9o DESCRIPTION
A tant de vertus aimables Trajan joignit toutes les qualités
esfentielles à un Souverain. Son génie aétif 8c bienfaisant s’éten-
dit à toutes les parties de l’administration. Les peuples soula-
gés , les abus réformés , les séditions appaisées , les vexations
punies, les injustices réprimées , les talens encouragés & ré-
compensés, la sagesfe des loix nouvelles jointe au respeâ pour les
anciennes,l’ordre établi, les délateurs proscrits,le commerce pro-
tégé , l’abondance ramenée & fixée , telle esl en abrégé l’his-
toire du règne de Trajan. Son amour pour la jusiice éclate dans
toutes ses opérations , & le Code esl enrichi d’une infinité de
loix diâées par sa sagesfe. Nous n’en citerons qu’une : il défen-
dit de prononcer contre un absent , en matière criminelle , 8c
de condamner personne sur de simples soupçons. car il vaut mieux 9
disoit-il, quun criminel demeure impuni, que de voir un innocent
condamné (1).
»
Ses Minières s’empressoient presque toujours de séconder ses
vues bienfaisantes ; mais si quelqu’un d’entr’eux s’écartoit des
principes d’équité qui faisoient la base de son adminisiration, il
étoit toujours dépole & puni avec sévérité. Pline le jeune , Gou-
verneur de Bithynie, fut particulièrement honoré de la confiance
de son maître , comme il paroît par le dixième livre de ses Lettres.
Si la correspondance que nous offre ce recueil précieux mé-
rite d’être proposée pour modèle aux adminislrateurs, par la pré-
cision , la netteté , la simplicité noble qui la caraâérisent ,
elle le mérite sur-tout par la sagesse des vues qui ne cessent
d’animer & le Magistrat qui consulte 8c l’Empereur qui ne dé-
daigne pas d’entrer xdans les détails d’une adminislration éloi-
gnée. Trajan 8c Pline peuvent être regardés en quelque sorte
comme deux amis vertueux occupés uniquement du bonheur
des peuples confiés à leurs soins, 8c Fon ne sait lequel on doit
le plus admirer ou du zèle du Minillre pour le bien public, ou
de l’empresfement du Prince à y concourir.
Sous les prédécesfeurs de Trajan les affranchis eurent souvent
(i) Digest. 48, 19.1. y.
A tant de vertus aimables Trajan joignit toutes les qualités
esfentielles à un Souverain. Son génie aétif 8c bienfaisant s’éten-
dit à toutes les parties de l’administration. Les peuples soula-
gés , les abus réformés , les séditions appaisées , les vexations
punies, les injustices réprimées , les talens encouragés & ré-
compensés, la sagesfe des loix nouvelles jointe au respeâ pour les
anciennes,l’ordre établi, les délateurs proscrits,le commerce pro-
tégé , l’abondance ramenée & fixée , telle esl en abrégé l’his-
toire du règne de Trajan. Son amour pour la jusiice éclate dans
toutes ses opérations , & le Code esl enrichi d’une infinité de
loix diâées par sa sagesfe. Nous n’en citerons qu’une : il défen-
dit de prononcer contre un absent , en matière criminelle , 8c
de condamner personne sur de simples soupçons. car il vaut mieux 9
disoit-il, quun criminel demeure impuni, que de voir un innocent
condamné (1).
»
Ses Minières s’empressoient presque toujours de séconder ses
vues bienfaisantes ; mais si quelqu’un d’entr’eux s’écartoit des
principes d’équité qui faisoient la base de son adminisiration, il
étoit toujours dépole & puni avec sévérité. Pline le jeune , Gou-
verneur de Bithynie, fut particulièrement honoré de la confiance
de son maître , comme il paroît par le dixième livre de ses Lettres.
Si la correspondance que nous offre ce recueil précieux mé-
rite d’être proposée pour modèle aux adminislrateurs, par la pré-
cision , la netteté , la simplicité noble qui la caraâérisent ,
elle le mérite sur-tout par la sagesse des vues qui ne cessent
d’animer & le Magistrat qui consulte 8c l’Empereur qui ne dé-
daigne pas d’entrer xdans les détails d’une adminislration éloi-
gnée. Trajan 8c Pline peuvent être regardés en quelque sorte
comme deux amis vertueux occupés uniquement du bonheur
des peuples confiés à leurs soins, 8c Fon ne sait lequel on doit
le plus admirer ou du zèle du Minillre pour le bien public, ou
de l’empresfement du Prince à y concourir.
Sous les prédécesfeurs de Trajan les affranchis eurent souvent
(i) Digest. 48, 19.1. y.