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https://doi.org/10.11588/diglit.28157#0205
DES PIERRES GRAVÉES.
III
ÆLIUS. Pâte antique,
C’EST uniquement le mérite de cette pâte antique, qui nous
a déterminés à la publier. Le Prince qu’elle représente, quoique
recommandable par sa haute naissance & par le rang suprême
auquel il étoit destiné , ne tient une place dans l’Hissoire que
parce qu’il fut le premier des Romains qui, adopté par un
Empereur , ne porta que le nom de César. Il eut si peu de
part aux affaires publiques , pendant les trois années qu’il fut
honoré de ce titre , & ses qualités personnelles le distinguèrent
d’ailleurs si peu de la multitude des Princes, que son nom seroit
sans doute resié dans l’oubli, comme celui de tant d’autres, si
sa mort prématurée n’eût en quelque sorte fait époque dans les
faftes de l’Empire.
Mais la pâte antique dont il ell ici question nous a paru si digne
d’être publiée par la finesse de scn travail & sa ressemblance avec
les médailles d’Ælius Verus, que nous avons cru pouvoir nous
arrêter quelques insians aux principaux traits de la vie de ce
Prince. Ils font connoître de plus en plus le caradère d’Hadrien.
Cet Empereur, sentant diminuer ses forces , voulut désigner
son successeur au trône , & jeta les yeux sur Ceïonius Commodus
Ælius Verus. Ce choix fondé sur le mérite de la figure de ce
jeune-homme plutôt que sur celui de ses mœurs , fut, dit-on ,
la récompense de ses criminelles complaisances pour Hadrien. Il
est certain du moins que les Romains ne virent pas sans peine
destiner au souverain pouvoir un citoyen du caraâère le plus
frivole , comme de la santé la plus débile. L’un rendoit Ælius
indigne de la première place de l’État , l’autre l’en rendoit in-
capable.
En vain Hadrien , pour décorer l’idole qu’il présentoit aux
hommages publics, & la rendre ainsi plus respeâable, revêtit le
III
ÆLIUS. Pâte antique,
C’EST uniquement le mérite de cette pâte antique, qui nous
a déterminés à la publier. Le Prince qu’elle représente, quoique
recommandable par sa haute naissance & par le rang suprême
auquel il étoit destiné , ne tient une place dans l’Hissoire que
parce qu’il fut le premier des Romains qui, adopté par un
Empereur , ne porta que le nom de César. Il eut si peu de
part aux affaires publiques , pendant les trois années qu’il fut
honoré de ce titre , & ses qualités personnelles le distinguèrent
d’ailleurs si peu de la multitude des Princes, que son nom seroit
sans doute resié dans l’oubli, comme celui de tant d’autres, si
sa mort prématurée n’eût en quelque sorte fait époque dans les
faftes de l’Empire.
Mais la pâte antique dont il ell ici question nous a paru si digne
d’être publiée par la finesse de scn travail & sa ressemblance avec
les médailles d’Ælius Verus, que nous avons cru pouvoir nous
arrêter quelques insians aux principaux traits de la vie de ce
Prince. Ils font connoître de plus en plus le caradère d’Hadrien.
Cet Empereur, sentant diminuer ses forces , voulut désigner
son successeur au trône , & jeta les yeux sur Ceïonius Commodus
Ælius Verus. Ce choix fondé sur le mérite de la figure de ce
jeune-homme plutôt que sur celui de ses mœurs , fut, dit-on ,
la récompense de ses criminelles complaisances pour Hadrien. Il
est certain du moins que les Romains ne virent pas sans peine
destiner au souverain pouvoir un citoyen du caraâère le plus
frivole , comme de la santé la plus débile. L’un rendoit Ælius
indigne de la première place de l’État , l’autre l’en rendoit in-
capable.
En vain Hadrien , pour décorer l’idole qu’il présentoit aux
hommages publics, & la rendre ainsi plus respeâable, revêtit le