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NOTE SUR UN GROUPE HIÉROGLYPHIQUE DE BASSE ÉPOQUE
draient se convaincre davantage ou se livrer à une étude plus ample de la question, la
liste des pages du premier fascicule du Temple d'Eclfou où ils trouveront des exemples
de ^ : 15, 18, 19, 24, 28, 31, 37, 42, 54 (deux fois) et 67. Les seuls exemples que
j'aie relevés de l'expression , dans Y F d fou de J. de Rougé, se trouvent aux
planches LXXVIII, CXLI, CXLVI (deux fois) et CXLVII (deux fois).
Cette expression , ciul s'applique la plupart du temps à Thot dans son rôle de
dieu équitable, de divinité surveillant la balance, doit, je pense, se lire oudjâ djeser et
signifier, selon les cas, soit « juste sublime », soit « justice supérieure ». Le signe peut
—i—■ À
être considéré comme une variante capricieuse de r-4-,} que l'on trouve souvent repré-
senté sans le trait horizontal, dans par exemple, ou dans la forme que prend le
signe au tombeau de Ti, d'après mes copies. On peut de même comparer à
ou mieux
A
—i— /\
à son renversement , le signe qui remplace le déterminatif r-JU dans les textes hiéra-
tiques : ^ Dans ce cas, le cinquième exemple cité par M. Brugsch se tradui-
rait par : « Il a promulgué de nombreuses et bonnes lois, il a établi des règlements d'une
équitabilité supérieure, semblable à Thot quand il rend justice. » Cette phrase rappelle
la formule Q(1<?><2^%^=1 r3r| R (H. Br., Dict. Kiérogl., Suppl., p. 369), « comme
la bouche de Thot, quand elle équilibre la justice ».
Enfin, cette petite étude du groupe nous amène, sans que j'y aie pensé tout
d'abord, à un résultat d'intérêt bien plus général. D'après les orthographes ptolémaïques
(pour et t^sg (^"^ \ <—>)' ^ es^ évident que le mot, à cette époque,
avait un "=L^| initial. Or, clans les textes des pyramides de Memphis, le mot est partout
écrit également '^^^T1- Aux époques intermédiaires, lorsque le mot est écrit en toutes
lettres, il est de même toujours précédé de la dentale 2. 1! faut donc en conclure
que la lecture , qu'on avait donnée aux signes w , , etc., doit être bien
définitivement corrigée en -3. Par conséquent , le rapprochement qu'avait fait
M. Brugsch, dans son Dictionnaire, entre et le copte coop, cep, tombe de lui-même.
11 peut rester acquis, au besoin , pour les mots et jj^, mais non pour le mot
On objectera peut-être que la dentale, étant une préformante, peut indifféremment
être exprimée ou supprimée dans les mots, ainsi que dans les signes syllabiques qui
représentent ces mots. La chose est vraie. Mais la dentale préformante, étant dérivée du
verbe û_û, peut être un ou un c±, jamais un °l—=^ . Il est donc certain que, dans le cas
de =L"^| , le <=l-=5| est une lettre radicale et non une lettre adventive. Je sais qu'on
pourrait m'opposer des mots comme 1^ à côté de <_>'^^ > ^ 'd c^é de <=_>|^3 •
Est-il bien sûr, d'abord, que ces mots soient svnonymes ? — Et puis, il faut songer qu'il
—H— —H— . / ^j?
existe un mot >4/, <=> i^j; , « écrire, inscrire », parfois écrit , qui a pu amener
1. Par exemple dans Pépi I, col. 606, 700, 767, 769, 770, etc.
2. S. Levi. Vocab. copto-gerogl., vol. V, p. 39, 88. 89.
3. Le mot , qu'on a rapproché de c^eip, butyrus, caseus, est toujours orthographié -
quand il est écrit en toutes lettres. Si le sens beurre ou fromage est exact, il faut sans aucun doute le faire
dériver du copte s'cac, s'hc. dcnsatus, coagulatus : une dérivation analogue existe dans le latin coagulum,
qui signifie « lait caillé ».
