Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Martin, Arthur
Monographie de la cathédrale de Bourges (Texte): 1. Partie. Vitraux du XIIIe siècle — Paris, 1841-1844

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.18781#0213

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CHAPITRE SIXIEME.

PLANCHE SIXIÈME. — LE BON SAMARITAIN.

ARTICLE PREMIER.
LA PARABOLE ET SON EXPLICATION.

106. «Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho; et il donna dans une bande de brigands qui
« le dépouillèrent entièrement, et couvert de blessures le laissèrent pour mort.

«Or il arriva qu'un prêtre descendait par la même route; il vit cet homme, et continua son chemin.

«Autant en fit un lévite qui, se trouvant près de là, l'aperçut, et passa outre.

«Mais un Samaritain qu'un voyage conduisait par là, fut ému de compassion en le voyant.

«Il s'approcha donc, banda ses plaies en y répandant l'huile et le vin; et, le plaçant sur sa monture,
« il le conduisit à l'hôtellerie, où il prit soin de lui.

«Puis, le lendemain, présentant deux pièces d'argent à l'hôtelier, il lui dit : Prends soin de cet
« homme; et tout l'excédant de la dépense, je te le rembourserai à mon retour(i). »

C'est encore ici, comme pour la parabole de l'Enfant prodigue, une de ces touchantes particularités
dont nous sommes redevables à saint Luc, et qui donnent à cet évangéliste un caractère tout spécial(2)
dans le Nouveau Testament. Nouvelle application de la figure symbolique qui le distingue, il semble
qu'il ait reçu en partage le soin de nous montrer surtout le Fils de Dieu sous l'aspect de victime, et de
nous faire pénétrer plus avant dans le secret de ce cœur divin qui, étant venu apporter le feu sur la
terre, ne demandait quà la voir s'embraser (3).

Le sens et le but le plus apparent de cette narration, prise dans tout le contexte de l'Évangéliste(4),
est évidemment d'apprendre aux Juifs que la loi de charité va recevoir une extension bien différente
de l'étroite interprétation donnée par les Pharisiens. Le Samaritain, cet objet d'antipathie profonde pour
le peuple de Dieu (5), est ici montré comme vrai modèle, parce qu'il a été plus fidèle au commande-
ment d'aimer nos frères. Le prêtre même et le lévite ont mal entendu la loi, ou n'en ont pris nul souci
dans la pratique. Mais peu importe la différence de langage ou d'origine : Dieu appelle tous les hommes,
et les vrais adorateurs seront désormais ceux dont le cœur sera droit et sincère la loi d'amour, voilà

(1) Luc. X, 3o—35. «Homo quidam descendebat ab Jérusalem
in Jéricho; et incidit in latrones qui etiam despoliaverunt eum,
et plagis impositis abierunt semivivo (^ fjuôavTj Tuy^àvovTa) relicto.

«Accidit autem ut sacerdos quidam descenderet eadem via, et
viso illo prœterivit. Similiter et levita, quum esset secus locum,
et videret eum, pertransiit.

« Samaritanus autem quidam iter faciens, venit secus eum; et
videns eum., miserieordia motus est. Et appropians, alligavit vul-
nera ejus, infundens oleum et vinum; et imponens illum in ju-
mentum suum, duxit in stabulum et curam ejus egit. Et altéra
die protulit duos denarios et dédit stabulario; et ait : Curam illius
liabe, et quodcumqué supererogaveris, ego quum rediero red-
dam tibi. Etc. »

(2) En examinant les principaux récits propres à l'Evangile de
saint Luc, il est difficile de ne pas y reconnaître une sorte de mis-
sion spéciale pour mettre en saillie les traits les plus touchants
du divin Maître. C'est lui qui nous a conservé les détails circons-
tanciés du mystère de l'Incarnation et de la sainte enfance de
l'Homme-Dieu (Luc I—II). On voit, dès ces premières lignes, que
les vieilles traditions n'étaient pas si mal avisées en lui attribuant
le portrait de la mère de Dieu.

C'est lui encore qui nous fait apercevoir plus nettement, soit
dans les paroles, soit dans les actions de Jésus-Christ, la substi-
tution prochaine des Gentils à l'ancien peuple (V,24—3o; XIII,
5—10; XVI, 27—3i; XI, \i—52; X, a5—37), et le salut plus
abondamment ouvert à toute l'humanité.

Il a pris soin de recueillir les miracles les plus propres à mon-
trer la bonté compatissante du Sauveur (VIII, 11—15; XIII, 1I*-*--
16; XIV, 1—6; XXIII, 27—32), et les enseignements où sa ten-
dresse reluit le plus (VI, 27, 28; X, 27—37; XIII, 1— 4; XV, 8—
32; XVI, 1—8; XXII, 43, sq.).

Il nous ouvre le sanctuaire de ce cœur doux et humble ( VI,
24—26 ; XXIII, 8—12 ; XIV, 7 — 11 ; XVII, 9— 14 ; XVI, 19— 26 ;
XIV, 7—15; IV, 17—19; XXIV, i3—35; XXIII, 19—43) et
les trésors de cette miséricorde inépuisable qui ne veut point
la mort du pécheur, mais plutôt son retour a la vie par le repentir

(xii, 16—21;xvi, 9; xix, 1—10; xviii, 1—6,9— M; xi, 5,

6; X, 38—43).

(3) Luc. XII, 49-

(4) Luc. X, 25—37.

(5) Joann. IV, 9; VIII, 48. Etc.

(6) Joann. IV, 23, 24.

96
 
Annotationen