Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

LaChau, Géraud de [Hrsg.]; Le Blond <Abbé> [Hrsg.]; Orléans, Louis Philippe d' [Samml.]
Description Des Principales Pierres Gravées Du Cabinet De S. A. S. Monseigneur Le Duc D'Orleans, Premier Prince Du Sang (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2801-2]

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.28157#0131

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DES PIERRES GRAVÉES.

61


TIBÈRE» Agate-Onyx.

JL’aMBITION de César fut naturelle ; celle d’Auguste fut sys-
tématique ; celle de Tibère fut sombre & timide : peut - être
même ce Prince n’auroit-il pris qu’une autorité bien médiocre ;
mais les Romains , dit Saint - Evremond , plus disposés à servir,
que Tibère à commander, lui portèrent eux-mêmes leur servi-
tude, quand à peine il osoit espérer leur sujétion. Ce fut lui
qui consomma le grand ouvrage de la Monarchie , ébauché par
son prédécesseur, & qui porta le dernier coup à la liberté Ro-
maine. Sous le règne de Tibère, le peuple qui n’avoit plus au-
cune part au gouvernement, ne sentoit que son impuissance ; &
le Sénat devint entre les mains du Prince l’instrument de ses
volontés. Delà l’avilissement de cette compagnie ; delà les basfes
ssatteries, les délations & tous les crimes que chacun se permit
pour servir sa cupidité ou sa vengeance, en servant l’inquiétude 9
la jalousie & la haine de l’Empereur.
La dislimulation fut le caraâère propre de Tibère ; & cette
dissimulation se communiqua à tous les esprits ; chacun s’ob-
servoit ; on craignoit de donner la moindre expression de joie
ou de tristesse ; les moindres mouvemens étoient interprétés, &
toujours d’une manière désavantageuse. » Quand vous pensiez, dit
» encore Saint-Evremond, être à couvert par l’innocence non-
» seulement de vos aâions, mais de vos pensées, vous périssiez
» par la malice de ses conjectures, de sorte qu’il y avoit beau’
coup de mérite à être homme de bien, car il y avoit beaucoup
» de danger à l’être. »
Plus les Princes sont élevés au dessus des autres hommes, plus
ils sont exposés à leur censure : s’ils ne savent pas la désarmer
par la sagesse de leur conduite, il ne faut pas du moins que , pour
s’en venger, ils abusent de leur pouvoir. Augufle , qui possedoit à
un ss haut dégré la science du gouvernement, étoit bien con-
Tome II, Q
 
Annotationen