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— 178 —

Il existe de lui, à l’église de Sainte-Waudru,
une peinture sur bois représentant la Cène,
mesurant 2“ 20 sur 1, 80 et signée Servaes
DE COULX FECT ET INV.

Il résulte de documents appartenant aux
archives des Capucins d’Enghien, que Servay
de Couls était fixé à Bruxelles au commence-
ment du xviie siècle, et qu’il y peignit en 1615
le rétable représentant l’Adoration des mages
qni existe dans l’église des susdits Capucins,
et qui représente un grand nombre de per-
sonnages appartenant à la famille d’Arenberg
et de Gray.(Voir Bulletin des séances du Cercle
archéologique de Mons, 3e série, page 555).
C’est de la Cène qui existe à Mons que parle
Alfred Michiels (2e édition).

Je vous signale aussi quelques tableaux in-
téressants qui se trouvent à l’église de Sainte-
Waudru :

1° Exaltation de saint François de Paule,
toile de grande dimension attribuée à Van
Thulden et donnée au chapitre de Sainte-Wau-
dru par la princesse Anne Charlotte de Lor-
raine.

2° L’élévation de la croix, toile de grande
dimension, en mauvais état, attribuée à tort
ou à raison à Abraham Teniers.

3° Ecce homo, signé : M. D. VOS 1600.

4° Résurrection de Lazare, signée OTTO
VÆNIVS F.

Voici comment s’exprime M. Alf. Michiels
au sujet de Servaes de Coulx :

« La cathédrale de Mons dédiée à Sainte-
Waudru renferme un panneau signé en toutes
lettres :

Servaes de Coulx fecit et inv.

Un peu plus bas se trouvent deux caractères
presque effacés, une L assez distincte et les
restes d’un B majuscule. Ces indices, par mal-
heur, ne nous avancent guère. On n’a aucune
espèce de renseignements biographiques ou
autres sur le peintre Servais de Coulx. J’im-
prime son nom pour la première fois ; tous les
Guides du voyageur dans les Pays-Bas obser-
vent à son égard un silence religieux. L’œuvre
cependant vaut la peine d’être signalée aux
curieux, étudiée même et analysée. Elle doit
avoir été peinte dans la première moitié du
seizième siècle (1) et représente l’institution
de l’Eucharistie. Le Sauveur et ses disciples
partagent pour la dernière fois le pain et le
vin, que l'Eglise doit transformer en symbo-
les. Les personnages, qui ont environ deux
pieds de haut, sont bien groupés. Quelques
têtes se recommandent par une beauté de li-
gnes et d’expression tout à fait remarquable :
le type du Fils de l’homme n’est malheureuse-
ment pas bien choisi, mais quel noble et dé
beat visage le peintre a donné à saint Jean !
Quels traits harmonieux, où s’épanouit une

(1) C’est vers la fin de la seconde moitié du xvic
siècle que le tableau de Sainte-Waudru peut avoir
été peint au plus tard puisque de Coulx peignit
\’Adoration des mages d’Enghien en 1615. D.

âme tendre et que l’émotion plisse de rides
légères, comme un lac effleuré par une brise
presque insensible ? L’apôtre à barbe noire
qui occupe la gauche du Christ et joint les
mains en regardant le ciel ne flatte pas moins
la vue, ne charme pas moins l’esprit. Un sec-
tateur de la loi nouvelle, placé en face de
Judas, cause également un vif plaisir. Il y a de
la vérité, de l’observation dans ce tableau, de
la poésie même et une exécution habile. La
touche, la couleur sont encore fines et belles
quoique le temps ne l’ait pas ménagé.

« Les archives de la commune ou de l’église
ne peuvent-elles nous rien apprendre sur l’au-
teur? Où Servaes de Coulx était-il né? Dans
quelle corporation avait-il fait son noviciat?
Un texte heureusement trouvé nous le dira
peut-être un jour. »

LE PEINTRE YAN HULSDONCK.

Cet artiste est ordinairement placé à l’école
hollandaise sans motif connu, car aucun détail
ne nous est parvenu sur son existence. Je pos-
sède de lui un excellent tableau représentant
une corbeille de fruits, mais qui ne saurait
servir ù le classer dans l’école hollandaise plu-
tôt que dans l’école flamande. II est signé en
capitales nettement tracées J. V. HULSDONCK.
Le dessin est d’un maître; le coloris est har-
monieux, mais un peu lourd ; les fruits sont
d’une imitation parfaite et largement traités.

Quelques recherches m’ont donné les ren-
seignements suivants. J’ignore si on peut les
appliquer au peintre qui fait l’objet de cette
note.

