PLANCHE NEUVIÈME, LE MAUVAIS RICHE. a3g
autre intention aux auteurs de la verrière. Danger et vanité des richesses, prix et sainteté des souf-
frances acceptées de la main de Dieu; c'était de quoi suffire à la méditation, et les applications pra-
tiques ne manquaient point : nul esprit si grossier qui ne pût les saisir sur-le-champ et les suivre
dans leurs dernières conséquences. La nécessité de l'aumône et l'indifférence du Ciel pour ce que
nous appelons distinctions et fortune; le sort éternel, seul vrai flambeau pour apprécier tout ce que
l'on nomme bonheur ou malheur ici-bas; Que voudrions-nous de plus? et sous quelle forme plus sen-
sible à la fois et plus solennelle pourrait-on présenter de tels enseignements?
Cependant, il ne fallait pas laisser ignorer à nos lecteurs cette autre interprétation plus mystique
que divers écrivains ont cherchée à l'histoire de Lazare. Nous en avons montré la trace dans plusieurs
auteurs que réflétait l'œuvre d'Honorius d'Autun; mais, loin de chercher à nous prévaloir de quelques
suffrages pour préconiser un symbolisme inattendu, nous nous tenons en garde contre tout ce qui ne
se présente point avec des caractères irrécusables de valeur historique. Or, ce qui est insolite étant,
par le fait même de sa singularité, en état de suspicion, doit produire des titres d'autant plus incon-
testables. C'est pourquoi nous ne l'admettons qu'avec des preuves pour ainsi dire surabondantes; ce
qui pourrait ailleurs être pris pour de la prodigalité, n'est en ce cas qu'une économie bien entendue.
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autre intention aux auteurs de la verrière. Danger et vanité des richesses, prix et sainteté des souf-
frances acceptées de la main de Dieu; c'était de quoi suffire à la méditation, et les applications pra-
tiques ne manquaient point : nul esprit si grossier qui ne pût les saisir sur-le-champ et les suivre
dans leurs dernières conséquences. La nécessité de l'aumône et l'indifférence du Ciel pour ce que
nous appelons distinctions et fortune; le sort éternel, seul vrai flambeau pour apprécier tout ce que
l'on nomme bonheur ou malheur ici-bas; Que voudrions-nous de plus? et sous quelle forme plus sen-
sible à la fois et plus solennelle pourrait-on présenter de tels enseignements?
Cependant, il ne fallait pas laisser ignorer à nos lecteurs cette autre interprétation plus mystique
que divers écrivains ont cherchée à l'histoire de Lazare. Nous en avons montré la trace dans plusieurs
auteurs que réflétait l'œuvre d'Honorius d'Autun; mais, loin de chercher à nous prévaloir de quelques
suffrages pour préconiser un symbolisme inattendu, nous nous tenons en garde contre tout ce qui ne
se présente point avec des caractères irrécusables de valeur historique. Or, ce qui est insolite étant,
par le fait même de sa singularité, en état de suspicion, doit produire des titres d'autant plus incon-
testables. C'est pourquoi nous ne l'admettons qu'avec des preuves pour ainsi dire surabondantes; ce
qui pourrait ailleurs être pris pour de la prodigalité, n'est en ce cas qu'une économie bien entendue.
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