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https://doi.org/10.11588/diglit.28157#0351
DES PIERRES GRAVÉES.
191
CHARLES X,
CARDINAL DE BOURBON.
Agate- Onyx.
Tout le monde sait de quels troubles fut agitée la France sous
les malheureux règnes de Charles IX & de Henri III, &. com-
ment les Guises firent servir la religion de prétexte à leurs vues
ambitieuses. On sait également que ce ne fut que par un rafine-
ment de politique & de fausseté , que Mayenne ne voulut point
se faire Roi, qu’il aima mieux faire proclamer le Cardinal de Bour-
bon , en se réservant le titre de Lieutenant-Général du Royaume.
Sans doute au défaut de la branche des Valois, la Couronne
appartenoit à la Maison de Bourbon : elle n’appartenoit aussi
qu’à l’héritier en ligne direde , Henri Roi de Navarre ; mais
ce Prince ne professoit pas la Religion Catholique ; il n’en
fallut pas davantage dans ces temps de fermentation, pour que les
Ligueurs cherchassent à l’écarter , ce qu’ils firent en effet. Ce-
pendant en lui opposant son oncle pour rival , ils étoient bien
éloignés de vouloir servir ,1a Maison de Bourbon. Le vieux
Cardinal 11’étoit entre leurs mains qu’un épouvantail , Ôc lui-
même , malgré son imbécillité, ne fut point leur dupe , si l’on
en croit un Hissorien du temps. Voici le langage que lui fait
tenir Cayet dans cette circonslance (1). » Je ne me suis point
» accordé avec ces gens-icy sans raison , dit-il à un de ses ser-
» viteurs , qui l’excitoit à quitter la cabale des Guises : penses-
» tu que je ne sâche pas bien qu’ils en veulent à la Maison
» de Bourbon , &. qu’ils n’eussent laissé de faire la guerre quand
» je ne me fusses pas joinâ avec eux ? Pour le moins tandis
» que je suis avec eux c’esl tousiours Bourbon qu’ils recognois-
» sent : le Roy de Navarre mon nepveu cependant fera sa for-
» tune , ce que je fais n’ess que pour la conservation du droiés
» de mes nepveux : le Roy & la Royne mère savent bien mon
» intention «.
(1) Chronolog. Novenn. pag. 558.
191
CHARLES X,
CARDINAL DE BOURBON.
Agate- Onyx.
Tout le monde sait de quels troubles fut agitée la France sous
les malheureux règnes de Charles IX & de Henri III, &. com-
ment les Guises firent servir la religion de prétexte à leurs vues
ambitieuses. On sait également que ce ne fut que par un rafine-
ment de politique & de fausseté , que Mayenne ne voulut point
se faire Roi, qu’il aima mieux faire proclamer le Cardinal de Bour-
bon , en se réservant le titre de Lieutenant-Général du Royaume.
Sans doute au défaut de la branche des Valois, la Couronne
appartenoit à la Maison de Bourbon : elle n’appartenoit aussi
qu’à l’héritier en ligne direde , Henri Roi de Navarre ; mais
ce Prince ne professoit pas la Religion Catholique ; il n’en
fallut pas davantage dans ces temps de fermentation, pour que les
Ligueurs cherchassent à l’écarter , ce qu’ils firent en effet. Ce-
pendant en lui opposant son oncle pour rival , ils étoient bien
éloignés de vouloir servir ,1a Maison de Bourbon. Le vieux
Cardinal 11’étoit entre leurs mains qu’un épouvantail , Ôc lui-
même , malgré son imbécillité, ne fut point leur dupe , si l’on
en croit un Hissorien du temps. Voici le langage que lui fait
tenir Cayet dans cette circonslance (1). » Je ne me suis point
» accordé avec ces gens-icy sans raison , dit-il à un de ses ser-
» viteurs , qui l’excitoit à quitter la cabale des Guises : penses-
» tu que je ne sâche pas bien qu’ils en veulent à la Maison
» de Bourbon , &. qu’ils n’eussent laissé de faire la guerre quand
» je ne me fusses pas joinâ avec eux ? Pour le moins tandis
» que je suis avec eux c’esl tousiours Bourbon qu’ils recognois-
» sent : le Roy de Navarre mon nepveu cependant fera sa for-
» tune , ce que je fais n’ess que pour la conservation du droiés
» de mes nepveux : le Roy & la Royne mère savent bien mon
» intention «.
(1) Chronolog. Novenn. pag. 558.