NOTE SUR UN GROUPE HIÉROGLYPHIQUE DE BASSE ÉPOQUE
draient se convaincre davantage ou se livrer à une étude plus ample de la question, la
liste des pages du premier fascicule du Temple d'Eclfou où ils trouveront des exemples
de ^ : 15, 18, 19, 24, 28, 31, 37, 42, 54 (deux fois) et 67. Les seuls exemples que
j'aie relevés de l'expression , dans Y F d fou de J. de Rougé, se trouvent aux
planches LXXVIII, CXLI, CXLVI (deux fois) et CXLVII (deux fois).
Cette expression , ciul s'applique la plupart du temps à Thot dans son rôle de
dieu équitable, de divinité surveillant la balance, doit, je pense, se lire oudjâ djeser et
signifier, selon les cas, soit « juste sublime », soit « justice supérieure ». Le signe peut
—i—■ À
être considéré comme une variante capricieuse de r-4-,} que l'on trouve souvent repré-
senté sans le trait horizontal, dans par exemple, ou dans la forme que prend le
signe au tombeau de Ti, d'après mes copies. On peut de même comparer à
ou mieux
A
—i— /\
à son renversement , le signe qui remplace le déterminatif r-JU dans les textes hiéra-
tiques : ^ Dans ce cas, le cinquième exemple cité par M. Brugsch se tradui-
rait par : « Il a promulgué de nombreuses et bonnes lois, il a établi des règlements d'une
équitabilité supérieure, semblable à Thot quand il rend justice. » Cette phrase rappelle
la formule Q(1<?><2^%^=1 r3r| R (H. Br., Dict. Kiérogl., Suppl., p. 369), « comme
la bouche de Thot, quand elle équilibre la justice ».
Enfin, cette petite étude du groupe nous amène, sans que j'y aie pensé tout
d'abord, à un résultat d'intérêt bien plus général. D'après les orthographes ptolémaïques
(pour et t^sg (^"^ \ <—>)' ^ es^ évident que le mot, à cette époque,
avait un "=L^| initial. Or, clans les textes des pyramides de Memphis, le mot est partout
écrit également '^^^T1- Aux époques intermédiaires, lorsque le mot est écrit en toutes
lettres, il est de même toujours précédé de la dentale 2. 1! faut donc en conclure
que la lecture , qu'on avait donnée aux signes w , , etc., doit être bien
définitivement corrigée en -3. Par conséquent , le rapprochement qu'avait fait
M. Brugsch, dans son Dictionnaire, entre et le copte coop, cep, tombe de lui-même.
11 peut rester acquis, au besoin , pour les mots et jj^, mais non pour le mot
On objectera peut-être que la dentale, étant une préformante, peut indifféremment
être exprimée ou supprimée dans les mots, ainsi que dans les signes syllabiques qui
représentent ces mots. La chose est vraie. Mais la dentale préformante, étant dérivée du
verbe û_û, peut être un ou un c±, jamais un °l—=^ . Il est donc certain que, dans le cas
de =L"^| , le <=l-=5| est une lettre radicale et non une lettre adventive. Je sais qu'on
pourrait m'opposer des mots comme 1^ à côté de <_>'^^ > ^ 'd c^é de <=_>|^3 •
Est-il bien sûr, d'abord, que ces mots soient svnonymes ? — Et puis, il faut songer qu'il
—H— —H— . / ^j?
existe un mot >4/, <=> i^j; , « écrire, inscrire », parfois écrit , qui a pu amener
1. Par exemple dans Pépi I, col. 606, 700, 767, 769, 770, etc.
2. S. Levi. Vocab. copto-gerogl., vol. V, p. 39, 88. 89.
3. Le mot , qu'on a rapproché de c^eip, butyrus, caseus, est toujours orthographié -
quand il est écrit en toutes lettres. Si le sens beurre ou fromage est exact, il faut sans aucun doute le faire
dériver du copte s'cac, s'hc. dcnsatus, coagulatus : une dérivation analogue existe dans le latin coagulum,
qui signifie « lait caillé ».