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Revue égyptologique — 3.1883

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Revillout, Eugène: Récits de Dioscore exilé à Gangres sur le concile de Chalcédoine, [3]: arrivée à Constantinople; conférence doctrinale tenue devant l'empereur, expulsion de Macaire
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https://doi.org/10.11588/diglit.10047#0040

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Eugène Revillout. Récits de Dioscoee.

» la lettre de Léon au symbole de Nicée. Il prescrivit aussi de réunir le concile à Chalcé-
» doine '; la ville maudite, afin de nous déporter en ce lieu.

«Le jeune Misael vint en courant avertir son père de tout cela. Il lui dit aussi : Que
»ce vieillard égyptien (Macaire), qui a guéri les yeux de Séléphius, s'en aille au plus vite
»et qu'il ne paraisse plus; car l'empereur a ordonné de le mettre à mort en secret à cause
» de ce que lui ont dit les hérétiques et de ce qu'il a décidé avec eux.

« Quand sur l'abbé Macaire j'entendis ces choses, une grande douleur remplit mon cœur.
» Enfin je me rappelai la vision que j'avais eue dans le navire et ce que S* Jean Baptiste
»et le prophète Élisée m'avaient prédit à son sujet.»

Dioscore voyait, en effet, ses plus sombres prévisions s'accomplir. Son intelligence était
trop perspicace pour qu'il se laissât tromper par les succès momentanés de sa parole. Il savait
dès longtemps combien de partisans il avait dans le corps épiscopal d'Orient. Mais il savait
aussi que ses ennemis se réunissaient peu-à-peu, et que l'on allait amener contre lui le ban
et l'arrière ban des Syriens, qui, secrètement attachés à Nestorius, comme auparavant à Arius,
baissaient profondement les égyptiens, leurs vainqueurs des dernières luttes. D'un autre côté
le pape allait sans doute se faire représenter; et, après ce qui s'était passé dernièrement à
Nicée, les orthodoxes occidentaux ne pouvaient pardonner à Dioscore. Enfin l'empereur était
contre lui et à cette époque où le seul moyen de transport commode était la poste officielle
que l'État mettait à la disposition de qui il voulait, on devait bien s'attendre que les partisans
du conciliabule d'Ephèse et spécialement les égyptiens n'arriveraient que bien difficilement
au concile puisqu'on en écartait déjà Macaire, ce compagnon de S* Cyrille, sur la présence
duquel Dioscore comptait tant

Cependant le concile décidé secrètement en principe, comme nous l'avons vu, n'était
pas encore officiellement réuni. La conférence même, bien qu'on ne la convoquât plus, n'était
pas dissoute et le patriarche égyptien, résidant par ordre impérial à Constantinople2, jouissait
toujours de tous les honneurs qui appartenaient à sa haute dignité. Il paraît surtout qu'il avait
conservé d'excellentes relations avec Anatolius, égyptien qu'il avait intronisé lui-même après
l'assemblée d'Ephèse sur le siège archiépiscopal de Constantinople. Cela doit nous surprendre
d'autant moins que même après la condamnation de Dioscore, Anatolius soutenait à Chalcé-
doine toutes les doctrines de son ancien maître, et qu'il faillit faire réussir une formule que
Dioscore aurait pu signer des deux mains.

Voici comment poursuit notre auteur.

(La suite à un prochain numéro.)

1 Dioscore abrège. Le concile fut d'abord convoqué à Nicée en Bythinie, mais bientôt transporté à
Chalcédoine, parce que l'empereur, selon ses lettres, tenait à y assister et que Chalcédoine était tout près
de Constantinople.

2 Notons que quand les légats du pape arrivèrent, ils firent de même et restèrent à Constantinople,
en protestant qu'ils n'iraient au concile que quand l'empereur lui-même pourrait y assister. Ils n'allèrent
aussi jamais à Nicée, où beaucoup d'évêques attendaient l'ouverture du synode, et se rendirent directement
à Chalcédoine depuis la ville impériale.
 
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