ii2 DESCRIPTION
nouveau César de la Préture , l’éleva ensuite au Consulat, & le
combla de faveurs extraordinaires (i), il n’en montra que mieux
la médiocrité de ses talens, & combien étoient justes les craintes
que son adoption avoit causées au Sénat & au Peuple. Hadrien
lui-même se repentit plus d’une fois de s’être appuyé sur un mur
prêt à s’écrouler & hors d’état d’étayer ni l’Empereur, ni l’Em-
pire (2). J’ai adopté un Dieu pour L'Olympe , disoit-il souvent,
& non pas un fils pour mol.
La mort ne tarda pas à délivrer le Sénat & le Peuple de leurs
inquiétudes. Ælius Verus succomba à ses infirmités environ trois
ans après son adoption. Hadrien voulut qu’on lui rendît tous les
honneurs dûs aux Empereurs ; il lui fit même élever des Statues
colosiales dans tout l’Empire , & lui consacra des Temples dans
plusieurs villes ( 3 ).
Mais les Princes les plus absolus ne peuvent commander à
l’opinion. Malgré tous ces honneurs la mémoire de Vérus n’en
fut pas plus respeéi:ée, & les traits que l’Hifioire nous a conservés
de lui n’en prouvent pas moins combien son élévation sur le
trône auroit été funesse au public. Ils nous le représentent uni-
quement comme un Prince voluptueux , ami du luxe & de la
mollesie , adonné aux plaisirs de la table , & livré à tous les
désordres de la débauche la plus effrénée (4). La mort d’Ælius
Verus fut un événement heureux pour l’Empire , puisqu’elle lui
procura Antonin pour maître.
(1) Spartian. cap. 3.
(2.) Ter millies perdidimus quod exercitui populoque dependimus : si quidem satis
in cadncum parietem incubuimus ; & qui non ipsam Rempublicam sed nos ipsos sut-
tentare vix possit.
(3) Statuas Ælio Vero per totum orbem Colosseas poni jussît , templa ctiam in
nonnullis urbibus fieri.
Spartian in ÆI. Ver.
(4) Id. ibid.
ANTONIN.
nouveau César de la Préture , l’éleva ensuite au Consulat, & le
combla de faveurs extraordinaires (i), il n’en montra que mieux
la médiocrité de ses talens, & combien étoient justes les craintes
que son adoption avoit causées au Sénat & au Peuple. Hadrien
lui-même se repentit plus d’une fois de s’être appuyé sur un mur
prêt à s’écrouler & hors d’état d’étayer ni l’Empereur, ni l’Em-
pire (2). J’ai adopté un Dieu pour L'Olympe , disoit-il souvent,
& non pas un fils pour mol.
La mort ne tarda pas à délivrer le Sénat & le Peuple de leurs
inquiétudes. Ælius Verus succomba à ses infirmités environ trois
ans après son adoption. Hadrien voulut qu’on lui rendît tous les
honneurs dûs aux Empereurs ; il lui fit même élever des Statues
colosiales dans tout l’Empire , & lui consacra des Temples dans
plusieurs villes ( 3 ).
Mais les Princes les plus absolus ne peuvent commander à
l’opinion. Malgré tous ces honneurs la mémoire de Vérus n’en
fut pas plus respeéi:ée, & les traits que l’Hifioire nous a conservés
de lui n’en prouvent pas moins combien son élévation sur le
trône auroit été funesse au public. Ils nous le représentent uni-
quement comme un Prince voluptueux , ami du luxe & de la
mollesie , adonné aux plaisirs de la table , & livré à tous les
désordres de la débauche la plus effrénée (4). La mort d’Ælius
Verus fut un événement heureux pour l’Empire , puisqu’elle lui
procura Antonin pour maître.
(1) Spartian. cap. 3.
(2.) Ter millies perdidimus quod exercitui populoque dependimus : si quidem satis
in cadncum parietem incubuimus ; & qui non ipsam Rempublicam sed nos ipsos sut-
tentare vix possit.
(3) Statuas Ælio Vero per totum orbem Colosseas poni jussît , templa ctiam in
nonnullis urbibus fieri.
Spartian in ÆI. Ver.
(4) Id. ibid.
ANTONIN.