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Revue égyptologique — 3.1883

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Revillout, Eugène: Nouvelles acquisitions du musée égyptien
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https://doi.org/10.11588/diglit.10047#0063

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47

« Le dieu bon a édifié (des) obélisques dans la demeure de son père bon, parce qu'il1
lui a donné le midi comme le nord en roi et seigneur des deux hémisphères, Ra-neb-pehti,
fils du soleil, seigneur des resplendissements Ra-mésès-hiq-ma-t2 doué de vie, stable comme le
soleil — à jamais et à toujours. »

«Le dieu bon a orné la terre par ses plans divins, il l'a guidée (mot-à-mot : conduite au
port) par l'excellence des qualités glorieuses du roi-seigneur des deux hémisphères Ra-neb-
pehti, fils du soleil, seigneur des resplendissements Ra-mésès-hiq-ma-t doué de vie, stable
comme le soleil — à jamais et à toujours. »

P. S. J'ai attendu quelques jours pour donner la mise en pages de cet article; car je tenais à indi-
quer les résultats de la vente Posno en ce qui touche le Musée du Louvre. J'ai le bonheur de pouvoir
annoncer que nous avons acquis dès la première vacation les véritables perles de cette collection, c'est-à-
dire : 1° l'admirable statue de bronze, chef-d'œuvre de l'art égyptien, qui porte le n° 524 et appartient
certainement à l'ancien empire ; 2° les quatre sujets, en terre émaillé, polychromes, représentant des prison-
niers nègres, asiatique et lybien, qui portent les nos 58, 59, 60, Gl et sont les plus beaux spécimens connus
des célèbres émaux de Tell-el-yahoudeh (meus judaeorum). Ces deux acquisitions montent à 40.000 frs. Ce
sont les plus importantes que le Musée ait faites depuis un très grand nombre d'années et je me hâte de
les faire connaître tout de suite à nos abonnés. Ajoutons que dans une des dernières vacations nous avons
acheté en outre pour une trentaine de mille francs la grande statue de bronze n° 468, datant aussi de
l'ancien empire et fort curieuse, quoique d'un travail beaucoup moins fin et parfait que la première. Ce
n'est pas une raison pour la croire plus ancienne, comme on l'a dit; car nos chers maîtres E. de Eougé
et Mariette — Mariette surtout — ont très bien établi qu'à l'opposé de ce qui s'est passé en Grèce les
plus anciens chefs-d'œuvre de l'art sont en Egypte ceux du travail le plus fin, le plus libre et le plus
parfait. La magnifique statue du scribe accroupi découverte par Mariette, et qui est un des plus beaux
ornements de notre Musée égyptien, est là pour servir de preuve à cette doctrine constante de nos
maîtres. On peut citer également parmi des multitudes d'autres exemples la célèbre statue de bois du
Musée de Boulaq que tout le inonde a tant admirée à l'exposition de 1S67 et qui, trouvée dans une des
chambres non violées des pyramides, est certainement la plus antique des œuvres d'art connues. Quant
aux trois statues de bois acquises il y a quelques années par le Musée du Louvre, elles ne sont nulle-
ment comparables à celle-là. Deux n'ont pu être attribuées à l'ancien empire qu'à cause des tresses
de la coiffure. Mais elles n'ont pas la liberté d'allures qui caractérise l'ancien empire. Elles sont aussi
raides, aussi artificielles dans leur pose que les statues plus modernes — et de plus fort laides, de toutes
manières bien inférieures aux petites figurines de bois achetées l'année dernière, et dont nous reparlerons.
Une seule, celle du milieu, rappelle l'art antique de l'Egypte, et même, de loin, par certaines touches,
en certains endroits, la statue de bois de Boulaq. Mais notre seconde statue de bronze — moins fine cepen-
dant que la première — offre certainement des qualités tout autres. Nos abonnés pourront apprécier du
reste ces deux belles acquisitions; car nous devons à M. Posno la communication des deux magnifiques
héliogravures Dujardin qu'il avait fait faire et qui accompagneront ce numéro. Nous ferons exécuter égale-
ment des chromo-lithographies pour les prisonniers en terre émaillée et nous les donnerons dans un des
prochains numéros. Terminons par une remarque : La statue de bronze n° 524 n'est pas une figure d'imagi-
nation : c'est un portrait, le portrait d'un personnage de l'ancien empire. L'inscription qui nous apprend ce
détail important est écrite sur la poitrine, en face d'une image d'Osiris, tenant le fouet et le pedum. Elle se

lit :

1 ^n.-c25- /www Q^O^j

(sic) «Mesu, fils de la femme Ment-bu-pSam*. Ment-bu-psasu

signifie «le peuple du lieu (du pays) de psasu.» Le dernier élément psasu est l'éthnique égyptien bien
connu de la race des pasteurs sémites. Peut-être la mère de Mesu appartenait-elle à cette race comme captive.
Les captives et les esclaves portaient souvent dans l'antiquité un nom qui n'était que l'éthnique de leur
pays, écrit — comme celui-ci — dans la langue du vainqueur. Quant au nom de Mesu, il est purement

1 II ne faudrait pas voir ici : I â. c'est-à-dire le surnom « beau de visage » qui s'applique ordinairement à Ptah. Le mot nofre

° o

est un attribut de père. — Quant au mot i^b c'est la préposition oi pour. Mot-à-mot : «pour son action de lui donner», etc.

^ —

_2 L'addition ^ hîq-yna-t «régent de vérité» au nom de Ramsès Ier est intéressante. Son cartouche se lit d'ordinaire

j1 j P^^j^ (^amessou)- Ramsès IV portait au contraire le même nom (Rarnsès-hiq-ma-t avec la nouvelle addition mi-amun). Mais son
cartouche prénom était très différent de celui de Ramsès Ier que nous avons ici.
 
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