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Martin, Arthur
Monographie de la cathédrale de Bourges (Texte): 1. Partie. Vitraux du XIIIe siècle — Paris, 1841-1844

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https://doi.org/10.11588/diglit.18781#0009

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PRÉFACE

I. Le but ordinaire d une préface, — aussi ne la lit-on guère, — est d'exposer ce qu'a
prétendu faire l'auteur.

L'ouvrage n'est-il pas là pour le dire?

C'est pourquoi nous avons disséminé dans le corps du livre un bon nombre de ces
choses qui prennent souvent place dans un discours préliminaire. On a trouvé que ces
confidences faites au lecteur, chemin faisant, avaient un air de désinvolture un peu né-
gligé; mais sans ces interruptions, n'eussions-nous pas semblé roides et trop dogmatiques?
On aurait feuilleté nos recherches, et nous désirions qu'elles fussent lues. Quant à être
sans défaut, nous n'y songions même pas : assez d'autres soucis pouvaient nous préoccu-
per dans un travail où les modèles manquaient presque entièrement.

Maintenant, donc, nous ne présenterons point d'excuses au lecteur. Toute jactance à
part, il est clair que l'auteur d'un écrit scientifique ne se propose pas ordinairement de
consulter ceux qui le liront, mais bien de leur apprendre quelque chose. Ainsi, l'écrivain,
dans sa conscience, quelle que soit la modestie de son langage, n'admet évidemment la
compétence du public que jusqu'à un certain point; il songe nécessairement, quoi qu'il
dise, plutôt à faire une leçon qu'à subir un examen. Il se suppose donc communément
beaucoup plus au fait du sujet que ne le seront la plupart de ses lecteurs, et ne peut
raisonnablement soumettre au public une apologie qui ne saurait s'adresser qu'à un très-
petit nombre d'arbitres.

D'ailleurs, le mode de publication que nous avons suivi, en faisant paraître notre
ouvrage par livraisons successives, qui toutes ont précédé l'impression de cette préface,
nous trace un sujet plus intéressant que ne serait un plaidoyer. Ce sera comme l'histoire
entière de notre livre : l'exposé de l'occasion qui nous l'a fait entreprendre, le récit de
l'accueil qui lui a été fait, l'aperçu des plans qui se rattachaient à ce projet dans notre
pensée. Pour cela, nous répéterons quelques-unes des paroles que renfermait notre
prospectus (sous la date du 3i juillet 1841), trois mois avant l'émission de nos premières
feuilles.

IL L' un de nous prêchant le carême à Bourges, en 1839, se trouva tout naturellement
amené, par son amour des monuments chrétiens et par la merveilleuse opportunité d'une
longue station dans cette belle cathédrale si peu connue, à passer les journées entières
sous les voûtes de la basilique où il venait annoncer la parole de Dieu. Ce ne furent
d'abord que de religieuses diversions, un pieux délassement, après les méditations et les
fatigues de la chaire. Peu à peu ces heures d'un grave repos le conduisirent à une obser-
vation plus attentive, qui devint insensiblement une étude. Car si tous ces spectacles dont
il était entouré avaient de quoi fixer ses regards, rien ne répondait aux questions que
d'aussi grands objets faisaient naître à chaque instant sur ses lèvres. Supérieure en cela
à bien d'autres cités, Bourges avait conservé presque intacte sa vieille église métropolitaine
 
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