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— 13 —

ffler les convives. Au milieu de littérateurs et
de poètes tels que MM. de Montaiglon, Fran-
çois Coppée l'académicien de demain, Lapom-
uieraie, l'infatigable conférencier, on remar-
quait les meilleurs interprètes de l'œuvre du
grand comique, MM. Garraud, Prud'hon,
Saint-Germain, Martel.

Vers la fin du repas, des toasts ont été por-
tés, mais celui qui a été le plus goûté était un
sonnet. C'est M. Lucien Paté, un poète déli-
cat, distingué qui en est l'auteur et qui l'a dit.
Le seul reproche que l'on ait fait à M. Paté,
c'est de n'avoir mis que quatorze vers à ce
sonnet. II n'a pas paru s'émouvoir beaucoup
de la critique. Voici les vers auxquels leur
auteur a donné pour titre : Le nom de Molière :

Il s'était dit : «Je suis de ceux qu'on désavoue,
Puisque j'ai pour métier pris celui d'histrion.

Donc, il faut qu'à moi seul appartienne mon nom,
Un nom qu'impunément on siffle et l'on bafoue !

« Ainsi le tien, mon père, intact et sans affront,
N'aura rien à garder des rougeurs de ma joue,

Et si l'Art me sourit, à qui je me dévoue,
Lui-même, en lettres d'or, l'inscrira sur mon front. »

Alors il prit un nom qui n'était à personne.
La poésie au front lui posa sa couronne,

Et l'astre de Molière alluma son flambeau.

Deux siècles n'auront fait qu'accroître sa lumière,
Et dans le vif éclat que jette un nom si beau,
Poquelin resplendit au travers de Molière !

Lucien Paté.

©ironique générale.

— Nous voyons avec regret plusieurs de nos
meilleurs artistes se préparer à quitter la Bel-
gique pour se fixer à Paris. Outre que le moment
paraît assez mal choisi pour la mise à exécution
de leur projet, faisons remarquer que le succès
ne sourit pas toujours à ceux qui se hazardent à
quitter la mère patrie. Si l'on nous cite des
exemples d'artistes vers qui la gloire et la fortune
sont venues, nous pourrions en citer un grand
nombre morts et oubliés, et morts au milieu des
privations de toute nature. De récents et fré-
quents suicides ont démontré dans quelle situa-
tion se trouvent en France les artistes qui, là
aussi, augmentent dans des proportions effrayan-
tes. On nous dit que la position n'est plus tenable
en Belgique, que le favoritisme annihile tout,
que la grande peinture qui formait de précieuses
ressources se meurt délaissée par ceux qui de-
vraient avoir pour mission de la soutenir, que le
Gouvernement sera forcé de diminuer encore la
faible allocation destinée aux arts, etc., etc.

Il y a dans tout cela beaucoup d'exagération.
Que tout ne marche pas comme on le voudrait,
c'est immanquable, mais ce n'est pas une raison
pour jeter le manche après la cognée et se déses-
pérer au point de renier la patrie et d'aller souf-
frir ailleurs.

— Encore un nouveau journal d'art : La chro-
nique des Beaux-Arts qui paraît à Anvers sous
la direction de M.Joseph Maes, 1 ancien fondateur
de la Revue artistique. Notre nouvelle consœur

aura l'attraction des gravures phototypées par
l'habile photographe à qui l'on doit le Musée
Plantin et tant d'autres reproductions d'une
réelle beauté. VArt moderne mettra sans doute
ses limiers en campagne pour savoir si la nou-
velle publication est ou sera encouragée par
l'Etat.

—Maintes fois, nous avons fait l'éloge des com-
positions de M. Adolphe Wouters, le jeune pro-
fesseur du conservatoire royal de Bruxelles.
Nous signalons de lui de nouvelles œuvres de
musique religieuse qui peuvent spécialement
être recommandées et qui indiquent un progrès
notable dans sa manière d'écrire. C'est une Messe,
publiée sous le pseudonyme de Don Adolfo et douze
Motets à trois voix égales avec ou sans accom-
pagnement. Ces œuvres sont faciles d'exécution,
correctes, harmonisées sans prétention pédago-
gique. Elles sortent des presses de la célèbre
maison Schott et prouvent une fois de plus le
dévouement à l'art sérieux de ces éditeurs.

— M. Bertram qui a repris l'important établis-
sement musical de M. Meynne, rue St-Jean, à
Bruxelles, vient de publier plusieurs nouvelles
compositions pour piano, parmi lesquelles nous
recommandons spécialement, à nos lecteurs pia-
nistes amateurs : Gavotte hollandaise, par
0. Wolf (op. 61). Valse et Elégie, par M. Louis
Maes. Il y a de l'élégance de style et de la con-
science artistique dans ces œuvres. Elles sont à
la portée des musiciens de salon et ne manque-
ront pas d'obtenir le succès qu'elles méritent.

