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Revue égyptologique — 3.1883

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Nr. 2
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Revillout, Victor; Revillout, Eugène: Seconde lettre de M. Revillout à M. Lenormant de l'Institut sur les monnaies égyptiennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.10047#0079

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Seconde lettre sue les monnaies égyptiennes.

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rapportait le [Avaewv vo^tc^a xpucricu ""c^cu dont parle le papyrus du Louvre commenté
par lui.

Ce papyrus, comme l'établit Letronne avec toute certitude, a été rédigé pendant les
négociations des Cariens en Egypte, négociations qui commencèrent sous Épiphane et se ter-
minèrent sous son fils en l'an 146 avant Jésus-Christ; mais très vraisemblablement sa date
plus précise est l'an 25 d'Evergète IL A cette époque l'étalon monétaire était très certaine-
ment en Egypte l'étalon de cuivre, ainsi que nous aurons à le dire plus loin et que le prouve
du reste avec évidence l'ensemble des papyrus grecs contemporains. Toutes les fois que les
papyrus mentionnent alors sans autre désignation des drachmes, des talents ou des mines,
c'est de drachmes, de talents ou de mines d'airain qu'il s'agit. Si l'on veut parler d'autres
monnaies — d'or et d'argent — on a soin de le spécifier très expressément. On joint même assez
ordinairement au nom du métal apYuptoo ou xpuccou le mot emayjpiou frappé, marqué ou monnayé,
qui ne ligure pas à l'époque de l'étalon d'argent ', mais était devenu fort utile pour distinguer
des lingots ordinaires les monnaies frappées dans un autre métal que celui de l'étalon, c'est-à-
dire que le cuivre2. C'est ce que fait notre texte par les mots (yo\uc\i<x) xpuciou sTCtcvj^ou que
Letroxne a rapprochés lui-même de la formule ap-/upiou smcv^ou Spax^at du papyrus grec 8 de
Turin, daté du même règne. Si l'auteur de notre document avait eu en vue dans paeiov la
mine d'argent, il aurait certainement procédé de même, en indiquant, tout au moins, qu'il
voulait parler de l'argent. Cette considération seule suffirait pour montrer qu'il s'agissait de
mines de cuivre (conformes à l'étalon égyptien) et non de mines d'argent qui étaient alors
très rarement employées.

Ajoutons du reste que s'il s'agissait de la mine d'argent (ce que nous n'admettons pas),
il ne s'en suivrait pas que la pièce d'or valant une mine fût un octodrachme lagïde d'or.
On pourrait plutôt songer alors à la pièce d'or de 34 grammes et plus (à peu prés le poids
des décadrachmes d'argent d'Arsinoë) frappée en Syrie3 (pays avec lequel la Carie devait
avoir de fréquents rapports), pièce qui valait 8 drachmes syriennes ou attiques et 10 drachmes
d'or ptolémaïques, ce qui répondait, avec la proportion réelle d'un à dix entre l'or et l'argent,
à 100 drachmes ou une mine égyptienne d'argent.

Mais il faut laisser cette hypothèse par les raisons indiquées plus haut et en arriver à
une autre conclusion beaucoup plus vraisemblable et qui me paraît même tout-à-fait certaine,
parce qu'elle se rapporte à l'étalon de cuivre usité à cette époque. En effet, le [jwaetov vo{xtcrfxa
(dont rien n'indique dans le texte la relation avec le statère du papyrus de Leide) nous re-
présente une monnaie bien connue dans le pans même d'où venaient les ambassadeurs qui font
faire l'avis en question.

1 Voir le papyrus grec Q de Leide du temps de Philadelphie ier.

2 On ne trouve les mots /aXx.cj e--.c?r)[j.ou que dans un passage de Polybe dont nous aurons à reparler
et qui est relatif à des talents de cuivre monnayé donnés par Epiphane à des Grecs étrangers à l'Egypte.
Cette mention précise était alors utile, parceque les talents de cuivre monnayé n'étaient guère d'usage
qu'en Egypte et qu'il ne fallait pas qu'on put croire qu'il s'agissait d'un poids d'airain en lingots comme
celui que Démosthènes mentionne pour la garantie d'une dette. En somme, le mot E-^aou sert à faire
distinguer les indications monétaires des indications pondérales (drachmes ou talents) pour les métaux qui
ne rentrent pas dans l'étalon surtout connu du lecteur. Le mot efket «gravé» a le même but en démotique.

3 Nous parlons plus loin de cette pièce qui a été frappée par Antiochus et par plusieurs rois de Syrie.

7*
 
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