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Revue égyptologique — 3.1883

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Nr. 3
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Revillout, Eugène: Le budget des cultes sous Ptolémée Philadelphe
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https://doi.org/10.11588/diglit.10047#0152

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112

Eugène Revillout.

«En l'an 21; au mois de Choiak; sous le règne de Sa Majesté — compte de ce que le roi
»a donné comme dignes honoraires aux temples de la Haute et de la Basse-Egypte : taxes
» exigées pour les maisons d'Egypte 90,000 outen d'argent 1 (300 talents d'argent) : taxes
» exigées des habitants comme impôt de chaque année : 650,000 argeuteus 2 (2166 talents et
» 4000 drachmes). Ces dignes honoraires ont été inscrits sur cette stèle en face de son père
» Tum, etc. »

Cette largesse de 740;000 argenteus ou 2466 talents et 4000 drachmes n'est point or-
dinaire et s'appliquant à tous les temps comme la précédente. Elle a une date fixe : l'an 21
au mois de Choiak. Quel était le motif qui détermina le roi à faire une telle dépense —
dépense supérieure au prêt de 2000 talents que, selon Appien (de re Sic. I), les Carthaginois
sollicitèrent en vain du même Philadelphe pour pouvoir continuer leur guerre contre les
Romains, et bien plus encore aux 800 talents que, selon Arrien (7,96), également cité par
M. Ltjmbeoso, Philippe laissa comme dette à son fils Alexandre, et qu'Alexandre emprunta
avant de quitter la Macédoine pour conquérir le monde? Evidemment, une telle générosité
avait un motif, et ce motif devait être considérable.

En effet, pour le roi il ne s'agissait de rien moins que de payer les frais de sa divi-
nisation. Je ne sais s'il est question de ce motif dans la stèle de M. Naville, dont mon
aimable confrère ne m'a envoyé que les deux passages cités ci-dessus. Je n'en suis pas moins
en mesure d'affirmer complètement ce fait d'après la seule comparaison des dates:

En effet, ainsi que je l'ai démontré dans mes notes chronologiques sur les Lagides,
d'après la série de mes contrats démotiques, le culte d'Alexandre et des dieux Adelphes fut
institué entre l'an 19 et l'an 21 du règne de Philadelphe.

En l'an 19, au mois d'Athyr, il n'existait pas, et, en l'an 21, au mois d'Athyr ou de
Phaménoth (car il y a doute entre ces deux mois), il apparaît.

Or, la largesse en question est justement de l'an 21, au mois de Choiak, c'est-à-dire
un mois après Athyr et trois mois avant Phaménoth. On ne peut donc hésiter que sur un
point, celui de savoir si Philadelphe a payé d'avance ou après coup son apothéose. Nous
inclinons visiblement pour la seconde hypothèse — d'autant plus que nous le voyons déjà
en l'an 20 faire les premières démarches auprès des prêtres pour arriver à ce résultat.

Qu'il nous soit permis de rappeler à ce sujet un document déjà signalé par nous clans
la Revue égyptoloffique. 11 s'agit d'une stèle du Louvre, malheureusement brisée en partie, et
qui relatait d'abord les victoires de Philadelphe contre des ennemis maintenant inconnus.
Après avoir dit qu'il «trancha la tête à ses ennemis, et qu'il ne resta plus de têtes à ses
» adversaires», notre texte continue :

«il a le plus grand amour pour les dieux des deux Egyptes, le taureau puissant Pto-
»lémée, vivant comme le soleil, aimé de Neith, dame de Sais. L'an 20, Sa Majesté demanda
»aux chefs qui sont près de lui : Faites amener à moi les épistates gouverneurs de temples,
»les prophètes, les pères divins des temples de l'Égypte du Sud et de l'Egypte du Nord à
» (Sais) (lacune).
 
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