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_ 14 —

de l'art, et parmi lesquelles des toiles de pein-
tres n'ayant jamais exposé à Bruxelles, tels que
Whistler, le Manet anglais, Stott, John Sargent,
Bergh, William chase, etc. L'exposition des XX
aura donc un attrait exceptionnel.

Les invitations seront lancées dans quelques
jours par l'ouverture, fixée au samedi 2 février
à 2 heures.

— Voici la liste des œuvres acquises, a ce jour,
pour la tombola de l'Essor :

l. Baldauf, les choux. — 2. Bellis, fleurs. — 3.
Clarys, intérieur d'écurie. —4. Crespin, Chrysau-
thèmes.—5. Julien Dillens, le portrait en bronze
du gagnant. — 6. Duyck, chemin à Hoef. ■— 7.
Evrard, automne. — 8. L. Frédéric, dans la prai-
rie. — 9. Hoeterickx, le soir (Ramsgate). — 10.
LaBoulaye, Sylvia. —11. Lagae, satyre (terre
cuite). — 12. Seghers, fleurs et fruits. — 13. Van
den Eycken, les deux amis. — 14. Van Gelder,
le foyer (souvenir de Battine. — 15. Van Rap-
pard, intérieur d'hospice.

Le tirage public de cette tombola aura lieu, au
Palais des Beaux-Arts, à la clôture de l'exposi-
tion, soit le lundi 28 janvier à 4 heures.

— La commission de la propriété artistique au
Sénat a terminé l'examen de la proposition pré-
sentée par M. Bardoux, et elle eh a adopté les
principales dispositions. Elle a admis notam-
ment que la loi punirait des peines prescrites
pour la contrefaçon ceux qui auront reproduit
ou imité sciemment une œuvre d'art, même par
un art différent ou par une industrie. Elle a ad-
mis également que toutes les transcriptions ou
tous les arrangements d'œuvres musicales, faits
sans l'autorisation de l'auteur tomberaient sous
le coup des peines prescrites pour la contrefaçon.
M. Bardoux a été nommé rapporteur à l'unani-
mité et chargé de modifier son projet dans le
sens des observations de la commission.

UN FAUX THÉODORE ROUSSEAU.

Encore le truquage sur les œuvres d'art.

Après le procès du faux Clodion, qu'a tranché
samedi le tribunal, voici un pendant à la fameuse
affaire Corot-Trouillebert, qui sera bientôtjugée.

De même que M. Trouillebert reconnut un jour
chez M. Alexandre Dumas fils une de ses œuvres
qui portait fallacieusement la signature de Co-
rot, — de même le fils du paysagiste Paul I-Iuet
— un artiste qui avait de sérieuses qualités per-
sonnelles — ne fut pas peu surpris d'apercevoir
récemment, dans la vitrine de M. Garnier, mar-
chand de tableaux, faubourg Saint-Honoré, une
toile sortie'du pinceau de son père — et qui était
tout bonnement désignée comme un Théodore
Rousseau !

Ce tableau était bien reco'nnaissable, car il
avait figuré sous le n° 83 du catalogue, et avec le
titre : étude près Meaux-en-Brie, dans la vente
des œuvres de Paul Huet, faite en 1878 par le
commissaire-priseur Charles Pillet.

Néanmoins, on n'avait pas craint de remplacer
la signature P. Buet par les initiales Th. R. et
de placer, sur le cadre une pancarte portant tout

au long le nom de Théodore Rousseau. Bien
mieux. M. René Huet étant entré chez le mar-
chand, ce dernier lui affirma que le tableau pro-
venait de la vente Théodore Rousseau, et comme
preuve, lui montra une petite étiquette imitant
le cachet de la vente Rousseau — collée juste-
ment, paraît-il, sur le cachet à l'encre rouge mis
sur la toile lors de la vente Huet!

Dans ces conditions, après avoir fait très ingé-
nieusement constater les choses par un huissier
qui s'était à son tour présenté comme un ama-
teur, M. René Huet a assigné en référé le mar-
chand de tableaux Garnier, afin de faire nommer
un séquestre de la toile, jusqu'à ce que le tribu-
nal ait statué sur l'identité de l'œuvre.

Après avoir entendu Me de Biéville, avoué du
demandeur, et Me Dubost, avoué de M. Garnier,
le juge des référés a désigné M. Georges Meus-
nier comme séquestre du tableau litigieux.

CONCOURS DE ROME DE 1884. — ARCHITECTURE.

Le jury de l'examen préparatoire pour l'ad-
mission au concours de Rome, ouvert cette année
à l'architecture, vient de rendre son verdict.