— Au moment de mettre sous presse, nous re-
cevons communication d'une partition, due à l'un
des meilleurs professeurs du conservatoire de
Bruxelles, M. Chiaramonte. Son œuvre a pour
titre : Job, drame biblique en trois parties, sur
des paroles de M. Guillaume, l'intelligent secré-
taire du Conservatoire. Les éditeurs sont
MM.Breitkopf et Haertel,à Leipzig et à Bruxelles.
Le style de M. Chiaramonte est sobre, calme,
mais d'une rare élévation. Nous tenons ici une
œuvre de maître, bien supérieure à ce qui paraît
habituellement en Belgique. Job sera exécuté
prochainement au Palais des Académies, à
Bruxelles, par les chœurs du Conservatoire et
par la société royale VOrphéon, placés sous la
direction de M. Bauwens. Plusieurs des grandes
cantatrices dont M. le professeur Chiaramonte a
créé la carrière, prendront part à cette brillante
interprétation. Cette fête constituera un vérita-
ble événement musical dont nous aurons soin
de rendre compte dans les colonnes du Journal
des Beaux-Arts.

— M- Gevaert, dit VIndépendance, va écrire
la musique d'un grand opéra en trois actes et
dix tableaux,titre : Pertinax, empereur d'Orient-,
auteurs du livret : MM. Alfred Blau et Louis de
Grammont.

— D'après une correspondance bruxelloise
adressée à un journal de Liège, l'opéra de Mon-
sieur Franz Servais sera représenté l'hiver pro-
chain à la Monnaie avec un grand luxe de mise
en scène.

— Un de nos amateurs d'art les plus entendus,

M. Adolphe Eugène Muscar, ancien officier su-
périeur de l'armée belge, officier de l'Ordre de
Léopold, vient de mourir à Anvers, à l'âge de
80 ans.

Le cabinet de M. Muscar, composé en grande
partie de tableaux de dimension moyenne, est
bien connu de tous ceux qui aiment à voir de
belles choses ; il renferme une douzaine de Ma-
dou, entre autres le Règlement de Vécot, une
perle, plusieurs Col, une des meilleurs toiles de
Ferdinand de Braelceleer, etc., etc.

C'est à un de ses parents habitant Paris que
M. Muscar a légué sa belle collection.

— Encore un succès qui échoit à des Brugeois :
MM. Pickery et Naert ont remporté le 2mc prix
au concours ouvert par l'Académie des Beaux-
Arts de La Haye, pour l'érection d'une statue à
Hugo Grotius; cette distinction leur a été ac-
cordée à l'unanimité des voix. C'est M. Stracké,
artiste hollandais, qui a obtenu le premier prix
dans cet important concours, tant admiré par
les artistes hollandais.

(J. de Bruges).

— D'importante modifications et innovations
vont avoir lieu dans nos musées nationaux, dit
le Rappel. D'abord, au sujet du catalogue, un
traité passé entre la direction et la maison Mot-
teroz va permettre de mettre en vente un cata-
logue populaire à très bas prix, contenant seule-
ment les indications indispensables ; d'autres
exemplaires plus complets formeront en quelque
sorte le catalogue scientifique et renfermeront
toutes les indications d'origines et tous les ren-
seignements divers qui intéressent la critique.

Plusieurs catalogues populaires seront placés
sur des tablettes dans chaque salle, pour être
consultés gratuitement. C'est là une mesure
réclamée depuis longtemps.

Enfin, un autre traité assure la reproduction
photographique de 7,000 de nos meilleurs ta-
bleaux, qui seront livrés au public à des prix
relativement modiques. — Après trente ans
d'exploitation, les clichés appartiendront à
l'Etat. C'est la maison Braun qui est chargée de
ce travail.

— Voici venir le joyeux carnaval de Rome,
qui attire chaque année des milliers de voya-
geurs en Italie. Cette fois l'attraction est doublé
du spectacle grandiose de l'éruption du Vésuve.

Beaucoup de nos lecteurs voudront sans doute
profiter des voyages à prix réduits qu'organise
à cette occasion le Journal l'Excursion et qu'ils
trouveront mentionnés à nos annonces de cejour.

Les prospectus se délivrent gratuitement au
bureau de l'Excursion, 109, Boulevard Anspach,
à Bruxelles.

— A peine l'Essor aura-t-il fermé ses portes
que les Vingtistes ouvriront, également au Palais
des Beaux-Arts, leur première exposition de
peinture et de sculpture. Ainsi que nous l'avons
annoncé, l'exposition sera internationale. La
Belgique, la France, la Hollande, l'Angleterre,
l'Allemagne, la Suède-Norwège et les Etats-Unis
seront représentés par quelques œuvres de choix,
appartenant à la fraction la plus indépendante
 
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