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Revue égyptologique — 3.1883

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Nr. 2
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Revillout, Eugène; Revillout, Victor: Seconde lettre de M. Revillout à M. Lenormant de l'Institut sur les monnaies égyptiennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.10047#0080

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52

Eugène et Victor Revillout.

En admettant la proportion de 1 à 120 entre l'argent et le cuivre et de 1 à 10 entre
l'or et l'argent, la mine de cuivre (de 100 drachmes de cuivre) valait les 5/g de la drachme
d'argent, c'est-à-dire les 5/go 011 V12 de la drachme d'or; autrement dit la demi-obole d'or ou
le quart d'hectô, puisque l'hecté était lui-même le 6e du statère. A Athènes M. Beulé avait
cru retrouver la demi-obole d'or et même d'autres monnaies plus petites. Mais MM. Muret7
Friedlànder et Erman y voient avec raison des bractéates, semblables à celles que l'on
possède dans différents pays et à différentes époques. Ce n'est donc pas au monnayage athé-
nien que se rapporte la demi-obole d'or. Au contraire on a beaucoup de demi-oboles d'or (pesant
de 0.27 à 0.42) en Cyrénaïque, en Chypre, à Abydos, en Troade et surtout en Carie '. La demi-
obole d'or frappée en Carie par le roi Pixodarus, et pesant de 0.30 à 0.35, est certainement
l'une des principales monnaies d'or de ce pays et de beaucoup la plus fréquente. Il est tout
naturel que nos ambassadeurs cariens en aient été surtout munis et aient remis trois pièces
de ce genre à leur esclave avant sa fuite. Cette question nous paraît donc complètement
vidée et nous pouvons affirmer que le [jtvaeiov (yo[>Àa[>.a) ypucrccu eTutaïQ^ou désigne la petite pièce
d'or carienne et pas du tout le statère d'or dont parle le papyrus de Leide.

B. Le statère d'or du papyrus de Leide et les monnaies d'or des Lagides.

11 tant maintenant que nous examinions à son tour ce statère du papyrus de Leide et
pour cela que nous suivions M. Letronne dans son étude générale des monnaies d'or lagides.
Voici comment il les résume :

« La pesée des principales de ces monnaies m'a donné, pour les pièces d'or, les poids
suivants :

Les plus grandes........... 520 à 542 grains2.

Les moyennes............. 260 à 264 grains.

Les petites .............. 64 à 66 grains.

«Ces poids sont exactement dans les rapports 8, 4, 1. La dernière pièce est évidemment
l'unité monétaire; d'où l'on voit que les premières sont des octodrachmes, les deuxièmes des
tétradrachmes et les troisièmes des drachmes simples. Le grand médaillon d'argent d'Arsinoë
pèse 648 grains ou dix fois l'unité : c'est donc un décadrachine ; les autres monnaies d'argent
donnent aussi 260 à 265 grains; ce sont des tétradrachmes, toujours dans le même numéraire3.»

Ce tableau est exact, mais il n'est pas suffisamment complet. Nous allons exposer ici
les données que nous avons recueillies nous-même à ce sujet.

Les monnaies frappées par les Lagides appartiennent à plusieurs périodes bien distinctes
que nous avons déjà signalées à propos des monnaies d'argent et de cuivre.

Les premières monnaies d'or (comme les premières monnaies d'argent et de cuivre) ont
d'abord été frappées au type, au nom (et au poids) d'Alexandre, représentant Hercule, mais avec
la peau d'éléphant. Puis le nom d'Alexandre a disparu; puis il a été remplacé par celui de

1 La ville de Milet située sur la côte de Carie frappait aussi des demi-oboles d'or. Il en existe une
de 31 centigrammes dans la collection de Luynes.

2 M. Letronne compte toujours par grains; tandis que l'habitude a prévalu de compter par grammes,
suivant le système décimal : nous comptons également de cette dernière manière.

3 Papyrus du Louvre, édition de l'académie, p. 188. M. Letronne néglige ici bien des monnaies d'argent
mentionnées par nous plus haut, comme bien des monnaies d'or dont nous aurons à parler.
 
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