aux transitifs directement le sens factitif. Le vieux français disait mourir,périr\ tomber,
où nous disons faire mourir, faire périr, faire tomber : le français actuel emploie
descendre, monter, passer, sortir et beaucoup d'autres, à côté de faire descendre, faire
monter, faire passer, faire sortir. Pourquoi l'égyptien aurait-il eu besoin du factitif t^-,
Te-, t-, pour transformer ses intransitifs en transitifs, quand son lexique prouve qu'il
possédait, comme le français, les formes simples à côté des autres t^kto et kto,
tcto et cto2. En fait, le copte a gardé, pour cette racine j/kd-kt deux séries de
mots dont les uns, avec l'accent entre la première et la seconde radicales, dérivent
de la forme simple ^"^^ *kadou-k^t B. kot T. M., masculine, ou ^ ç=^> *kadait-
kwt£ T. koo^ M. B., féminine, tandis que les autres, avec l'accent tonique au delà de la
seconde radicale kt^-kto-ktê, dérivent de la forme ancienne à seconde radicale redou-
blée, \ *kÂdadou-kedadou. Il y a là un fait que j'étudierai plus tard; pour le
moment, je me bornerai à dire que, dans ^ *kadàdou, comme dans
*maszazou, les deux dentales ayant abouti à o t, \ ^ ktat, ^ *mastat, le
dernier t a été traité en t du féminin et amui de manière à laisser nue la voyelle qui
portait l'accent tonique kt4, kto, kt4 et axcctoo*, AxecTe-AxocTe-juLoc^-juu>.c^-. ^ k+t+t,
atteint par la diphtongaison, a dû devenir *ktait-ktoît, puis par amuissement du -t
confondu avec le -t du féminin *ktai-ktoî, soit ktc-kto : *ktai fléchi en -outou
a donné régulièrement kthotj-t-kthtt.
Cto T., jacere, projicere, fait à l'état construit cre- T., à l'état pronominal c&o M.
cto T., au qualitatif ctht T. ujthovt. La racine de laquelle il dérive j/sz-sd-st a exac-
tement la même histoire que la racine i/kd-kt. Sa forme simple ^> ^_^ *satou
a donné en copte la série c^t, cct M. et c^, M.; la forme à seconde radicale re-
doublée 1 ^f^^jj *satatou-setat-stat, laissant tomber son t final, a produit par
*staî-stoi, le ctc-cto, puis le ctht-ujthottt du copte. Naturellement, cette forme cto ne
dérive pas plus de tcto3 que kto ne dérive de "*tkto par chute de t.
UJto M. qsto T., reclinare, decumbere, fait ujtc M. -xtc T. à l'état construit, ujto M.
•xto* T. à l'état pronominal, ujthott M. -xthtt T. au qualitatif. Ce n'est pas ici le lieu
d'examiner si -xto vient d'un factitif en 1 s ou en <z^> t\ ou si l'initiale du thème
antique a pris directement la valeur emphatique du Oo au contact de la dentale : factitif
ou non, le verbe copte se rattache à la racine égyptienne 1 ^ |/szr, dont j'ai
déjà parlé au cours de ces études, sans pousser au delà de la vocalisation sazôûrou,
1. Ainsi, dans Joinville (302) : « il aimeroit miex que li Sarrazin les eussent tous mors et pris, » et dans
Villehardouin (198) : « ne périssons la grant honor », pour ne citer que des exemples bien connus.
2. Tous les exemples qu'Erman apporte à côté de ceux-là pour appuyer son opinion, do, t^eio, ujto,
cdJào, xiecio {Spuren einos alten Subjunctios im Koptischen, dans la Zeitschrift, 1884, p. 30), n'ont pas besoin
de l'hypothèse qu'il met en avant pour expliquer leur passage au factitif : ujto peut prendre le sens factitif
directement comme coucher en français, juiecio comme accoucher. Jusqu'au XVIIe siècle, apprendre avait
chez nous, comme côJio chez les Coptes, le sens transitif et le sens factitif, et Vaugelas, le grammairien timoré,
parlait encore sans scrupule d'oiseaux qu'ils ont appris à chanter toutes sortes de ramages.
