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N® 19.

15 Octobre 1878.

Vingtième Anné.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR: M. Ad. SIRET. paraissant deux fois par mois. ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE :

membre de l’académie roy. de Belgique, etc. PRIX PAR AN ; BELGIQUE : g FRANCS. a s‘-Nicolas (Belgique).

_ ÉTRANGER : 12 FR.

SOMMAIRE. Belgique. Jean et Nicolas Le
Pot. — Exposition universelle, — Le Sa-
lon de Bruxelles.—Tableaux des collèges
des jésuites supprimés.— Embellissements
du quartier du Parc, à Bruxelles.—La mai-
son de l’Étoile. — Livres d'art populaires
publiés par Seeman. — Chronique géné-
rale. — Dictionnaire des peintres. — An-
nonces.

Belgique.

Nous n’ayons plus à revenir sur la polé-
mique à laquelle a donné lieu dans ce
journal la question de l’auteur des stalles
de Ste-Gertrude à Louvain. Aujourd’hui
nous résumons les faits acquis sur lesquels
M. Adolphe Everaerts et nous-mème nous
avons émis notre opinion. Nous restons
dans le domaine de l’histoire de l’art. Nous
donnons aussi exactes que possible les effi-
gies qui sont aux stalles de Ste-Gertrude et
que nous croyons être celles de Jean et
Nicolas Le Pot, et nous émettons à ce
sujet une manière de voir qu’on n’est pas
obligé de partager pas plus que nous ne
sommes obligés de partager celle des au-
tres. Mais, si ces effigies ne sont point
celles des frères Le Pot, qui représentent-
elles? Nous le demandons à toute personne
raisonnable.

Au fur et à mesure que nous parvien-
dront les renseignements dont nous pro-
voquons la production là où nous le croyons
utile, au sujet de nos deux compatriotes, nous
les reproduirons. C’est dans cette intention que
nous accompagnons les effigies des frères Le Pot
des notes déjà communiquées à la presse Lou-
vaniste.

Si quelque ami des arts possédait en Belgique
ou à l’étranger des indications qui eussent trait
à nos sculpteurs, il voudra bien nous les faire
parvenir. Notre gratitude lui est acquise d’a-
vance.

LES FRÈRES LE POT,

SCULPTEURS.

Au xne siècle s’élevait sur les bords de la
Dyle, près de la porte du château, hors des
premières fortifications de Louvain, une mo-

de Malines, un grand carré d’une super-
ficie de trois hectares.

L’abbaye noble de Sainte-Gertrude
fut supprimée le 1 septembre 1796. Heu-
reusement, il reste le chef-d’œuvre dont
nous allons nous occuper.

Dans le petit nombre de stalles du
xvi® siècle qui existent en Belgique, les
nôtres occupent un rang distingué. L’art
ogival mêlé de Renaissance y apparaît
dans toute son originalité. Placées des
deux côtés du chœur et divisées en 28
compartiments avec deux rangs de siè-
ges, ces boiseries offrent, surtout dans
leur ensemble, un coup d’œil splendide.

Ainsi que nous l’avons dit, on y ren-
contre 496 figures toutes tirées de l’his-
toire sacrée à l’exception de deux qui
ne s’y rattachent sous aucun rapport.
Ces deux statuettes, dont nous donnons
la reproduction, sont placées sur des
colonnettes aux angles de la première
jouée terminale de gauche, et représen-
tent deux hommes qui se ressemblent
par les traits et ont une allure et un en-
semble des plus artistiques ; ils sont bar-
bus, portent un tablier d’artisan, des
maillots ou des bas, et sont coiffés de la
calotte raide des sculpteurs ; le premier
tient d’une main un pot et de l’autre
deux ciseaux; le second, dont le pot a
été arraché il y a quelques années, tient
un compas.

De ces indices j’ai conclu qu’ils sont
frères, qu’ils sont sculpteurs, que le Pot
est une allusion à leur nom, et qu’ils se
sont représentés eux-mêmes comme ils ont
représenté dans le panneau de la Résurrection
Pierre Was, abbé de 1627 à 1553. De sorte
que les stalles commencent par ceux qui les
ont exécutées et se terminent par celui qui les
a ordonnées.

Mes recherches me donnent la certitude que
ces statuettes représentent les frères Jean et
Nicolas Lepot. En effet, ces artistes remplis-
sent toutes les conditions désirées pour ne
pas laisser le moindre doute à cet égard : no-
toriété reconnue, concordance des dates, cos-
tume, âge, outils, monogramme ou signe par-
lant ; la place qu’ils occupent, tout, jusqu’à
la tradition populaire, se réunit pour affirmer
et consolider ma thèse. Du reste, mon asser-
tion a été accueillie par les personnes impar-

deste chapelle dédiée'd’abord à saint Martin,
ensuite à sainte Gertrude.5 Henri I, duc de
Brabant, prit la chapelle sous sa liante pro-
tection et en donna le patronage au chapitre
de Saint-Pierre. La chapelle, concédée à quel-
ques religieux, devint prévôté en 1206. En
1228 une église remplaça la chapelle. En
1449 le chef de la communauté reçut le titre
d’abbé crossé, et en 1653 il put y ajouter la
mitre et l’anneau. Par leur naissance, par
leur talent et par leurs richesses, nos abbés
parvinrent aux plus hantes dignités de l’épo-
que.

Le monastère successivement agrandi et
embelli par ses dix prévôts et ses vingt-quatre
abbés, formait,'entre la Dyle, le petit Bégui-
nage, la rue du Canal, la Leibeek et la rue
 
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