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https://doi.org/10.11588/diglit.28157#0259
DES PIERRES GRAVÉES.
ï43
GORDIEN III. Agate-Onyx.
Après la mort des deux Princes dont nous avons parlé dans
l’article précédent, le Sénat s’étoit empresse d’élever sur le trône
deux autres citoyens , Pupien 6c Balbin , également capables
par leurs vertus de soutenir les espérances de l’Empire. Mais
cette éleâion, dont sembloit dépendre la fortune publique, ne
put cependant obtenir d’abord le suffrage du peuple. Il deman-
doit à main armée un Empereur de la famille des Gordiens , &
il ne rentra dans le devoir qu’après qu’on lui eût montré le petit
fils du vieux Gordien avec les ornemens & le titre de César.
Ce Prince n’avoit encore que treize ans, mais on ne doutoit
pas à Rome que l’héritier d’un nom si cher ne fût destiné à fer-
mer un jour toutes les plaies de l’Etat.
La mort du tyran Maximin , qui j^érit avec son fils devant
Aquilée, ne tarda pas à confirmer ces espérances , sur-tout lors-
qu’on vit les deux Augustes diminuer les impôts, rendre la jus-
tice en personne, faire respe&er le Sénat 8c les loix : on crut
avec raison que le jeune Gordien, formé par de tels exemples,
ne pouvoit manquer dans la suite de procurer à ses peuples une
félicité inaltérable.
Aussi, resié seul maître de l’Empire , quoique dans l’âge le
plus tendre, il a déjà gagné tous les cœurs, parce qu’il jufiifie
presqu’aussitôt la haute opinion qu’on avoit conçue de lui. Si
les Eunuques du Palais , abusant de sa foiblesie, régnent d’abord
sous son nom , il efi bientôt éclairé par leurs excès , il secoue
leur joug odieux , reconnoit & abjure des erreurs involontaires &
donne toute sa confiance au vertueux Misithée.
Depuis ce moment on voit régner partout la jufiice & la loi;
les abus du gouvernement sont réformés , la discipline militaire
ï43
GORDIEN III. Agate-Onyx.
Après la mort des deux Princes dont nous avons parlé dans
l’article précédent, le Sénat s’étoit empresse d’élever sur le trône
deux autres citoyens , Pupien 6c Balbin , également capables
par leurs vertus de soutenir les espérances de l’Empire. Mais
cette éleâion, dont sembloit dépendre la fortune publique, ne
put cependant obtenir d’abord le suffrage du peuple. Il deman-
doit à main armée un Empereur de la famille des Gordiens , &
il ne rentra dans le devoir qu’après qu’on lui eût montré le petit
fils du vieux Gordien avec les ornemens & le titre de César.
Ce Prince n’avoit encore que treize ans, mais on ne doutoit
pas à Rome que l’héritier d’un nom si cher ne fût destiné à fer-
mer un jour toutes les plaies de l’Etat.
La mort du tyran Maximin , qui j^érit avec son fils devant
Aquilée, ne tarda pas à confirmer ces espérances , sur-tout lors-
qu’on vit les deux Augustes diminuer les impôts, rendre la jus-
tice en personne, faire respe&er le Sénat 8c les loix : on crut
avec raison que le jeune Gordien, formé par de tels exemples,
ne pouvoit manquer dans la suite de procurer à ses peuples une
félicité inaltérable.
Aussi, resié seul maître de l’Empire , quoique dans l’âge le
plus tendre, il a déjà gagné tous les cœurs, parce qu’il jufiifie
presqu’aussitôt la haute opinion qu’on avoit conçue de lui. Si
les Eunuques du Palais , abusant de sa foiblesie, régnent d’abord
sous son nom , il efi bientôt éclairé par leurs excès , il secoue
leur joug odieux , reconnoit & abjure des erreurs involontaires &
donne toute sa confiance au vertueux Misithée.
Depuis ce moment on voit régner partout la jufiice & la loi;
les abus du gouvernement sont réformés , la discipline militaire