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VITRAUX PEINTS
DE LA
CATHÉDRALE DE BOURGES.
VERRIERES DU XIIIe SIECLE.
CHAPITRE PREMIER.
PLANCHE PREMIÈRE.
La majestueuse composition que nous plaçons en tête de ce recueil méritait ce rang à plus d'un
titre. Et, bien qu'en le lui assignant nous n'ayons point consulté les calculs d'un artifice laborieuse-
ment prémédité, il sera facile d'apercevoir que l'on pouvait débuter par quelque chose de moins heu-
reux. Aussi n'accorderons-nous pas à chacun des vitraux que nous devons passer en revue, tout le
développement que celui-ci nous a paru exiger. Ce serait trop de bonheur que d'avoir à interpréter
toute une suite de sujets aussi grandioses, mais nous n'avons pas si avantageusement rencontré; et il
est douteux que, dans une monographie locale, pareille rencontre se puisse jamais faire. La mesure
du texte que réclamait cette première page ne saurait donc être appliquée à toutes les autres; mais
ce qui pourrait ailleurs être taxé de surabondance ne le sera sûrement point cette fois. Il s'agissait
de faire ressortir un des plus vastes ensembles d'idées qu'ait réalisés la peinture sur verre, et, dans
cet enchaînement de faits en apparence dissemblables, le complet développement d'un cycle démembré
souvent au moyen âge. C'est ce qui nous a fait diviser cette fois notre tâche en trois parts, afin que
chaque chose y pût être mise dans tout son jour. Nous donnerons d'abord une simple exposition des
formes, avec leur interprétation la plus élémentaire, qui est celle du sens historique; et cette pre-
mière portion du travail une fois accomplie, une seconde division n'aura plus guère à montrer que
le sens mystique de chaque scène, dans son rapport avec les autres. Après quoi, il nous restera en-
core à résumer ces détails, en nous élevant au point de vue où ils se concentrent et se fondent en
une imposante unité.
ARTICLE PREMIER — DESCRIPTION.
i. Quiconque aura observé avec quelque attention l'étonnante série de verrières que réunit la ca-
thédrale de Chartres, reconnaîtra aisément dans le vitrail par lequel nous débutons, le même fonds
d'idées que développe à sa manière une des fenêtres de cette basilique dans le bas côté nord de la
nef. Là, une énorme brèche, aujourd'hui occupée par du verre blanc (i), atteste la malencontreuse
(i) Je demandais à un ouvrier assez au fait des souvenirs locaux,
si cet accident était d'ancienne date,— « Monsieur, il y a quelque
>< vingt ans. — Mais a-t-on pris soin de recueillir les débris ? _ Cer-
« tainement. Cela a servi à réparer ce qui manquait dans d'autres
« fenêtres (!) »
Il faut espérer qu'aujourd'hui, le cas échéant, ni là ni ailleurs
l'esprit de conservation ne serait plus entendu de cette triste ma-
nière. Cependant, qui sait ? Ce qu'il y a de plus assuré, c est qu on
obtenait par là deux résultats bien nets : gâter les vitraux exis-
tants et les rendre peut-être inintelligibles; mais surtout écarter,
par la dispersion des fragments, tout espoir de restitution pour les
médaillons brisés.
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VITRAUX PEINTS
DE LA
CATHÉDRALE DE BOURGES.
VERRIERES DU XIIIe SIECLE.
CHAPITRE PREMIER.
PLANCHE PREMIÈRE.
La majestueuse composition que nous plaçons en tête de ce recueil méritait ce rang à plus d'un
titre. Et, bien qu'en le lui assignant nous n'ayons point consulté les calculs d'un artifice laborieuse-
ment prémédité, il sera facile d'apercevoir que l'on pouvait débuter par quelque chose de moins heu-
reux. Aussi n'accorderons-nous pas à chacun des vitraux que nous devons passer en revue, tout le
développement que celui-ci nous a paru exiger. Ce serait trop de bonheur que d'avoir à interpréter
toute une suite de sujets aussi grandioses, mais nous n'avons pas si avantageusement rencontré; et il
est douteux que, dans une monographie locale, pareille rencontre se puisse jamais faire. La mesure
du texte que réclamait cette première page ne saurait donc être appliquée à toutes les autres; mais
ce qui pourrait ailleurs être taxé de surabondance ne le sera sûrement point cette fois. Il s'agissait
de faire ressortir un des plus vastes ensembles d'idées qu'ait réalisés la peinture sur verre, et, dans
cet enchaînement de faits en apparence dissemblables, le complet développement d'un cycle démembré
souvent au moyen âge. C'est ce qui nous a fait diviser cette fois notre tâche en trois parts, afin que
chaque chose y pût être mise dans tout son jour. Nous donnerons d'abord une simple exposition des
formes, avec leur interprétation la plus élémentaire, qui est celle du sens historique; et cette pre-
mière portion du travail une fois accomplie, une seconde division n'aura plus guère à montrer que
le sens mystique de chaque scène, dans son rapport avec les autres. Après quoi, il nous restera en-
core à résumer ces détails, en nous élevant au point de vue où ils se concentrent et se fondent en
une imposante unité.
ARTICLE PREMIER — DESCRIPTION.
i. Quiconque aura observé avec quelque attention l'étonnante série de verrières que réunit la ca-
thédrale de Chartres, reconnaîtra aisément dans le vitrail par lequel nous débutons, le même fonds
d'idées que développe à sa manière une des fenêtres de cette basilique dans le bas côté nord de la
nef. Là, une énorme brèche, aujourd'hui occupée par du verre blanc (i), atteste la malencontreuse
(i) Je demandais à un ouvrier assez au fait des souvenirs locaux,
si cet accident était d'ancienne date,— « Monsieur, il y a quelque
>< vingt ans. — Mais a-t-on pris soin de recueillir les débris ? _ Cer-
« tainement. Cela a servi à réparer ce qui manquait dans d'autres
« fenêtres (!) »
Il faut espérer qu'aujourd'hui, le cas échéant, ni là ni ailleurs
l'esprit de conservation ne serait plus entendu de cette triste ma-
nière. Cependant, qui sait ? Ce qu'il y a de plus assuré, c est qu on
obtenait par là deux résultats bien nets : gâter les vitraux exis-
tants et les rendre peut-être inintelligibles; mais surtout écarter,
par la dispersion des fragments, tout espoir de restitution pour les
médaillons brisés.
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