Dans le grand nombre de concurrents qui se
sont présentés, 5 seulement ont été jugés dignes
de prendre part au concours définitif qui a lieu
au mois de juillet prochain, ce 'sont MM. Derey
et Francotte, élèves de l'Académie des beaux-
arts; De Cock, de Bruxelle ; Truyman, d'An-
vers, et Léon Goossens, de Liège.

Ce concours d'architecture, organisé par l'Aca-
démie des Beaux-Arts d'Anvers sons le patro-
nage du gouvernement, est accessible à tout
architecte ou élève-archtitecte belge; celui des
concurrents qui sortira vainqueur de l'épreuve
définitive, recevra pendant quatre ans une pen-
sion de quatre mille francs pour continuer ses
études à l'étranger.

CERCLE DES BEAUX-ARTR A GAND.

La prochaine exposition du Cercle des beaux-
arts, établi, à Gand, place du Marais, 4, s'est
ouverte le 27 janvier et se clôturera le 17 fé-
vrier. Cette exposition promet d'être brillante :
un grand nombre de nos meilleurs artistes ont
déjà fait parvenir leur adhésion à la commission
directrice.

L'exposition sera ouverte chaque jour de 10 à
4 heures ; l'entrée est fixée à 50 centimes pour
les personnes qui ne sont pas membres du Cercle
des Beaux-Arts. Le tirage de la tombola aura
lieu le 17 février à 4 heures ; on peut se procurer
des billets au prix de 1 fr. au local de l'exposi-
tion.

TRIBUNAUX.

UN FAUX CLODION.

La première chambre du tribunal civil de la
Seine vient de statuer sur un procès intéressant
au point de vue artistique, dont nous avons eu,
plusieurs fois déjà, l'occasion de parler. Il s'agit
de ce fameux groupe attribué à Clodion Satyre

lutinant une nymphe, que Mme Bernage, dite
Boisse, marchande de curiosité à paris, a acheté,
en 1873, au prix de 12,000 fr„ à M. Maillet du
Boullay, conservateur du musée d'antiquités de
Rouen, qui l'avait lui-même acquis moyennant
un payement de 4,500 fr., de M. Denière, autre
marchand de curiosités.

On sait comment, en 1880, M. Frémont, répara-
teur d'objets d'art, ayant vu ce groupe dans le
magasin de Mme Boisse, déclara à cette dernière
qu'il n'était point de Clodion, et que la signature
de l'artiste avait été, fort adroitement d'ailleurs,
scellée dans la base.

Mme Boisse, -fort perplexe, consulta plusieurs
personnes qui partagèrent l'avis de M. Frémont.
Alors elle assigna M. Maillet du Boullay en rési-
liation de la vente, et celui-ci, à son tour, appela
en garantie M. Denière.

On plaida, et, au cours des débats, Mme Boisse
produisit une lettre de M. Thiauconrt, répara-
teur bien connu, lettre écrite spontanément,
dans laquelle celui-ci affirmait avoir été, vers
1867, appelé « à donner son opinion sur le
groupe, •> et qui contenait ce passage instructif :
« J'attribuai sans en douter un instant, cette
terre cuite à un artiste nommé Lebroc, mon
ami, décédé il y a peu de temps, et qui, dans sa
jeunesse, travaillait en cachette les imitations
de Clodion. Son père, ancien ciseleur, l'avait
poussé dans cet art.

« Je le connaissais très intimement et savais
qu'il faisait vendre, tant à Paris qu'en province,
et par son père, ses œuvres, toujours maquillées
de façon à imiter les terres cuites anciennes. Je
tiens même de lui mon procédé pour donner la
patine aux objets que je restaure.

« Pour donner plus de vérité à ces œuvres,
faites en imitation de Clodion, et qu'il cuisait
lui-même (ce qu'aucun artiste ne fait), il cassait
des membres qu'il racommodait ensuite. »

Les juges, cependant, crurent devoir nommer
des experts.

Ces experis, qui n'étaient autres que MM. Guil-
laume, Chapu et Aimé Millet, après un examen
scrupuleux du groupe, ont déposé leur rapport.
Ils estiment que « l'exécutiou présente un défaut
d'harmonie qui est de nature à contredire l'at-
tribution du Satyre lutinant une nymphe à Clo-
dion, » et il est certain pour eux que la signature
de Clodion est opposée sur une plaque de terre
cuite rapportée après coup. »

Ce rapport, joint à la lettre de M. Thiaucourt,
permettait de prévoir l'issue de l'affoire.

En effet, après des débats qui ont occupé trois
audiences, le tribunal a rendu hier, conformé-
ment aux conclusions du ministère public, un
jugement qui déclare résiliées les ventes con-
senties par M. Denière à M. Maillet du Boullay,
et par ce dernier à Mme Bernage, dite Boisse, le
tout sans dommages-intérêts.
 
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