3. Steindorff, Koptischc Grammatik, p. 107, § 234.
4. Sethe [Yerbum, t. II, p. 95, § 215) dérive -xto, •x.tc, de tsto, et remarque que le.t manque à la forme
memphitique ujto, ujtc.
où nous disons faire mourir, faire périr, faire tomber : le français actuel emploie
descendre, monter, passer, sortir et beaucoup d'autres, à côté de faire descendre, faire
monter, faire passer, faire sortir. Pourquoi l'égyptien aurait-il eu besoin du factitif t^-,
Te-, t-, pour transformer ses intransitifs en transitifs, quand son lexique prouve qu'il
possédait, comme le français, les formes simples à côté des autres t^kto et kto,
tcto et cto2. En fait, le copte a gardé, pour cette racine j/kd-kt deux séries de
mots dont les uns, avec l'accent entre la première et la seconde radicales, dérivent
de la forme simple ^"^^ *kadou-k^t B. kot T. M., masculine, ou ^ ç=^> *kadait-
kwt£ T. koo^ M. B., féminine, tandis que les autres, avec l'accent tonique au delà de la
seconde radicale kt^-kto-ktê, dérivent de la forme ancienne à seconde radicale redou-
blée, \ *kÂdadou-kedadou. Il y a là un fait que j'étudierai plus tard; pour le
moment, je me bornerai à dire que, dans ^ *kadàdou, comme dans
*maszazou, les deux dentales ayant abouti à o t, \ ^ ktat, ^ *mastat, le
dernier t a été traité en t du féminin et amui de manière à laisser nue la voyelle qui
portait l'accent tonique kt4, kto, kt4 et axcctoo*, AxecTe-AxocTe-juLoc^-juu>.c^-. ^ k+t+t,
atteint par la diphtongaison, a dû devenir *ktait-ktoît, puis par amuissement du -t
confondu avec le -t du féminin *ktai-ktoî, soit ktc-kto : *ktai fléchi en -outou
a donné régulièrement kthotj-t-kthtt.
Cto T., jacere, projicere, fait à l'état construit cre- T., à l'état pronominal c&o M.
cto T., au qualitatif ctht T. ujthovt. La racine de laquelle il dérive j/sz-sd-st a exac-
tement la même histoire que la racine i/kd-kt. Sa forme simple ^> ^_^ *satou
a donné en copte la série c^t, cct M. et c^, M.; la forme à seconde radicale re-
doublée 1 ^f^^jj *satatou-setat-stat, laissant tomber son t final, a produit par
*staî-stoi, le ctc-cto, puis le ctht-ujthottt du copte. Naturellement, cette forme cto ne
dérive pas plus de tcto3 que kto ne dérive de "*tkto par chute de t.
UJto M. qsto T., reclinare, decumbere, fait ujtc M. -xtc T. à l'état construit, ujto M.
•xto* T. à l'état pronominal, ujthott M. -xthtt T. au qualitatif. Ce n'est pas ici le lieu
d'examiner si -xto vient d'un factitif en 1 s ou en <z^> t\ ou si l'initiale du thème
antique a pris directement la valeur emphatique du Oo au contact de la dentale : factitif
ou non, le verbe copte se rattache à la racine égyptienne 1 ^ |/szr, dont j'ai
déjà parlé au cours de ces études, sans pousser au delà de la vocalisation sazôûrou,
1. Ainsi, dans Joinville (302) : « il aimeroit miex que li Sarrazin les eussent tous mors et pris, » et dans
Villehardouin (198) : « ne périssons la grant honor », pour ne citer que des exemples bien connus.
2. Tous les exemples qu'Erman apporte à côté de ceux-là pour appuyer son opinion, do, t^eio, ujto,
cdJào, xiecio {Spuren einos alten Subjunctios im Koptischen, dans la Zeitschrift, 1884, p. 30), n'ont pas besoin
de l'hypothèse qu'il met en avant pour expliquer leur passage au factitif : ujto peut prendre le sens factitif
directement comme coucher en français, juiecio comme accoucher. Jusqu'au XVIIe siècle, apprendre avait
chez nous, comme côJio chez les Coptes, le sens transitif et le sens factitif, et Vaugelas, le grammairien timoré,
parlait encore sans scrupule d'oiseaux qu'ils ont appris à chanter toutes sortes de ramages.
3. Steindorff, Koptischc Grammatik, p. 107, § 234.
4. Sethe [Yerbum, t. II, p. 95, § 215) dérive -xto, •x.tc, de tsto, et remarque que le.t manque à la forme
memphitique ujto, ujtc.