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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 2
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Lameire, Charles: Alexandre Denuelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0204

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ALEXANDRE DENUELLE

ous n’avons pas la prétention d’écriro ici une biographie du peintre-
décorateur éminent que nous regrettons et qui a eu l’honneur in-
signe de rouvrir à l’art décoratif sa véritable voie, complètement
perdue depuis la fin du siècle dernier; nous voulons seulement
indiquer en quelques mois le rôle qu’il a joué.

Eu effet, c’est à Alexandre Donuelle que l’on doit la rénovation
de cet art, dont tous les principes étaient oubliés ou incompris, et traités avec la plus
étrange confusion. Cet artiste eut lë bonheur do puiser chez un maître d’un goût
incontesté, Duban, ces principes généraux d’architecture et de décoration qu’il devait
appliquer plus tard avec succès dans les édifices nombreux qui furent confiés à son
talent élevé.

Alexandre-Dominique Denuelle, né à Paris, en 1818, fut placé, vers 1837, dans
l’atelier de M. Bin, peintre-décorateur assez estimé à cette époque, et pour lequel il
travailla aux plafonds des salles des Croisades, au palais de Versailles. L’élève comprit
bien vite que la pratique n’est rien sans une théorie solide; il entra donc chez Duban,
où il travailla jusqu’en 1842; là, il se lia avec de jeunes architectes dont il devint plus
tard le collaborateur et qu’il conserva toujours pour amis dans sa longue carrière. Il
fréquenta quelque temps aussi l’atelier de Paul Delaroche. Nous le retrouvons à Dain-
pierre, secondant Duban dans la décoration de ce château. En 1842, il partpourl’Italio,
travaille avec ardeur à Florence, à Pise, à Rome, à Naples, à Palerme, à Vérone, à
Ravenne et à Venise, d’où il rapporte de nombreuses et remarquables études qui
lui composent un portefeuille d’une grande richesse.

De retour en France, il commence, en 1846, ses premiers travaux par la décoration
d’une chapelle absidale de l’église Saint-Merrv, à Paris. En 1848, l’architecte de la
ville, Baltard, l’appelle pour la décoration de l’église Saint-Germain-des-Prés, où il
termine le sanctuaire. Ce n’est que quelques années plus tard, à son retour de Nîmes,
qu'il peint le chœur de celte église, œuvre vraiment complète où il déploya des qua-
lités de premier ordre, tant par l’harmonie des tons que par l’archaïsme sévère et la
grande allure du dessin. En tant que peinture décorative religieuse, le chœur de
Saint-Germain-des-Prés est le chef-d’œuvre d’Alexandre Denuelle, et on peut ajouter
le chef-d’œuvre du genre à notre époque.

En 1849, M. Questel lui confie la décoration du chœur de l’église Saint-Paul, do
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