à l’huile
et achevées avec le soin jaloux de nos.mo-
dernes décorations intérieures de luxe, par
MM. F: Lacquemans et Pierre Van den
Essen. Le premier avait exposé la décoration
d’une Salle de réunion de la Gilde anversoise
de St-Luc; le second celle d’une Salle à
manger. Les panneaux étaient traités à l’imi-
tation des tapisseries de haute-lice.

Nous ne savons ce qu’il faut louer davan-
tage dans ces études où le soin scrupuleux
de la pureté du style va de pair avec une
Maèstria d’exécution vraiment étonnante.
Nous connaissons nombre de peintres d’in-
térieur, bien famés, qu’embarrasserait fon-
cièrement le problème d’un pareil « rendu ».

La sculpture (statuaire) offrait un attrayant
groupe humoristique de M P. Boncquet :
le Barbier de Séville; non le Figaro de nos
rêves, mais le barbier espagnol de 1878 rasant
un prosaïque muletier.

N’oublions pas en passant : La toilette, gra-
cieuse statuette de petite fille trop jeune pour
y prendre goût et visiblement ennuyée de
devoir s’habiller, de M. A. Van Beurden.

La sculpture (ornement) comptait un pan-
 
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