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N° 24.

31 Décembre 1878»

Vingtième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR : M. Ad. SIRET. paraissant deux fois par mois. ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE :

MEMBRE DE l’académie ROY. DE BELGIQUE, ETC. PRIX PAR AN : BELGIQUE : g FRANCS. A st-NICOLAS (BELGIQUE).

_ ÉTRANGER : 12 FR. _

SOMMAIRE. Belgique : Programme du concours
extraordinaire ouvert par le Journal des Beaux-
Arts. — Utilité du dessin. — L’école anglaise
définie par M. Cam. Lemonnier. — Peintres an-
ciens : Lafabrique; Dumortier; De Coulx; Van
Eyck. — Corresp. particulière : Bohême, les
peintures de M. J. Swerts. — Revue d’architec-
ture.—Bibliographie ; Chefs-d’œuvre de peinture.
— Chronique générale. — Table des matières.
—,Dictoinnaire des peintres. — Annonces.

„ Belgique.

CONCOURS EXTRAORDINAIRE

OUVERT PAR L’ADMINISTRATION

DU JOURNAL DES BEAUX-ARTS
A l’occasion

DU CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE

DE L’INDÉPENDANCE NATIONALE.

Nous mettons au concours pour
1880 le sujet suivant :

HISTOIRE I)E8 BEAUX ARTS

EN BELGIQUE DE i83o A 1880.
L’auteur devra faire précéder son
travail d’une introduction exposant
la situation des Beaux-Arts en Bel-
gique depuis la constitution du
royaume des Pays-Bas jusqu’en i83o.
Il devra donner des appréciations
sur les maîtres disparus et, autant
que possible, dresser le catalogue de
leurs œuvres les plus importantes ;
il aura à apprécier les doctrines qui
se sont fait jour , il aura à tenir
compte des événements artistiques
qui se sont produits, du courant de
l’opinion publique, du langage de la
presse, etc. Les maîtres vivants de-
vront faire de sa part l’objet d’é-
tudes d’une nature particulière ; ils
seront plutôt examinés au point de
vue de leurs tendances, de l’influence
qu’ils ont exercée autour d’eux que
sous le rapport de leur valeur intrin-
sèque. Nous ne prétendons point par
cette réserve essentielle et importante
restreindre la liberté des concurrents,
nous voulons simplement dans un

sentiment de convenance dont l’op-
portunité sera comprise, la diriger.

Suivre et définir le mouvement qui
s’est opéré dans toutes les branches
des Beaux-Arts (Architecture, Sculp-
ture, Musique et Gravure), le consi-
dérer et le traiter au triple point de
vue de l’histoire, de l’esthétique et de
la philosophie, telle est la tâche que
l’auteur aura à remplir, tâche qui
nous semble digne d’un peuple qui
depuis un demi-siècle a pris dans la •
hiérarchie des nations une position
honorée, respectée et enviée.

Les auteurs auront soin de ne pas
se faire connaître. Un billet cacheté
renfermant leur nom devra accom-
pagner le manuscrit.

L’ouvrage pourra être écrit en fran-
çais ou en flamand. L’administration
>

se réserve de le faire traduire, s’il y
a lieu.

Les Belges seuls sont admis à con-
courir.

Le délai fatal pour la remise des
mémoires est le 1 mars 1880.

Un jury de trois membres désignés
après la remise des manuscrits, sera
chargé de juger le concours.

L’administration du Journal des
Beaux-Arts entend ne prendre aucun
engagement au sujet de l’impression
de l’ouvrage couronné ; elle se réserve
d’entrer à ce sujet en relation avec
l’auteur.

Le prix affecté à ce concours con-
siste en une somme de

Aïille Francs.

UTILITÉ DU DESSIN.

Un chapitre du cours de Pédagogie et Méthodo-
logie du dessin donné a Louvain par M. Van
Hoeck, Professeur de Méthodologie a
l’École normale de Lierre.

(Rédigé d'après des notes prises au cours)
Pour bien juger de l’importance et du mérite

d’une branche d’enseignement, il faut considérer,
d’une part, l'étendue des services qu’elle peut ren-
dre, c’est-à-dire le nombre des personnes auxquelles
elle peut profiter; d’autre part, le rôle qu’elle joue
dans l’éducation. Or, sous ce dernier rapport, il y
a à considérer :

a) le but matériel, c’est-à-dire la connaissance ou
la somme de connaissances à communiquer, l’habi-
leté, l’aptitude à acquérir;

b) le but formel, c’est à-dire le développement, la
culture des facultés intellectuelles.

Étudions d’abord ces deux derniers points ; nous
verrons que le premier en découlera tout naturelle-
ment.

Le dessin est un langage; c’est un troisième
moyen de communiquer avec nos semblables et avec
nous-mêmes. Or, ce langage est plus clair, plus ex-
pressif, plus compréhensible que la parole et l’écri-
ture.

Mettons en présence deux hommes étrangers l’un
à l’autre de nationalité et de langue. La parole ni
l’écriture, reposant l’une et l’autre sur des conven-
tions ne leur permettront de se mettre en rapport ;
leurs elforts pour se faire comprendre resteront sté-
riles. Avec le dessin, à l’aide de simples croquis, ils
s’entendront, ils pourront se comprendre. N’est-il
pas curieux que cette langue, qu’on pourrait, à juste
titre, appeler universelle, sont généralement négli-
gée dans l’enseignement? N’est-il pas étonnant que
l’on rencontre si peu de personnes sachant figurer
leurs pensées, si peu d’hommes, même instruits,
capables de comprendre, de se représenter exacte-
ment un objet figuré?

A une époque de cosmopolitisme comme la nôtre,
aujourd’hui que les voyages sont si faciles et si fré-
quents, que l’on abandonne si facilement le foyer
paternel pour chercher ou tenter la fortune, il est
indispensable de donner à tous nos jeunes gens un
moyen de se frayer une route partout. Hâtons-nous
d’ajouter que cette raison n’est pas la plus forte
qu’on puisse invoquer on faveur de renseignement
généralisé du dessin.

Revenons à notre première idée. L’étude d’une
langue doit se faire dans deux directions parallèles ;
il faut, en effet,

Apprendre à rendre ses pensées.

Se mettre à même de comprendre celles d’autrui.

Il en sera de même du dessin. Les jeunes gens
devront être capables de figurer, de rendre ce qu’ils
pensent, de donner une idée exacte de l’objet qu’ils
veulent avoir ou produire, et capables aussi de voir
en imagination l’objet dont l’image ou la figure leur
est présentée. Un cours de dessin complet et bien
donné leur fera atteindre ce double but.

Le dessin nous permet de communiquer avec
nous-mêmes, il nous permet, selon l’expression de
Gaillard, de donner un corps à nos pensées, do les
 
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