Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue égyptologique — 3.1883

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Revillout, Eugène: Le tribunal égyptien de Thèbes
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10047#0026

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
10

Eugène Revillout.

Mais, en thèse générale, on laissait l'examen des causes aux tribunaux ordinaires, c'est-
à-dire pour les causes correctionnelles et criminelles aux assises1 présidées par le gouverneur

1 C'est le mot même dont se sert avec raison M. Chabas (Mél. III, p. 131—133), à propos des juges
chargés d'examiner l'affaire en violation de sculptures que contiennent les papyrus Abbot et Amhurst.
Voici par exemple le procès-verbal de l'une des séances — celle où fut acquittée une partie des coupables

— telle quelle est donnée d'une façon fort concordante à quelques légers détails près — dans la traduction
du papyrus Abbot, publiée en 1870 par M. Chabas, et dans celle qui fut publiée en 1874 par M. Maspero

— (qui cependant ignorait, paraît-il, l'œuvre de son illustre devancier) :

«L'an 16, d'Athyr le 2e jour. Ce jour-là aux grandes assises de la ville près des deux stèles d'Amon,
»à l'entrée de la terrasse d'Amon à la porte de l'adoration de Rekhis.

«Magistrats qui furent siégeant aux grandes assises de la ville ce jour-là : le poliarque gouverneur
»Xa-em-uas; le premier prophète d'Amon Ra, roi des dieux, Amenhotep, le prophète d'Amon Ra, roi des
«dieux, le scribe Nes-su-Amen, des temples des millions d'années du roi des contrées supérieures et infé-
rieures Nefer-ka-ra sotep en Ra (Ramsès IX le roi régnant); le contrôleur royal Nassuamen, le scribe de S. M.;
»le Majordome de la demeure de la divine adoratrice d'Amon Ra, roi des dieux; le contrôleur royal Nefer
» ka-em-pa-Amen, le lieutenant du roi, le général Hora de la cavalerie, le porte-enseigne Hora des marins,
»le chef primat de la ville.

«Voici que le poliarque gouverneur Xa-em-uas fit amener l'ouvrier en métaux Pa/or, fils de Xari,
» l'ouvrier en métaux Djari, fils de Xa em apt, l'ouvrier en métaux Pekamen, fils de Djari, du temple d'Ou-
» sor-ma-ra-meri Amen (Ramsès III) qui est sous l'autorité du premier prophète d'Amon.

«Le gouverneur dit aux grands magistrats des grandes assises de la ville :

«Le primat de la ville a dit quelques paroles des agents et des ouvriers du Kher, en l'an 16, le 19 athyr,
»en présence du contrôleur royal, Nassuamen, et du scribe de S. M., et il s'est donné carrière relativement
»aux lieux grands (aux hypogées) qui sont dans la demeure des très bons. Alors je fus là en ma qualité de
«gouverneur du pays avec le contrôleur royal Nessuamen et le scribe du Pharaon. Nous avons vérifié les
» lieux dont le primat de la ville avait dit : « Les ouvriers en métaux de la demeure de Ra user ma meri Amen
» y sont parvenus. » Nous les trouvâmes en bon état, trouvant mensonge en tout ce qu'il avait dit. Or, voici
»que les ouvriers en métaux se trouvent devant vous, déclarant tout ce qui est arrivé.

«On délibéra et il fut trouvé que ces gens ne connaissaient aucun des lieux qui sont dans la demeure
» des très bons, et au sujet desquels le primat de la ville avait dit ces paroles. Il a failli en cela. Les grands
«magistrats accordent donc les souffles de la vie aux ouvriers en métaux du temple d'Ousor-ma-ra-meri
» Amen qui sont dans la demeure d'Amon aux ordres du premier prophète d'Amen Ra, Amenhotep.

« En ce jour-là ils ont signé au registre qui fut déposé dans les archives du gouvernement. »

Là ne se termine pas l'affaire. On mit la main sur les vrais coupables qui, au nombre de huit, avaient
violé une des tombes royales. On les soumit à la question. On fit la confrontation des lieux. Malheureusement,
nous n'avons plus le compte-rendu des assises dans lesquelles ils furent condamnés. Je le regrette; car nous
saurions ainsi si les condamnations ne nécessitaient pas une procédure pins minutieuse que les simples ordon-
nances de non-lieu. Les magistrats qui rendirent celle que nous venons de reproduire intervenaient-ils seuls

alors ou consultait-on la grande multitude (-&o) de la ville ^ v\ 2? q c'est-à-dire suivant une

.jCÈ^^I I Iaaaaaa© I

des explications qui ont été données — le peuple de Thèbes, qui était là réuni en plein vent sur la place
d'Amon — comme sur Y agora des villes grecques.

La nouvelle explication de M. Brugsch qu'il a donnée dans son SuppUm. au Dict., p. 1306 depuis
l'impression de cet article est un peu différente. Mais elle arrive à peu près au même. Il voit dans
D et les autres formes du même mot le nom même de la porte (copte •<&otô.i-tot^) ou du pylône
près duquel la foule se réunissait pour les jugements comme chez les juifs. De là serait venue l'expression

W pour désigner les gens qui siégeaient à la porte de justice, c'est-à-dire l'assemblée des juges :
Si i i , a \& o-=> ©

■?2J7 7J?'£ 73 selon l'expression juive (voir ibid., p. 1308). <=> /wvw\ est aussi traduit : Bas hohe

Di I ii w 1 <=> I

Gericht der Stadt. Ce mot prenait même l'article du féminin pour désigner la justice, l'assemblée des juges.

D'une autre part le grand juge était appelé ^j^\^p seb ta (von' ^id. 3^ e* 1036) selon ce mot d'Hor-
apollon (40, 1) cèp^r)v 5s ?) oixaai^y ercàv ypacpwat, TTpoaxiQe'aai toj zuvï ^"^j^jv^ *ai (3aaiAiX7)v aroXrjv 7tapaxei[x^vr)v (<=><).
M. Brugsch remarque aussi que ce grand juge était souvent stratège ' | ^re ^Q porte le grand

juge des papyrus judiciaires publiés par MM. Birch, Chabas et Devéria. Il a donné plusieurs exemples de
 
Annotationen