En 1608 un Jacques Van Hulsdonck fut reçu
maître à Anvers; il eut pour élèves en 1613
Jacques de Moor; en 1617 Hans van Pelt; la
même année Thomas Vermeulen ; en 1622 Gil-
liam Van Schoodt. Sa dette mortuaire figure
au registre de Saint-Luc en 1647, mais en
1629 figure aussi une dette mortuaire à son
nom ou à celui de sa femme.

A la vente Robyns où il n’y avait que des
morceaux d’élite (Bruxelles, 22 mai 1758) on
trouve un tableau de ce maître : Een stuk met
vrugten door Hulsdonck. Iloog 2, breet 3 voe-
ten, 15 gulden.

A la vente de Steenhault (Bruxelles, 22 mai
1878) : Een stuk met vrugten door Hulsdonck,
hoog 16, breet 22 duimen, 13 g.

A la vente Pauwels (Bruxelles 1803) nous
rencontrons : une table sur laquelle on voit un
panier rempli de fleurs et de fruits bien groupés
et rendu avec la vérité qu’exige ce genre. B.
haut 19 sur 18 pouces, 13 francs.

Immerzeel l’appelle Jan et Terwesten dans
son catalogue donne les initiales NN qui signi-
fient qu’il ne connaît point son nom de bap-
tême.

Pourrait-on nous communiquer quelques
éclaircissements sur ce point?

A. S.

Un chef-d’oeuvre de Lancret retrouvé.

Un des chefs-d’œuvre, sinon le plus grand,
de l’élève de Watteau, est le Philosophe
marié, c’est-à-dire le tableau final de cette
comédie de Destouches dans laquelle figu-
rent portraités, au vif, les sept artistes en
renom de la comédie française dans l’année
1737. Ce tableau dont il fut beaucoup parlé
dans son temps, avec un autre représentant
une scène du troisième acte du Glorieux,
également de Destouches, se rencontra pour
la première fois en 1752 à la vente Cottin
où il fut vendu 699 livres, La belle gravure
de Dupuis a popularisé l’œuvre de Lancret
qui, ainsi que tout dans ce monde, était
tombé dans l’oubli.

Ceux qui connaissent la gravure de Du-
puis, savent que les personnages sont posés
au bord de la scène dans l’ordre suivant :
Ariste occupe le milieu et s’adresse au mar-
quis près duquel se trouve Géronte. Au
fond, Damon. A gauche joignant les mains
et ensevelie dans son corsage comme dans
une gaine et plongée dans ses vertugadins
comme dans une cloche, figure Celiante.
Meliteest derrière Ariste et le joli minois de
Finette se place au fond entre Ariste et
Géronte.

Or, le tableau est retrouvé. Après avoir
été exposé au Louvre en 1739, il a disparu
jusqu’en 1752, année où on le voit figurer à
la vente Cottin pour redisparaître jusqu’au-
jourd’hui après avoir passé dans une famille
dont le chef faisait partie des cent Suisses
pour se retrouver entre.les mains de M. Clo-
vis Dervaux, à Lille, rue du pont de Comines,
n° 11, où les amateurs pourront aller s’assu-
rer de son authenticité et de ses mérites.
C’est une toile qui mesure 1 mètre 17 cent,
de hauteur sur 1 mètre 56 de largeur. Elle
est bien conservée : les physionomies sont
parlantes, la scène d’un naturel parfait et les
costumes d’une coupe agréable. Ce qui
frappera surtout dans cette œuvre d’une
incontestable valeur artistique et historique,
c’est la finesse du jeu des physionomies non
moins que l’aisance et le naturel des gestes.
Celiante porte un corsage bleu de ciel, une
robe jaune, relevée de grandes fleurs déta-
chées de couleurs variées et criardes. Da-
mon a le gilet rouge-orange, brodé de fleurs
et un habit sombre. Melite est ornée d’un
corsage de soie rouge garnie de rubans
bleus. La jupe, vaste et formant coupole, est
de satin blanc broché avec feuillages et
fruits. Le Philosophe marié est vêtu d’un
habit et d’un gilet rouge grenat brodé d’or,
habit de dessous marron, bas gris. Finette
minaude dans une robe bleue foncée avec
tablier bleu clair et corsage lilas. Les trois
femmes portent à l’épaule droite une garni-
ture de bouquets. Nous ne dirons rien des
bijoux nombreux et brillants. Le marquis
porte des habits de drap d’or brodé et Ge-
ronte un costume moins voyant se distin-
 
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