DES PIERRES GRAVÉES.
117
FAUSTINE la MÈRE. Agate-Onyx».
IL SEMBLE que telle ait été la dessinée de Rome d’offrir tout’
à-la-fois à l’Univers les plus grands exemples de vice, comme
les plus grands exemples de vertu , même parmi les femmes.
Le nom d’une illussre Romaine caraâérise encore aujourd’hui les
personnes du sexe le plus attachées à l’honneur ; le nom d’une
Romaine également illuflre désigne ausii celles qui s’abandonnent
à la plus infâme débauche.
Mais trop peu de femmes parmi les Romaines d’un haut rang
furent dignes d’être comparées à Lucrèce , & plusieurs ne res-
semblérent que trop à Messaline. Telle fut l’impératrice FauÆine
dont on voit ici le portrait. Cette Princesse , fille d’Annius
Verus Sc de Rupilie Faufline , étoit d’une des plus nobles & des
plus anciennes familles de Rome : elle étoit sœur d’Ælius César,
dont nous avons parlé (1) & d’Annius Vérus père de Marc-
Aurele. Elle joignit à la splendeur de son origine une beauté
rare , un esprit agréable & des manières pleines de charmes;
mais la force de son tempérament , un grand désir de plaire ,
son goût pour la volupté la plongèrent dans le libertinage le
plus affreux, & ses désordres furent portés à un tel excès qu’elle
devint l’objet des railleries des Romains & la fable de l’U-
nivers.
Quel frein auroit pu contenir les désirs illimités d’une Im-
pératrice qui avoit perdu toute pudeur , & qui comptoir sur
le caraâère modéré de son époux ! Antonin étoit informé de
tous les excès auxquels se livroit Fausline , mais il l’aimoit
(i) Page ni.
Tome IL
Ff
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FAUSTINE la MÈRE. Agate-Onyx».
IL SEMBLE que telle ait été la dessinée de Rome d’offrir tout’
à-la-fois à l’Univers les plus grands exemples de vice, comme
les plus grands exemples de vertu , même parmi les femmes.
Le nom d’une illussre Romaine caraâérise encore aujourd’hui les
personnes du sexe le plus attachées à l’honneur ; le nom d’une
Romaine également illuflre désigne ausii celles qui s’abandonnent
à la plus infâme débauche.
Mais trop peu de femmes parmi les Romaines d’un haut rang
furent dignes d’être comparées à Lucrèce , & plusieurs ne res-
semblérent que trop à Messaline. Telle fut l’impératrice FauÆine
dont on voit ici le portrait. Cette Princesse , fille d’Annius
Verus Sc de Rupilie Faufline , étoit d’une des plus nobles & des
plus anciennes familles de Rome : elle étoit sœur d’Ælius César,
dont nous avons parlé (1) & d’Annius Vérus père de Marc-
Aurele. Elle joignit à la splendeur de son origine une beauté
rare , un esprit agréable & des manières pleines de charmes;
mais la force de son tempérament , un grand désir de plaire ,
son goût pour la volupté la plongèrent dans le libertinage le
plus affreux, & ses désordres furent portés à un tel excès qu’elle
devint l’objet des railleries des Romains & la fable de l’U-
nivers.
Quel frein auroit pu contenir les désirs illimités d’une Im-
pératrice qui avoit perdu toute pudeur , & qui comptoir sur
le caraâère modéré de son époux ! Antonin étoit informé de
tous les excès auxquels se livroit Fausline , mais il l’aimoit
(i) Page ni.
Tome IL
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